HUGHES Richard (pseud. de Richard Arthur Warren)

HUGHES Richard (pseud. de Richard Arthur Warren). Romancier anglais d'ascendance galloise. Né à Weybridge le 19 avril 1900, mort à Talsernau Gwyned, dans le Pays de Galles, le 28 avril 1976. Après ses études à la « Public school » de Charter-house puis à Oxford, il erre à travers le vaste monde : sur le continent européen, en Amérique du Nord, aux Antilles. Il publie des pièces de théâtre en un acte, des nouvelles, deux recueils de poèmes : La Nuit de la romanichelle [1922] et Con-fessio Juvenis (1926). Il semble bien plus alors un explorateur, dans la totalité du terme, qu'un écrivain professionnel. Puis c'est le coup d'éclat d'Un cyclone à la Jamaïque (1929). Un livre populaire certes, mais différent des autres; une dernière aventure de corsaires, mais elle renouvelle le genre en montrant combien sont peu sûrs d'eux-mêmes les « écumeurs des mers », et à quel point est bizarre et maligne « la jeunesse ». Et c'est bien la beauté de la terre et de la mer qui semble avoir le dernier mot de l'aventure. Suivent un roman allégorique, Par hasard [1938] puis en 1940, des contes vraiment destinés aux enfants, genre abordé par l'auteur dès 1931. Et c'est en 1961 un second coup d'éclat, à peu près aussi inattendu que le précédent : Le Renard dans le grenier, premier volume annoncé d'une quadrilogie intitulée La Condition humaine. Augustin, le personnage central, bien apparemment innocent, semble porter sur ses épaules toute l'histoire et le poids de l'Histoire. Il apparaît en 1921, enfant d'une génération décontenancée, un enfant mort sur ses épaules. Puis il se livre à une première traversée de nos moeurs publiques, et le Pays de Galles (qui avait donné lieu à de magnifiques évocations) s'efface peu à peu devant l'Allemagne en proie à la montée du nazisme. Le plus étonnant d'une entreprise littéraire semblable est peut-être la cohabitation réussie des personnages de fiction et de personnages d'une notoriété tragiquement historique. Richard Hughes fut peut-être un grand visionnaire. Dans quels pays nous aurait-il fait aborder ? Hélas, il écrivait lentement et la mort emporta ses ultimes secrets.