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IGNACE DE LOYOLA (saint)

IGNACE DE LOYOLA (saint), fondateur de la Compagnie de Jésus (Azpeitia 1491? - Rome 1556). Basque, officier dans l’armée espagnole, il fut blessé au siège de Pampelune et immobilisé par une longue convalescence. Il lut alors les Vies des saints et décida de réformer sa vie. Il alla au monastère de Montserrat, où il déposa ses armes et fit une retraite austère, pendant laquelle il rédigea ses Exercices spirituels. Il partit pour un pèlerinage en Terre sainte et vint étudier la théologie à l’université d’Alcala; mais l’inquisition le contraignit à se réfugier à Salamanque. Après de nombreuses tribulations, il se rendit à Paris avec cinq compagnons, et dans le martyrium de saint Denis, à Montmartre, il fonda l’ordre des Jésuites en 1534 pour convertir les infidèles et combattre la Réforme. Il se rendit à Rome où il devint premier général de l’ordre.

EXERCICES SPIRITUELS (d’Ignace de Loyola). Au XVIe siècle les Exercices spirituels font d’Ignace de Loyola, fondateur de l’Ordre des Jésuites, le précurseur en Occident des différentes techniques modernes de psychothérapie. Les Exercices se présentent comme une cure complète pratiquée en un mois à raison de quatre à cinq séances par jour, soit environ cent cinquante séances. Chaque séance dure une heure, est précédée d’une présentation en quinze minutes du thème proposé par le « directeur », et suivi de quinze minutes de réflexion sur la séance avec rédaction d’un compte rendu. Ignace de Loyola propose des indications toujours très précises et en même temps très souples. Il partage les Exercices spirituels en quatre semaines que l’on adapte de cas à cas au retraitant. Les Exercices peuvent être soit des méditations (faisant appel à la réflexion, aux associations d’idées, aux souvenirs du passé), soit des contemplations dont l’ensemble s’articule dans la première semaine sur l’angoisse et la condition de créature, dans la deuxième semaine sur la vie du Christ dans son enfance, dans la troisième semaine sur la vie publique du Christ et sa Passion, dans la quatrième semaine sur sa vie de la Résurrection à l’Ascension. Ces « contemplations » sont de véritables séances d'imagerie mentale selon une technique synthétique. Chaque séance met en place un espace imaginaire, situe le sujet dans un vécu précisé depuis sous le nom de « moi corporel illusionnel » (Guillerey) ou de corps imaginaire (Virel) (voir Décentration), dynamise l’image et met en jeu tous les sens « spirituels », c’est-à-dire, en notre langage, « imaginaires ». Toute la technique repose sur le mouvement d’une imagination active et créatrice. Le thème des séances est proposé, mais le développement de la séance est toujours entièrement libre. L’enchaînement organique des séances suit pas à pas la vie du Christ et présente donc celle-ci comme un symbole des étapes fondamentales de l’évolution de tout esprit humain vers sa propre et totale libération ou réalisation de lui-même. Ignace de Loyola complète les séances d’images mentales de contemplation et les séances de méditations par une méthode de respiration rythmée, véritable technique de relaxation. Les « règles du discernement des esprits > sont une règle d’or pour adapter la conduite à tenir lorsqu’il y a passage d’une phase dépressive à une phase maniaque, ou le contraire. Les Exercices spirituels se présentent donc comme une technique complète et originale, faisant appel à une analyse du passé, à une synthèse dynamique des forces de l’esprit en nous, utilisant aussi bien l’image que l’idée, se modifiant, s’adaptant sans cesse à chacun différemment, et pour chacun à chaque étape différemment, cherchant par toutes les techniques possibles (l’ébauche au moins de toute école ultérieure étant mise en place brièvement), sous le seul souci de l’efficacité, à permettre à l’homme de se mieux connaître et de se mieux vivre, s’appuyant sur des forces fondamentales existant en chacun de nous et susceptibles, sous leur inspiration, de nous mener à une vie qui réalise davantage les potentialités les plus hautes que l’homme porte en lui. Bien qu’il s’agisse d’une quête spirituelle et non d’une technique thérapeutique, il est intéressant de trouver dans l’œuvre d’Ignace de Loyola une élaboration déjà très poussée de techniques retrouvées dans ce qu’il est convenu d’appeler aujourd’hui les onirothérapies.

Ignace de Loyola, saint (château de Loyola, Guipuzcoa, 1491-Rome 1556); fondateur de l’ordre des Jésuites.

Fils d’un gentilhomme basque espagnol et cadet de onze enfants, I. accède après la mort de son père en 1507, grâce à des relations familiales, à la cour d’Espagne où il embrasse la carrière des armes. Le courage, l’audace, la fermeté, l’intelligence et l’habileté politique dont il fait preuve toute sa vie se développent pour l’essentiel dès cette période. Au service du vice-roi de Navarre à partir de 1517, il est gravement blessé en 1521 en défendant Pampelune contre les Français. C’est pendant sa convalescence qu’il s’intéresse intensément pour la première fois à des problèmes d’ordre spirituel et religieux, et acquiert la conviction qu’il lui faut changer radicalement de manière de vivre. Après deux années de retraite à Montserrat et à Manresa (1522-1523), au cours desquelles il rédige la première version des Exercices spirituels, et un pèlerinage aux Lieux saints (1524), il étudie à Barcelone, Alcalà de Henares et Salamanque. Mais sa manière d’envisager la religion lui attire la méfiance des autorités ecclésiastiques, et on lui interdit même de terminer ses études de théologie. A partir de 1528, il peut, grâce au soutien financier de négociants espagnols installés en France et en Flandre, reprendre ses études à Paris. En 1534, il obtient le grade de magister artium (maître ès arts), mais ne terminera pas ses études de théologie. La décision qu’il prend de faire passer ses convictions dans la vie pratique et de mieux faire partager sa propre expérience de l’effet bénéfique, sur l’esprit humain, des exercices ascétiques rigoureux l’amène à fonder à Paris, avec ses six premiers disciples, la Compagnie de Jésus. Les sept fondateurs prononcent en 1534 les voeux de pauvreté et de chasteté, se font ordonner prêtres en 1537, et se rendent à Rome pour obtenir du pape la reconnaissance du nouvel ordre, qui se produit officiellement en 1540. Dès le début, et après la réorganisation de l’ordre dont I. devient le « général » à partir de 1541, la tâche principale de ses membres consiste à faire oeuvre de prédicateurs et de missionnaires, tout particulièrement auprès des chrétiens qui ont quitté l’Église catholique à la suite de la Réforme, en sorte que l’ordre des Jésuites deviendra l’instrument principal de la Contre-Réforme. En 1549, une bulle pontificale libère l’ordre de toute tutelle épiscopale régionale. Le nombre des membres de l’ordre, limité jusqu’en 1546 à soixante conformément aux voeux d’I., augmente rapidement par la suite. L’ordre fait de nombreux adeptes, non seulement en Espagne, mais aussi dans les autres pays. À la mort d’I. en 1556, il dispose déjà de nombreuses institutions éducatives ou missionnaires. C’est Lainez, l’ami d’L et son partisan le plus zélé, qui lui succède en tant que général de l’ordre. L’organisation de cet ordre se caractérise par sa structure particulièrement rigide, reposant sur l’obéissance inconditionnelle de ses membres envers leurs supérieurs hiérarchiques, et ancrée dans la conviction que l’autodiscipline, l’obéissance et la subordination sont le préalable nécessaire à la discipline spirituelle. Celle-ci consiste en une ascèse rigoureuse et en une subtile hiérarchie d’exercices spirituels favorisant la méditation et aboutissant à une union mystique avec Dieu. Béatifié en 1609, I. fut canonisé en 1622.

Bibliographie : C. de Dalmases, S.J., Ignace de Loyola : le fondateur des Jésuites, trad. fr. A. Lauras, 1984.




IGNACE de LOYOLA, saint

. Théologien et mystique espagnol connu surtout comme fondateur de la Compagnie de Jésus ou Ordre des jésuites. Né au château de Loyola (Guipuzcoa) en 1491, mort à Rome le 31 juillet 1556. Issu d’une famille de vieille noblesse biscaïenne, il fut d’abord page du roi de Castille, Ferdinand V. Selon son disciple Ribadeneyra, qui fut aussi son biographe, il montra, des son jeune âge, qu’il avait le sang bouillant : féru de gloire militaire, il s’adonnait à l’exercice de toutes les armes avec une bravoure sans égale. Ayant, en outre, le goût de la galanterie, il connut alors toutes les bonnes fortunes qu’il est possible de souhaiter. Cette vie ne prit fin que vers sa trentième année : lors du siège de rampe-lune (1521), il reçut, en effet, une blessure qui le laissa à jamais boiteux. Contraint de quitter le service, il fit un retour sur lui-même et s’abîma dans la lecture des grands écrivains mystiques. Étant tombé plusieurs fois en extase, il se crut appelé à la mission de défendre le catholicisme contre cette Réforme dont Luther venait de se faire le champion. Ce passage inopiné du dévergondage à la vie vraiment ascétique ne laissa pas de donner aux premiers actes de sa piété un certain donquichottisme. En voici d’ailleurs, un exemple : pour se préparer à sa tâche, ayant fait le pèlerinage de Montserrat (1522) en Catalogne, il s’arma lui-même « chevalier de la Vierge » après une longue veillée d’armes et voulut, tout boiteux qu’il était, combattre, en cette qualité, un Maure qui osait mettre en doute la virginité de la mère de Dieu. Ce furieux esprit militaire, qui toujours se maintint en lui, devait se manifester plus tard avec éclat dans l’Ordre dont il fut le créateur. Soucieux de se mortifier, il affligea bientôt son corps par de telles austérités qu’il dut entrer à l’hôpital de Manresa. Sorti de là, il n’en reprit pas moins ses jeûnes, veilles et disciplines de toute sorte, allant même, par humilité, mendier son pain de porte en porte. Après avoir fait, en 1523, un séjour à Jérusalem, il revint en son pays où, durant cinq ans, il se renferma dans l’étude (à Barcelone, Alcala et Salamanque). Soucieux, pourtant, de se perfectionner dans la théologie, les langues et surtout la philosophie scolastique, il se rendit à Paris (1528) pour y suivre tous les cours qu’il jugerait à sa convenance (notamment ceux du collège Sainte-Barbe). En 1534, il fut reçu maître es arts. Dès lors, il se sentait à même de réaliser son dessein : faire échec à ce protestantisme qui, proclamant le libre examen, menaçait de ruiner à jamais la vieille unité catholique telle qu’on l’avait pu voir pendant tout le Moyen Age. Il voulait opposer une digue infranchissable au torrent de l’esprit moderne. Ce fut après beaucoup d’efforts qu’il put trouver les hommes dont il avait besoin pour former le noyau de son association. Ils étaient six : François Xavier, Pierre le Fèvre, Sal-meron, Lainez, Bobadilla et Rodriguez d’Azeveda. S’étant réunis (le 15 août 1534) dans une chapelle souterraine de l’abbaye de Montmartre, ils se lièrent par un serment solennel. D’emblée, s’affirmait le caractère discret de l’action entreprise. Ayant bientôt pu augmenter le nombre des adhérents, Ignace s’en fut solliciter à Rome l’approbation de l’Ordre qu’il venait de créer (1536). Il n’en dut pas moins attendre jusqu’en 1540 pour se la voir accorder par le pape Paul III. Proclamé général de l’Ordre l’année suivante, il en rédigea aussitôt la constitution avec Lainez (1541). Sans plus attendre, il envoya par tout le globe les soldats de sa milice pour travailler sans relâche à la restauration du vieil édifice catholique. Utile ou malfaisant, Ignace de Loyola a marqué l’Histoire de son sceau et, à tout prendre, sa carrière est aussi riche que celle de César. Son influence fut très grande sur toute la littérature sacrée du « Siècle d’Or ». En dehors des Constitutions de la Compagnie de Jésus [Libro de los constituciones de la Compania de Jesus] et d’instructions de circonstances, Ignace n’a laissé qu’un recueil d’Exercices spirituels (1548). Il faut y ajouter le florilège du Père Bouhours (1683) : Maximes de saint Ignace. ♦ « Ah ! chrétiens, laissons agir sa fidélité; elle est humble, elle est généreuse et constante, c'est assez; tout lui conviendra. Elle fera passer cet homme de trente-trois ans par tous les degrés... » Bourdaloue. ♦ « Il n'y a pas à hésiter, la faculté maîtresse d’Ignace était bien évidemment la volonté, volonté tout à la fois humble et fière, humble pour tout ce qui n'intéressait pas son amour-propre, fière pour tout ce qu’exigeaient l’honneur et le triomphe de la cause qu’il servait; volonté qui d’abord ne voulut connaître ni les difficultés, ni les limites, mais qui bientôt devint prudente au suprême degré, souple et par conséquent persévérante, puisqu’elle savait tourner les obstacles en sacrifiant aisément l'ombre à la réalité, le contingent au nécessaire, le passager à l’éternel; volonté efficace enfin, parce qu’elle travailla sans cesse à éliminer du moindre fragment de son oeuvre tout ce qui pourrait y être cause de division, de faiblesse, de caducité. » Henri Joly. ♦ « [Les Exercices spirituels] … Livre de sécheresse, mais infiniment fécond, dont la mécanique fut toujours pour moi la plus troublante des lectures; livre de dilettante et de fanatique. Il dilate mon scepticisme et mon mépris; il démonte tout ce qu'on respecte, en même temps qu’il réconforte mon désir d’enthousiasme; il saurait me faire homme libre, tout-puissant sur moi-même. » Maurice Barres.



IGNACE DE LOYOLA, saint

, en esp. Inigo Lopez de Loyola (Château de Logola, près d'Azpeitia, v. 1491-Rome 1556). Fondateur de la Compagnie de Jésus. Issu d'une vieille famille de la noblesse basque, Ignace de Loyola, blessé lors de la défense de Pampelune (1521) assiégé par les Français, fut marqué durant sa convalescence par une « conversion ». Durant un an, il fit retraite à Manresa (1522-1523) où il commença la rédaction des Exercices spirituels, base spirituelle de la future Compagnie de Jésus, et entreprit des études de philosophie et de théologie aux universités d'Alcala, de Salamanque et de Paris, où il réunit ses premiers disciples. Après leur ordination à Venise (1537), Ignace et ses compagnons formèrent la Compagnie de Jésus, approuvée par le pape Paul III qui donna à l'association le titre d'ordre religieux avec pour mission la reconquête catholique des pays protestants (1540). Ignace, élu supérieur général (1541), se consacra alors à l'organisation et au développement de son ordre dont il rédigea les constitutions. Lorsqu'il mourut, la Compagnie de Jésus s'étendait déjà sur 12 « provinces », comptait 72 résidences et 79 maisons et collèges et un millier de membres. Ignace de Loyola fut canonisé en 1622.

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