Humanisme - Humanitarisme
- Humanisme
1. Sens historique Mouvement intellectuel du XVIe siècle qui se caractérisa par l’admiration de l’Antiquité et la volonté d’un épanouissement total de l’homme. L’humanisme se rattache au grand mouvement d’idées qu’est la Renaissance (XVIe siècle en France, XVe siècle en Italie). Les humanistes, animés par une grande fièvre de savoir, vont étudier directement dans le texte original, traduire, éditer tout ce qui a survécu des œuvres de l'Antiquité grecque et latine. 2. Sens philosophique Toute pensée qui considère que l’homme est la valeur suprême. On parlera donc de l’humanisme d’un écrivain quand son œuvre sera sous-tendue par une haute idée de l'homme ainsi que par la volonté de préserver ses droits et de favoriser son plein épanouissement. Certains penseurs contestent l’emploi du mot « humanisme » à propos du christianisme pour qui la valeur suprême est Dieu ou du marxisme pour qui la valeur suprême est l’Humanité et non l’homme considéré en tant qu’individu.
- Humanitarisme
Conceptions en faveur d’un mieux-être de l’humanité et les pratiques charitables qui en découlent.
- humaniste (psychologie), mouvement psychologique dont l’objectif déclaré est le développement personnel. Dès le début des années 30, K. Horney professait que la réalisation de soi est une tendance fondamentale de l’être vivant. C’est en actualisant ses potentialités les meilleures qu’une personne exprimera son moi le plus intime, qu’elle s’accomplira et participera à l’œuvre civilisatrice. A son tour, A. Maslow, à partir de nombreux exemples concrets, montra comment un individu peut être heureux et se réaliser pleinement en fournissant un travail acharné. L’être normal n’aspire pas toujours à la détente. Une tension voulue est aussi génératrice de plaisir. Nous retrouvons là des idées professées antérieurement, notamment par K. Goldstein, K. et Ch. Bühler. Au début des années 60, la psychologie humaniste gagna en importance et se répandit hors des frontières des États-Unis, en grande partie grâce à C. Rogers. Corrélativement, une nouvelle conception de l’existence se développait, selon laquelle l’important pour l’homme n’est pas de satisfaire ses besoins mais de vivre « comme il faut », c’est-à-dire conformément aux lois qui sont inscrites en lui. Dans cette optique, le psychologue devient un médiateur grâce auquel on peut mieux se connaître et un éducateur qui ouvre le chemin de la réalisation de soi.
- HUMANISME nom masc. - 1. Large mouvement intellectuel qui, dans l’Europe du XVIe siècle (et même du XVe siècle pour l’Italie), se propose de permettre un développement de la culture et de l’esprit par le retour aux textes de l’Antiquité. 2. Toute doctrine philosophique qui place l’être humain et son développement au centre de ses préoccupations. Dans le premier sens, le mot humanisme désigne un moment spécifique de l’histoire de la culture européenne. Les humanistes ont été les artisans essentiels de ce que l’on nomme aussi la Renaissance. Après un Moyen Age qui leur semblait le temps de l’obscurité et de l’ignorance, ils se proposaient de renouer avec l’art et le savoir de l’Antiquité et de permettre ainsi à la civilisation de prendre comme un nouveau départ. Les textes de la littérature grecque ou latine devaient donc être lus, compris et assimilés. Il ne s’agissait pas sur cette base de revenir en arrière, mais au contraire de progresser et d’ouvrir une nouvelle ère de savoir. Les œuvres d’Erasme, de Thomas More, de Budé, de Rabelais ou de Montaigne sont caractéristiques de cette ambition. Dans le second sens, le mot est beaucoup plus difficile à cerner. Pratiquement tout système peut être défini comme humanisme dans la mesure où son but ultime est l’épanouissement de l’être humain. C’est ainsi que Sartre pouvait, par exemple, dans une conférence célèbre, affirmer : « L'existentialisme est un humanisme. » On opposera cependant à l’humanisme toute une série de conceptions qui réfutent ce terme jugé trop flou. Ainsi, dans les années 60, au cours d’une querelle célèbre, le philosophe Louis Althusser pouvait-il définir le marxisme comme un « antihumanisme ». Ce qui ne signifie pas, bien entendu, que le marxisme se propose comme fin l’aliénation de l’homme, mais qu’il ne peut pas partager les présupposés bourgeois qui sont ceux de l’humanisme quant à la conception de l’homme. —> Pléiade — Réforme