Imaginaire
Imaginaire Notion introduite par Lacan, désignant le rapport à l’image du semblable et au corps propre. Cette notion est introduite en 1953, articulée au Symbolique et au Réel. Elle reprend et situe ce qu’il avait élaboré auparavant sous le nom de stade du miroir. C’est dans le registre du narcissisme que le moi se constitue par une série d’identifications à l’image spéculaire et se saisit comme un alter ego. L’imaginaire ne peut suffire à lui seul pour rendre compte de la structure du sujet et de sa relation à l’autre. En effet, il comporte en lui-même l’impasse mortifère propre à la relation duelle.
IMAGINAIRE
Dans la terminologie de Lacan, l’imaginaire se conçoit par rapport aux termes de réel et de symbolique : il désigne, dans le champ psychanalytique, le registre des images, de la projection, des identifications et, en quelque sorte, de l’illusion.
Ce terme fait référence au travail réalisé par Lacan sur le stade du miroir. L’expérience que fait l’enfant de son image dans le miroir lui permet de se reconnaître d’abord comme une image, donc sur un mode imaginaire. L’imaginaire serait donc, ainsi que le montre cette expérience originelle, de l’ordre du reflet, de la relation duelle, de type narcissique ; l’imaginaire serait également de l’ordre de l’aliénation, puisque la première (et seule) perception de son propre moi, le sujet ne peut la réaliser que sous les espèces de l’autre, l’image dans le miroir.
imaginaire/imagination
Imaginaire : ensemble des images représentées dans l'esprit d'un individu ou d'un groupe humain. Imagination : faculté de se représenter des êtres ou des objets sous forme d'images.
Commentaire Il importe de ne pas confondre l'imaginaire et l'imagination : l'imaginaire est le produit du travail de l'imagination. Par « imaginaire », on désigne à la fois un système et une somme de représentations, tandis que le mot « imagination » traduit une fonction de l'esprit humain. La psychanalyse et l'anthropologie ont beaucoup travaillé sur l'imaginaire, faisant apparaître deux dominantes : l'imaginaire individuel, né de l'expérience de chacun, et l'imaginaire collectif, qui se forme à partir de l'expérience, de l'histoire et de la culture d'un groupe humain.
Citations Chère imagination, ce que j’aime surtout en toi, c’est que tu ne pardonnes pas. (André Breton, Manifeste du surréalisme.) Réduire l’imagination en esclavage, quand bien même il y irait de ce qu’on appelle grossièrement le bonheur, c’est se dérober à tout ce qu’on trouve, au fond de soi, de justice suprême. La seule imagination me rend compte de ce qui peut être, et c’est assez pour lever un peu le terrible interdit. Assez pour que je m’abandonne à elle sans crainte de me tromper... (André Breton, Manifeste du surréalisme.) Constamment nous avons vu que la réhabilitation de l’imaginaire entraînait une prise en considération de la mythologie, de la magie, de l’alchimie, de l’astrobiologie, de l’arithmologie, de l’analogie, de la participation, de la pensée prélogique, et finalement de la rhétorique. (Gilbert Durand, les Structures anthropologiques de l'imaginaire.)
IMAGINAIRE (L’). 1. L’imaginaire n’est pas le simulacre de la réalité ni le lieu de rencontre des images mentales. Une conception spatialisante de l’imaginaire ne conduirait qu’aux illusions de l’immanence, de la substance ou de l’idéalisme. Il est un aspect central, non pas statique, mais dynamique, d’un Moi en situation, d’un Moi en relation intentionnelle avec soi et avec l’Univers et se structurant suivant une évolution propre. Se confondant avec la fonction imaginante, potentielle ou actuelle, il comprend, perpétuellement en voie d’organisation, tout un système de résonances, d’échos et de pulsions, relié à toutes les données intimes du sujet, dont certaines peuvent demeurer inaperçues, et à toutes les données du monde extérieur, tel du moins qu’il est perçu. Cet univers « fantastique » synthétise et dynamise une multitude de rapports, qui échappe à toutes les mesures et prévisions rationnelles. Il n’est point pour autant « la folle du logis » ; il comporte lui aussi « ordre, poids et mesure >, une structure évolutive, une orientation et une forme qui lui sont propres. Mais les méthodes pour les discerner ne sont pas celles des sciences exactes : d’où l’extrême diversité des approches psychologiques. Le champ de l’imaginaire n’est jamais coextensif au langage, à la communication, à la conscience. De l’obscur subsiste jusque dans la clarté, comme de l’inconscient dans le conscient ,du non-perçu dans le perçu, de l’invisible dans le visible, de l’irréel dans le réel. Si l’on se propose d’atteindre l’individuel, dans ce qu’il a de plus irréductible, on peut penser à la limite que toute approche de l’imaginaire doit être individualisée.
2. L’imaginaire est aussi le domaine de l’anticipation. Il stimule, guide et parfois égare l’intelligence scientifique. Il n’est pas nécessairement trompeur, quand il passe l’entendement. Il sert de centre médiateur aux phénomènes para ou métapsychiques, tels que la télépathie, la prémonition, la lecture à distance des pensées ou des textes. Les rapports de l’imaginaire et de la libido sont également des plus équivoques : il excite, éteint ou satisfait le désir. L’imaginaire joue un rôle des plus importants dans la vie de tous les instincts et, tout particulièrement, de l’instinct sexuel. Du délire à l’intuition géniale, de l’obsession pathologique au libre épanouissement, l’imaginaire toujours présent obéit à une logique inexorable, dont les lois échappent à la logique purement rationnelle. Mais la logique de l’irrationnel, dont relève l’imaginaire, n’est pas pour autant déraisonnable. Elle est seulement plus difficile à comprendre que celle des sciences et des concepts et elle ne dépend pas du seul exercice de l’intelligence.
3. Il est couramment enseigné que l’imaginaire < n’a point de réalité », qu’il < s’oppose au réel ». La relation entre l’imaginaire et le réel est loin d’être, en fait, aussi tranchée, elle se révèle pleine d’ambiguïtés. Un réel s’affirme effectivement autre que celui de l’imaginaire : tel cheval existe bien indépendamment de ma conscience qui me représente son image, tandis que Pégase, le cheval ailé, n’existe que dans et par mon imagination. Je fabule autant que je me représente. Que de chimères n’ont d’existence que par moi ! Elles n’appartiennent pas à ce monde des réalités extérieur à moi-même, sauf si elles existent aussi en d’autres imaginations que la mienne et que je sois influencé par toutes les chimères qui m’entourent, complices, avant de m’habiter. Le problème du rapport de l’imaginaire avec un objet réel extérieur est donc bien différent du problème de la réalité même de l’imaginaire : l’existence de celle-ci est aussi indéniable que celle du cheval. Ce qu’il importerait de rechercher, c’est sa structure et son fonctionnement. Le sens même du réel joue son sort dans cette distinction entre le réel de l’imaginaire et le réel de l’imaginé, entre l’intériorité et l’extériorité. L’imaginé, c’est le sujet objectivant et posant son objet soit comme déjà existant, soit comme projeté dans un avenir probable ou simplement possible, soit comme inexistant, utopique et irréalisable. Quelles que soient ces différences de modalité, l’imaginé est rendu « présent » par la fonction imaginante, qui se constitue telle par l’ < intention » représentative de l’objet ; mais il demeure « absent », dès lors qu’est seule présente en son acte propre d’ < information » la fonction imaginante. Constant exemple de présence-absence, l’imaginaire met donc toujours à l’épreuve le sens des réalités. « L’imaginaire, pense également Gilbert Durand, n’est rien d’autre que ce trajet dans lequel la représentation de l’objet se laisse assimiler et modeler par les impératifs pulsionnels du sujet. » Et ce trajet consiste, en d’autres termes, en un « incessant échange entre les pulsions subjectives et assimilatrices et les intimations objectives émanant du milieu cosmique et social ».
4. La fonction de l’imaginaire, capable de reproduire, de combiner, d’inventer, en dehors de la perception actuelle de la réalité sensible, demeure en liaison avec tout le psychisme individuel et collectif, affectif, cognitif et moteur. La vie globale de l’être se résume dans l’imaginaire. L’objectif et le subjectif, loin de s’y opposer, se compénètrent à divers degrés depuis la représentation perceptive mesurée jusqu’à l’hypertrophie mythique et utopique. L’imaginaire dit reproductif (par hypothèse : pure reproduction d’images) et l’imaginaire dit créatif (combinaisons nouvelles et inventions de formes) se trouvent étroitement mêlés, selon l’idiosyncrasie de chaque individu, selon ses tendances prédominantes à la réceptivité ou à la réactivité. La fonction représentative ne s’exerce pas en effet sans l’intervention spontanée de multiples facteurs, qui s’immiscent dans la relation intentionnelle du sujet et d’un objet supposé extérieur, L’imaginaire ne se limite jamais à la simple reproduction, il est toujours synthèse impliquant la totalité de la personne. Centre focal du psychisme global, il est ainsi « doublement » révélateur : d’une certaine connaissance de 1’ « autre », plus ou moins consciente, et d’un certain état du « je », plus ou moins inconscient. L’analyse peut théoriquement « dédoubler » l’imaginaire et fixer son attention soit sur l’imagerie apparente, soit sur la source cachée de l’imagerie, sans jamais rompre cependant l’unité du donné. Ici, éclate la distinction entre le patent et le latent, non moins que leur unité.
5. Il est donc encore faux, de ce point de vue, de dire que l’imaginaire n’a pas de réalité. Il en a au contraire une double : la réalité de l’imaginé, qu’il existe ou non extérieurement, et la réalité de l’imaginant. Mais un nouveau piège se trouve ici posé. Au lieu de s’intégrer à la réalité de son être et du monde, le Moi s’imagine et lui-même et le monde et s’enferme dans une construction purement imaginaire, où la relation constitutive de l’objectivité perd tout fondement. Cette séparation du réel au second degré, qui désunit l’individu dans ses rapports avec lui-même, comme dans sa relation au monde, semble se tenir à la base du comportement schizoïde. Plus un être est déconnecté de certains ensembles, intérieurs ou extérieurs, plus l’imaginaire impose en lui sa loi. Plus il est en un sens « délié », c’est-à-dire dépourvu de relations, plus il est lié à son propre monde imaginaire, fixé sur sa représentation (chargée d’affectivité) qu’il érige en souveraine, et plus il a tendance à rejeter la relation à l’ « autre », plus il se prend, lui et son monde imaginaire, pour absolu : imaginaire séparé, monde clos sur lui-même, imperméable et impénétrable, voué à la dérive et au délire. Ainsi coupé de tout réel autre que soi-même, ce monde est cependant animé d’un certain dynamisme, il est polarisé, et ce pôle, s’il se découvre, révèle l’intérêt primordial du sujet. Autour de cette réalité polarisante et dynamisante, on peut tenter de structurer, comme par cristallisation, d’autres intérêts. Un imaginaire enrichi et plus « intentionnalisé > permettrait de reconstituer un imaginaire délabré, appauvri de ses relations avec le réel extérieur. Pourquoi l’imaginaire se replie-t-il ainsi sur lui-même ? Quelle force de polarisation subsiste ? Et pourquoi tel pôle plutôt que tel autre ? Seule, l’analyse individuelle pourrait le découvrir et, notamment, par les méthodes de l’imagerie mentale, en une sorte d’homéopathie.
6. La fonction de l’imaginaire s’organise sous l’influence d’un dynamisme, commandé par de multiples facteurs et tendances, d’origine individuelle ou héréditaire, biologique, sociale et culturelle. L’imaginaire se structure à différents niveaux et clivages, que des méthodes variées permettent d’explorer, tels l’interprétation des rêves, les enchaînements de symboles, l’imagerie mentale, les tests projectifs, les jeux spontanés, les activités artistiques. Que l’imaginaire se structure autour des quatre éléments, eau, terre, air, feu (Gaston Bachelard) ou en régimes diurne et nocturne (Gilbert Durand) ou suivant tout autre principe organisateur, il est évident que ces tentatives de systématisation permettent seulement de regrouper beaucoup de symboles et d’établir de remarquables réseaux de correspondances. En ce qui concerne les structures anthropologiques de l’imaginaire de Gilbert Durand, le régime diurne comprendrait les schèmes ascensionnels, lumineux, solaires, dilatants, purificateurs, héroïques ; le nocturne, les schèmes de descente, de blotissement, de mystère, de ténèbres, d’intimité, de quête d’un trésor. Il est à craindre que cette recherche de structuration, si ingénieuse et éclairante soit-elle, n’entraîne à quelques réductions artificielles ou forcées dans l’analyse de l’imaginaire et n’empêche de saisir ce qu’il comporte précisément d’irréductible, passant ainsi à côté d’un syndrome strictement individuel. Les schèmes structurels présentent, certes, une utilité pour des techniques d’induction, d’incitation, de sollicitation, comme un fil dans un labyrinthe, de même que pour les essais théoriques de systématisation. Mais il convient de se rappeler que, in vivo, il n’y a pas deux labyrinthes psychiques identiques et que la theoria doit éclairer la praxis, sans jamais l’aveugler et l’asservir.
7. Si de telles classifications des mythes et symboles peuvent être utiles aux psychothérapies de type analytique, elles perdent tout intérêt pour le praticien d’une technique où l’imagerie mentale spontanée et libre du sujet a, par elle-même, une valeur curative indépendamment de toute analyse ultérieure. Il s’agit en effet, en onirothérapie d’intégration, de redonner sa liberté à un imaginaire considéré comme fonction biologique. Cette technique s’oppose donc tout à la fois aux techniques analytiques, comme à la technique réflexologique d’imagerie mentale, dite du rêve éveillé dirigé où mythes et symboles sont injectés, tout au long des séances par le thérapeute dans le champ onirique du sujet selon des scénarios préétablis. C’est de la réduction à tout ensemble mythique ou conceptuel particulier que tente de s’affranchir la symbologie génétique dans laquelle la structuration de l’imaginaire est saisie comme étant un aspect particulier de toute structuration biologique ou psychologique. Pour André Virel, l’onirisme serait permanent dans les états vigiles et dans les états hypniques, soit qu’il emplisse l’écran de la conscience claire, soit qu’il agisse comme « onde porteuse des processus conscients ». Appréhender tout événement réel comme tout mythe dans le rythme ternaire d’une dynamique symbologique n’est plus réduction, puisque tout phénomène se réfère dès lors à un rythme universel de développement, et non plus à tel ou tel système privilégié de classification mythique ou conceptuel. Il s’agirait alors d’une poétique retrouvée à partir de la connaissance. La tentative apparaît téméraire. En effet, son auteur parle non de science ni d’art, mais d’un artisanat de l’œuvre symbolique. Pour cela, il fait appel aux données des domaines les plus divers de la science, de la biologie à l’ethnologie, jusqu’à la physique moderne. C’est la tentative apparemment désespérée de projeter la science jusqu’à « la découverte d’une nouvelle ignorance »... Que l’avenir la retienne et la poursuive ou non, la symbologie génétique met en évidence < la contradiction même de notre monde actuel entre une science des symboles et l’énergétique de l’imaginaire, entre le capitalisme du savoir et l’anarchie de l’effervescence ». Si elle ne résout pas le problème, elle pose une question. Elle est une quête de l’intégration qui tente, au-delà de toute synthèse conçue comme terminale, de déboucher sur une créativité. En ce sens, elle s’avoue « nouvelle mythologie » ou se prétend « être en définitive pour quiconque sait la mener à terme, un catalyseur provocant et parfois miraculeusement détonateur ». On reconnaît là quelque héritage du surréalisme, non nié par son auteur et, sans vouloir réduire sa conception, un écho analogiquement génétique de l’alchimie de nos ancêtres. Il convient ici de préciser que cette quête vient d’un chercheur à la fois symbologue et psychothérapeute, lequel affirme l’imaginaire « comme étant contradictoirement et tout à la fois terre d’archéologue et ciel de poète », pour lequel encore « il s’agit d’intégrer, au sens le plus dynamique du terme, tradition et révolution ». Ce défi n’est-il que le ricochet sans lendemain de notre angoisse occidentale actuelle ou, comme l’espère Virel, « un chemin vers une fraternelle des contradictoires » ? Est-il un des derniers cris de l’idéalisme occidental ou l’un des appels de cet « imaginaire qui n'a de sens que si, quelles que soient ses ressemblances et ses hérédités, il nous apparaît comme une perpétuelle nouveauté » ? En tout cas, la symbologie génétique apparaît bien désirer laisser à la psychothérapie la possibilité de restituer à la personnalité ses pleins droits d’accès à « l'imaginaire vif », la possibilité de réintégrer la réalité d’un réel corporel, biologique et social, et la réalité d’un imaginaire efficace.
8. Il est toujours possible d’aller plus loin et plus profond dans la recherche d’une « structure » de l’imaginaire. La conscience vécue porte en elle-même ses images, ou plutôt les images apparaissent comme des manifestations de sa vie propre de conscience imageante, à qui elles permettent d’appréhender les faits empiriques et d’organiser des schématisations ou des ensembles. Elles précèdent en un sens la perception des faits, comme condition de toute perception, à l’instar d’une forme constitutive. Sans cette structure de l’imaginaire, il n’y aurait pas d'imago mundi, de < re-présentation », de science « objective », d’histoire événementielle, de symboles. Un jeu d’ < intentionnalités » le relie à l’univers des formes et se fonde sur l’isomorphisme de la fonction imaginante et de l’objet imaginable. L’imaginaire ne se laisse pas enfermer dans les dilemmes : mythe ou histoire, inconscient ou conscient, rêve ou réalité. Ni l’un, ni l’autre, il possède sa propre réalité, à quoi répond une réalité « objective » de même ordre. C’est ce monde de correspondances, qui n’est celui ni de l’intellection pure, ni de la sensation pure, que, pour le bien distinguer de l’imaginaire irréel, Henri Corbin appelle l’ « imaginal ». L’imagination intuitive, précise-t-il, « est un organe de connaissance authentique, elle a sa fonction noétique propre, et le monde qui lui correspond à sa réalité ontologique de plein droit ». La conscience humaine, à ce niveau-là, est trop souvent anesthésiée, atrophiée, écrasée entre les deux empires de la perception sensible et de la connaissance intellectuelle. Elle constitue le domaine réservé des poètes et des mystiques, qui ont su la libérer et la ranimer ; ils la redécouvrent comme un monde intermédiaire ou plutôt médiateur. C’est dans les nœuds des entraves qui l’étouffent et l’anémient que, sans doute, se lovent les serpents de la névrose et de la psychose. Cette conception de l’imaginaire évite l’illusion de l’immanence, dénoncée par les phénoménologues, dans leurs analyses de l’image, comme celle de la transcendance, propre au réalisme traditionnel, qui extériorise l’objet de connaissance. Le rapport de la conscience et de son objet, à ce niveau de l’imaginaire, est semblable à un passage de l’extériorité à l’intériorité, de l’absence à la présence, de la virtualité à l’actuel, il est synthèse vivante et orientée. L’objet s’intériorise en la conscience, comme absent puisqu’il ne s’identifie pas à elle, comme présent en ce qu’elle est orientée vers lui, et ils s’actualisent l’un l’autre, par une féconde union, comme conscience imageante et comme objet imaginé. C’est essentiellement cette relation, constitutive de l’imaginaire, qu’il importe au psychologue ou au psychothérapeute de déceler. Mais une telle herméneutique exclut, on l’a compris, toute tendance à substantifier l’inconscient ou le conscient, l’image ou l’idée, le rêve ou le raisonnement, le geste ou la parole, comme des entités séparées de la totalité du Moi imaginant. Une évolution dans l’imaginaire entraîne une conversion de la personne, et réciproquement. Découverte de « l’autre » et révélation de soi vont de pair.
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