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HOLAN Valdimir. Poète tchèque

HOLAN Valdimir. Poète tchèque (promu « artiste national » en 1968). Ne le 16 septembre 1905 à Prague. Après une jeunesse passée en Bohême du Nord, il va au lycée à Prague et entre à l'Office des pensions; bientôt, il quitte ce poste, dirige des revues et, en 1940, se consacre à la seule littérature. Il renie son premier recueil, L Éventail délirant [1926], marqué de « poé-tisme » mais également de mélancolie. Ce sentiment habite son être profond qui, apparemment, le sépare du monde des illusions pour l'enfoncer dans l'intimité du réel. En même temps, le poète forge son langage propre, purifié des conventions et des automatismes, enrichi de néologismes, désarticulé au niveau de la syntaxe, mais surtout fait de métaphores stupéfiantes. Recueils : Le Triomphe de la mort [ 1930, remanié en 1936 et 1948], Souffle [1932], L'Ogive [ 1934], Pierre, te voici... [ 1937], L'Au-delà du vacarme [1940]. Toutefois, la brutalité de l'histoire le tire de son lyrisme métaphysique méditatif et il dit, à sa manière visionnaire, les malheurs de son pays trahi : Septembre 1938 [1938], Réponse à la France [1938], Le Rêve [1939], Le Premier testament (1940), Le Passage du nuage [1945]. De l'Occupation, date aussi le poème en strophes régulières, Terezka Planetovâ (1943), « histoire » d'un amour inassouvi. Après la Libération, Holan s'inspire encore de l'actualité : Merci à l'Union soviétique [ 1945], La Panychide [1945], Soldats rouges [1947] et A toi [1947]. Cependant, le régime communiste va l'interdire pour « formalisme » pendant quinze ans. Enfermé dans son appartement de l'île de Kampa, au centre de Prague, il accumule durant ces années une oeuvre impressionnante qui voit le jour lors du « dégel » des années 60 : Mozartiana (1963), Histoires [1963], Sans titre [1963], En marche [1964], Trialogue [Trialog, 1964], La Nuit avec Hamlet [ 1964] , dont la traduction française a été présentée par Aragon, Douleur [ 1965] , Jusqu'au dernier souffle [ 1967]. C'est d'ailleurs l'ensemble de son oeuvre qui paraît à ce moment, y compris ses textes et poèmes en prose, ses essais, ses incomparables traductions de Ronsard, Baudelaire, Apollinaire, Supervielle, Rilke, Lermontov, etc. Mais le Printemps de Prague passé, aucune de ses poésies nouvelles ne sera publiée. Par contre, il est traduit en plusieurs langues. Après le « Prix international de l'Etna-Taormina » (1967), il reçoit celui de Knokke (1974). Alchimiste et ciseleur du langage à la manière de Mallarmé, nocturne, baroque, apocalyptique, Vladimir Holan est le poète génial de l'essence humaine qui s'inscrit dans la plus noble lignée de la poésie métaphysique tchèque, celle de Mâcha, Brezina et Zahradnicek...

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