HUSSEIN Tâha. Écrivain égyptien.
HUSSEIN Tâha. Écrivain égyptien. Né le 14 novembre 1889 dans un village de la Moyenne Égypte, près de Maghâgha, mort le 28 octobre 1973 à Paris, inhumé dans sa patrie au milieu des regrets d'une foule immense de disciples et d'amis. Il a laissé une oeuvre importante bien qu'il fût aveugle depuis la petite enfance. Son Livre des jours , autobiographie romancée (3e volume écrit en 1955, paru en 1976) restera à la postérité. Issu de la paysannerie égyptienne, destiné à devenir, en raison de son infirmité, un pieux et humble récitateur du Coran. Tâha Hussein est arrivé par une force de volonté peu commune à briser l'encerclement de la destinée, à illuminer sa nuit par une réflexion soutenue et une méditation constante, à forcer les barrières du conservatisme social pour poser les jalons d'une culture arabe moderne. Ses études à l'Uni-versité coranique d'Al-Azhar au Caire lui permirent d'acquérir une culture classique traditionnelle mais solide, avec l'appui d'une mémoire prodigieuse, nécessaire dans son état de cécité. Il suivit ensuite les cours de l'Université égyptienne du Caire fondée en 1908, et y présenta une thèse sur le poète-philosophe arabe Abou'l-'Alâ' al-Ma'arrî (979-1058), tout en s'initiant dans les cours du soir aux langues et cultures étrangères. Docteur ès lettres, il alla se perfectionner à Montpellier, puis à Paris, apprit le grec et le latin, présenta deux thèses : une étude analytique et critique de la philosophie sociale d'Ibn-Khaldoûn (1332-1406); une étude sur la loi de lèse-majesté sous Tibère, d'après Tacite (1919). Il revint enseigner en Égypte, accompagné par sa femme (française) et commença une carrière universitaire. Mais un livre sur la Poésie antéislamique [1926] souleva une tempête dans tous les milieux, même politiques. A partir de ce moment, ses ennemis furent nombreux et acharnés. Désapprobation, persécution sournoise, démission forcée, mise à la retraite anticipée, rentrée en grâce, tout cela fut réservé tour à tour à l'écrivain courageux jusqu'à ce que la victoire lui revînt avec le poste de Recteur de la Faculté d'Alexandrie en 1942 et celui de Ministre de l'Éducation Nationale en 1950. Entre-temps, il s'imposait comme romancier, critique littéraire, historien, et comme un styliste persuasif et envoûtant. Ses romans sont de qualité, parmi lesquels : L'Appel du courlis (1942), Un lettré. oeuvres historiques importantes, parmi lesquelles : Les Deux Cheikhs (1943), La Grande Épreuve (2 vol., le premier sur « Othmâne »). Citons ses critiques littéraires : Avec al-Moutanabbî [1936], Essais sur la littérature et la critique [1945], ses projets culturels vastes et ambitieux (L'Avenir de la culture en Egypte, 1938), ses récits de voyage et impressions (En été, 1932).
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