Huis clos de Jean-Paul SARTRE
Huis clos de Jean-Paul SARTRE, 1944, Folio.
• Dans cette pièce en un acte, Sartre illustre un principe essentiel de sa morale : un homme se juge à ses actes et ne saurait en éluder la responsabilité au nom de ses intentions.
• Trois personnages, maintenant morts, se retrouvent en enfer, enfer qui a l’aspect d’un salon Napoléon III. Ils essaient de se cacher mutuellement leur vie, mais c’est impossible dans leur nouvelle situation : Garcin, qui se donne pour un homme de lettres pacifiste, fusillé pour ses convictions, a seulement déserté par banale lâcheté ; Estelle, qui convient d’avoir épousé par intérêt un homme âgé et pris un amant, doit avouer qu’elle a aussi noyé l’enfant qu'elle a eu de ce dernier ; Inès, la plus lucide et la plus franche, reconnaît la passion trouble qui l’a poussée à détacher une amie de son mari, lequel s'est suicidé. Aucun n'échappe à son passé : Estelle tente de séduire Garcin, tandis qu’lnès tâche de la détourner de cet homme ; Garcin cherche celle qui le prendra pour un héros. Mais un tiers est toujours là pour détruire la comédie où tentent de s’enfermer les deux autres. La punition dans cet enfer sans flammes ni soufre, c’est le regard d’autrui, qui interdit le mensonge : L’enfer, c'est les autres, et pour l’éternité. Garcin met en avant ses bonnes intentions : On ne m'a pas laissé le temps de faire mes actes, mais Inès lui réplique implacablement : Tu n'es rien d'autre que ta vie.
• Cette pièce a obtenu un grand succès en raison de sa rigueur technique comme de son sujet.