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Hobbes: un homme libre

D’après le sens propre (et généralement reçu) du mot, un homme libre est celui qui, s’agissant des choses que sa force et son intelligence lui permettent d’accomplir, n 'est pas empêché de faire celles qu’il a la volonté de faire. Quand au contraire les mots de libre et de liberté sont appliqués à autre chose que des corps, c’est un abus de langage. En effet, ce qui n’est pas susceptible de mouvement n’est pas susceptible de se heurter à un obstacle. Donc, quand on dit, par exemple : la route est libre, on n’évoque pas par là une liberté qui appartiendrait à la route, mais celle des gens qui y passent sans se trouver arrêtés. Et quand on parle d’un libre don, on n’entend pas parler d’une liberté que posséderait le don lui-même, mais de celle du donateur, qui n’était pas tenu de le donner par l’effet d’une loi ou d’une convention. De même, quand on parle librement, il ne s’agit pas de la liberté de la voix, ou de l’élocution, mais de celle de l’homme qu’aucune loi n’a obligé à parler autrement qu’il n’a fait. Enfin, de l’usage de l’expression libre volonté, on ne saurait inférer aucune liberté de la volonté, du désir, ou de l’inclination, mais seulement de la liberté de l’homme, qui consiste en ce qu’il ne se trouve pas arrêté quand il fait ce à quoi le portent sa volonté, son désir, ou son inclination.

Hobbes.

Partie du programme abordée : La liberté.

Analyse du sujet : Une définition par Hobbes de la liberté : elle consiste exclusivement dans absence d’obstacle rencontré par l'bomme dans l'action volontaire.

Conseils pratiques : Mettez bien en valeur la rigueur de l'argumentation de Hobbes et la façon dont il évoque, pour les réfuter, les différentes extensions de sens du mot liberté abusives à ses yeux.

Bibliographie : Hobbes, Le Citoyen, Garnier-Flammarion. Spinoza, Éthique, 2‘ partie, Garnier-Flammarion. Sartre, L'Être et le Néant, 4e partie, Gallimard.

Difficulté du sujet : **

Nature du Sujet : Classique.

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