Idéal du Moi
Idéal du Moi Tenue avancé par Freud dans son étude sur le narcissisme pour désigner une instance constituant un modèle pour le sujet, résultant des identifications aux parents et au groupe social, auquel le sujet cherchera à se conformer. Cet idéal est le substitut du narcissisme perdu de l’enfance. Lorsque Freud élabora sa seconde topique, l’idéal du Moi sera souvent présenté comme confondu avec le Sur-moi. Il intervient dans la constitution des foules où le leader vient occuper pour le groupe cette place de l’idéal du Moi. Pour Freud, l’hypnose est comparable à une foule à deux dont l’hypnotiseur est le chef. De la même manière, dans la relation amoureuse l’élu(e) vient occuper cette place. Relisant Freud, Lacan distinguera le Moi Idéal qui appartient à l’imaginaire de l’idéal du Moi qui appartient au Symbolique et qui joue dans la vie du sujet le rôle d’un guide.
IDÉAL DU MOI
Instance psychique constituée dans le cadre de la seconde topique, issue du narcissisme et des identifications parentales. L’idéal du moi, modèle que le sujet cherche à imiter, joue un rôle analogue à celui du surmoi, dont on peut considérer qu’il est une des composantes. Mais par rapport au surmoi, l’idéal du moi joue moins un rôle d’interdiction qu’un rôle de modèle.
IDEAL. L’enfant grandit en choisissant dans son entourage immédiat un modèle auquel il souhaite ressembler. Par un processus d’identification il s’efforce de se conformer à l’image qui lui est fournie par un des partenaires du couple parental, un frère aîné ou tout autre modèle. Plus tard l’idéal ne concerne plus le développement de la propre personnalité. Chez le névrosé, l’idéal peut être placé si haut que le sujet n’arrive jamais à l’atteindre. C’est ainsi que la jeune fille peut formuler un idéal du partenaire masculin qui doit être très cultivé, très riche, très beau, très sportif, très grand. C’est ce qui rend impossible la véritable rencontre avec un homme.
IDEAL DU MOI (L'). Concept introduit, en 1914, par Freud dans la théorie psychanalytique, en même temps que le narcissisme. C’est en effet la rupture du narcissisme primaire absolu régnant dans la vie intra-utérine et tout au début de la vie postnatale qui est à l’origine, selon Freud, de la formation de l’idéal du Moi, la rupture du narcissisme absolu étant liée aux inévitables frustrations que subit l’enfant. « L’homme se montre incapable d’abandonner une satisfaction dont il a joui une fois », dit Freud ; cette satisfaction est celle qui a résulté de la complétude, de la perfection narcissique du tout début de la vie. « Il cherche à recouvrer, écrit Freud, sous la forme d’un idéal du Moi cette perfection précoce qui lui a été arrachée. Ce qu’il a projeté en avant de lui-même comme idéal est simplement le substitut du narcissisme perdu de son enfance, du temps où il était son propre idéal. » Dans le Moi et le Ça, 1923, Freud donne l’idéal du Moi et le Surmoi pour synonymes. Pourtant, avec Bêla Grunberger, nous pensons qu’il convient de distinguer l’idéal du Moi comme héritier du narcissisme primaire du Surmoi, héritier du complexe d’Œdipe. Si l’idéal du Moi tend à la fusion avec la mère, le Surmoi, à l’inverse, tend à couper l’enfant de la mère. L’idéal du Moi tend à restaurer l’illusion de toute-puissance dans le fantasme de réunion du Moi et de l’idéal, le Surmoi à promouvoir la réalité : à savoir que le père et non l’enfant est l’objet sexuel de la mère. Dans « Psychologie collective et analyse du Moi » (1921), Freud fait jouer à l’idéal du Moi dans la constitution des groupes humains un rôle fondamental, les idéaux collectifs tirant leur efficacité d’une convergence des « idéal du Moi » individuels : «... un certain nombre d’individus ont mis un seul et même objet à la place de leur idéal du Moi, à la suite de quoi ils se sont identifiés l’un à l’autre dans leur Moi », écrit encore Freud.
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