HOBBES : IL N'EXISTE PAS D'IDÉES GÉNÉRALES
HOBBES : IL N'EXISTE PAS D'IDÉES GÉNÉRALES
Pour les partisans du réalisme (par exemple Platon), Vidée générale, l'“universel” est une réalité existant indépendamment des individus et du langage. En revanche, pour le nominalisme (que défend ici Hobbes), l'universel n'est qu'un nom, c'est-à-dire un simple son pouvant désigner une multitude d'individus : l'universel n'a donc aucune réalité en dehors du langage, et seuls existent les individus
« L'universalité d'un même nom donné à plusieurs choses est cause que les hommes ont cru que ces choses étaient universelles elles-mêmes, et ont soutenu sérieusement qu'outre Pierre, Jean et le reste des hommes existants qui ont été ou qui seront dans le monde, il devait encore y avoir quelque autre chose que nous appelons l'homme en général ; ils se sont trompés en prenant la dénomination générale ou universelle pour la chose qu’elle signifie. En effet lorsque quelqu'un demande à un peintre de lui faire la peinture d'un homme ou de l'homme en général, il ne lui demande que de choisir tel homme dont il voudra tracer la figure, et celui-ci sera forcé de copier un des hommes qui ont été, qui sont ou qui seront, dont aucun n'est l'homme en général. Mais lorsque quelqu'un demande à ce peintre de lui peindre le Roi ou toute autre personne particulière, il borne le peintre à représenter uniquement la personne dont il a fait choix. Il est donc évident qu'il n'y a rien d'universel que les noms, qui pour cette raison sont appelés indéfinis, parce que nous ne les limitons point nous-mêmes, et que nous laissons à celui qui nous entend la liberté de les appliquer, au lieu qu'un nom particulier est restreint à une seule chose parmi le grand nombre de celles qu'il signifie, comme il arrive lorsque nous disons cet homme enle montrant ou en le désignant sous le nom qui lui est propre. »
Hobbes
ordre des idées
1) Une erreur et son mécanisme : Parce qu'il existe dans le langage des termes généraux, les hommes on cru qu'il existait dans la réalité des choses universelles (celles que signifient ces dénominations générales). — Exemple : Parce que nous usons du mot “homme”, nous croyons qu'il existe un “homme en général”. En réalité, il n'existe que des hommes particuliers : Pierre, Jean, etc.
2) Un argument contre cette erreur : On ne peut représenter ces réalités générales (par ex. “l'homme”), seulement des réalités particulières (par ex. tel homme, le Roi).
3) Une précision sur les termes généraux : leur généralité consiste en ce qu'ils sont indéfinis, c'est-à-dire qu'ils sont des signes renvoyant à un grand nombre de signifiés.
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