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HITLER Adolf (1889-1945)

   

HITLER Adolf (1889-1945)

Chancelier puis Führer de l’Allemagne nazie (1933-1945).

Adolf Hitler naît le 20 avril 1889 à Braunau (Autriche), à la frontière allemande (il sera naturalisé allemand en 1932). Son père exerce le métier de douanier. La Première Guerre mondiale le soustrait à une bohème viennoise impécunieuse. Lors de ses séjours en première ligne et dans l’humiliation de la défaite, il puise deux de ses certitudes majeures : le culte de la méritocratie et la croyance en la nécessité de l’éradication d’un judaïsme perçu comme désagrégateur de l’arrière. Et quand la Wehrmacht (armée) saignera sur le front russe, lui reviendra la promesse faite alors à la « juiverie mondiale »: « Toute nouvelle défaite allemande doit être payée du prix fort de l’anéantissement ».

Hitler adhère en 1919 à un groupuscule ultranationaliste, le Parti ouvrier allemand (DAP), qui est rebaptisé « Parti ouvrier allemand national-socialiste » (NSDAP, ou Parti « nazi ») et dont il prend la direction en 1921 avec l’aide du capitaine Ernst Roehm (1887-1934). Ce dernier organise la milice paramilitaire des SA (Sturmabteilung, Section d’assaut - ou « chemises brunes »). Hitler est emprisonné à la suite d’un putsch avorté en Bavière, le 9 novembre 1923, organisé avec l’aide du général Ludendorff (1865-1937) et au cours duquel Hermann Goering (1893-1946) est blessé. Il dicte en prison à Rudolf Hess (1894-1987) son manifeste politique Mein Kampf (Mon Combat, 1924). Il entreprend, accompagné de Joseph Goebbels (1897-1945), de courtiser les industriels.

La liquidation de la République de Weimar.

Du jour où Heinrich Brüning (1885-1970) est nommé au poste de chancelier (30 janvier 1930), les gouvernement successifs ne bénéficient plus de la majorité parlementaire ; ainsi sont-ils dépendants du président. Alors que H. Brüning était resté partisan de l’État de droit, ses successeurs s’orientent de plus en plus vers une dictature présidentielle, encouragée par l’association du NSDAP au pouvoir. La crise économique et l’aggravation constante du chômage, mais aussi l’incapacité du Reichstag à faire émerger une majorité démocratique, consolident le succès des partis extrémistes. Le 31 juillet 1932, le NSDAP obtient 37,2 % des suffrages et le KPD 14,2 %; dès lors est exclue toute coalition majoritaire démocratique.

Le NSDAP ayant le plus de députés au Reichstag, son Führer (guide) exige le poste de chancelier ; les « chemises brunes » sèment la terreur dans la rue. Le président von Hindenburg (1847-1934) hésite jusqu’au 30 janvier 1933 avant de le nommer. Le gouvernement d’Hitler prend ensuite prétexte de l’incendie du Reichstag, le 27 février 1933, pour suspendre les droits constitutionnels et entamer des poursuites contre les représentants de l’opposition, en particulier le Parti communiste (KPD) et le Parti social-démocrate (SPD). Après les élections du 5 mars, les 81 députés du KPD et quelques représentants du SPD sont incarcérés au mépris de toute légalité. Le Reichstag, réuni de façon tout aussi illégale le 23 mars, vote la « loi sur les pleins pouvoirs » pour une durée de quatre ans. Les suffrages du Parti du centre (Zentrum) et des libéraux sont neutralisés par un mélange de menaces et de promesses.

Entre 1933 et 1934, l’État, la société et l’économie sont mis au pas au moyen de la terreur. Lorsque, le 2 août 1934, le vieux maréchal von Hindenburg meurt, Hitler prend « tout naturellement » sa place en tant que Führer et chancelier.

La marche à la guerre.

Jouant du rejet des conditions du traité de Versailles (le « Diktat » de 1919), il projette de réunir tous les Allemands et d’étendre leur espace vital (Lebensraum). Il engage le réarmement du pays (1935), établit avec l’Italie fasciste de Mussolini l’Axe Rome-Berlin (1936), envahit en 1938 l’Autriche (Anschluss) et prépare les conditions d’un démembrement de la Tchécoslovaquie où vit une importante minorité allemande (Sudètes). Les accords de Munich, signés en septembre 1938 avec la France et le Royaume-Uni, lui laissent les mains libres. Les pressions exercées pour récupérer le corridor de Dantzig aboutissent à l’invasion de la Pologne (1er septembre 1939) et à l’embrasement de la Seconde Guerre mondiale. Hitler s’était assuré de la neutralisation de Moscou - intéressé au dépeçage de la Pologne, parmi d’autres territoires - par le Pacte germano-soviétique (août 1939). Après avoir poussé ses lignes à l’ouest, l’Allemagne se retourne, en 1941, contre l’Union soviétique. Elle sera arrêtée à la bataille de Stalingrad (novembre 1942). Prolongement des politiques criminelles menées contre les Juifs, les Tsiganes, les « malades mentaux » et les homosexuels, la « solution finale » a, entre-temps, été engagée.

Les déconvenues du front de l’Est facilitent le complot contre Hitler du 20 juillet 1944. Presque jusqu’au bout, il va caresser l’espoir d’un retournement de situation. Il est décidé à demeurer à Berlin, investie par l’Armée rouge. Le 28 avril, la nouvelle du double-jeu anglo-saxon de Heinrich Himmler (1900-1945) constitue le coup de grâce. Lorsque, le 30 avril, il se suicide, il a intronisé son successeur, le grand amiral Karl Doenitz.




HITLER (ADOLF) Homme d’État allemand, d’origine autrichienne, né à Braunau-sur-Inn (Haute-Autriche) en 1889. Il adhéra en 1919 au Parti national des travailleurs allemands qui devint l’année suivante le Parti national-socialiste des travailleurs. Il en fut élu président. En 1923, après le putsch de Munich, il tenta de s’emparer du pouvoir. Emprisonné, il rédigea Mein Kampf, où il présente ses idées sur la supériorité de la race aryenne et sa théorie de l’espace vital (Lebensraum). Amnistié en 1924, il réorganisa son parti qui connut un développement extraordinaire. Candidat aux élections pour la présidence du Reich (1932), il échoua de peu. En 1933, Hindenburg l’appela à la chancellerie où son pouvoir ne cessa de croître. Maître absolu du pays à la mort du maréchal, il établit sa dictature et prit le nom de Führer. Le Parti nazi fut alors proclamé parti unique. Il réduisit toute opposition par la force et s’attaqua systématiquement au programme d’agression développé dans Mein Kampf: remilitarisation de la Rhénanie (1936); annexion de l’Autriche (Anschlub, 1938); signature des accords de Munich qui octroyaient à l’Allemagne une partie de la Tchécoslovaquie (1938) ; et, le 1er septembre 1939, invasion de la Pologne qui marqua le début de la Seconde Guerre mondiale. Le 30 avril 1945, ayant désigné l’amiral Dönitz pour lui succéder à la tête d’une Allemagne ravagée par les bombardements, Hitler se donna la mort dans les bâtiments de la chancellerie à Berlin.


HITLER, Adolf (Braunau am Inn, Haute Autriche, 1889-Berlin, 1945). Homme politique allemand, dictateur de l'Allemagne de 1933 à 1945. Né en Autriche, dans une ville proche de la frontière allemande, Hitler, orphelin de père (un douanier) à Hans, poursuivit des études secondaires médiocres. Rêvant de devenir architecte, il partit en 1905 pour Vienne qui fut selon lui l'école la plus dure mais la plus fructueuse de sa vie. Il échoua à deux reprises à l'Académie viennoise des beaux-arts (1907-1908) et mena pendant cinq ans une vie difficile, peignant des aquarelles pour subsister. Vienne fut cependant le terreau de ses premières réflexions politiques. Le spectacle de la monarchie austro-hongroise décadente et la puissance de la finance juive le convertirent au pangermanisme, à l'antiparlementarisme et à l'antisémitisme. Il lit aussi beaucoup et enrichit sa culture d'autodidacte en étudiant Darwin, H.S. Chamberlain, Schopen-hauer et Nietzsche. Installé en 1912 à Munich, il accueillit avec enthousiasme la guerre de 1914. Engagé volontaire dans l'armée bavaroise, gazé et blessé, il reçut la Croix de fer de 1re classe, distinction rare pour un simple soldat. L'armistice lui apparut comme « un coup de poignard dans le dos » dont étaient responsables les « traîtres » sociaux-démocrates et il décida de s'engager dans l'action politique. L'occasion lui fut donnée par la Reichswehr (l'armée allemande) qui le chargea à Munich, théâtre d'une « révolution communiste », de la propagande auprès d'un régiment. Il prit contact en 1919 avec un groupuscule nationaliste d'extrême droite, le Parti ouvrier allemand, qu'il prit rapidement en main et fonda en février 1920 le Parti national-socialiste allemand des travailleurs (NSDAP) dont il devint le Fü-hrer, assisté de fidèles (Goering, Röhm, Hess et Rosenberg) et d'une formation paramilitaire, les SA, créés en 1921. Profitant de la colère provoquée en Allemagne par l'occupation de la Ruhr et l'inflation galopante, il organisa avec le général Ludendorff le putsch manqué de Munich (1923) qui lui valut une certaine notoriété. Emprisonné pendant neuf mois, il écrivit ce qui deviendra la bible nazie, Mein Kampf (Mon Combat) publié en 1925. Rencontrant peu de succès auprès des Allemands durant la prospérité retrouvée, Hitler ne perdit pas espoir, reconstitua son parti (1925), créa en 1925 les SS et les jeunesses hitlériennes et décida cette fois-ci la conquête légale du pouvoir. La crise de 1929, en poussant des millions de chômeurs et de petits-bourgeois ruinés vers les partis extrémistes, fut le tremplin de son ascension politique (230 députés aux élections de juillet 1932). Il s'attira aussi la sympathie d'une partie de l'armée et des milieux économiques, inquiets de la menace communiste. Battu par le maréchal Hindenburg aux élections présidentielles de 1932 (avec 36,8 % des suffrages), en recul aux élections législatives de novembre 1932 (196 députés), Hitler profita cependant d'intrigues ministérielles et devint chancelier le 30 janvier 1933. C'est avec une rapidité foudroyante qu'il établit une dictature personnelle et totalitaire : suspension des libertés fondamentales après l'incendie du Reichstag (février 1933) , pleins pouvoirs pour quatre ans (mars 1933), dissolution du parti communiste et des syndicats (mai 1933), parti nazi Seul autorisé, premiers camps de concentration (Dachau, Buchenwald, 1933), création de la Gestapo (avril 1933), nomination de gouverneurs (Statthalter) à sa botte dans chaque Land, élimination de Röhm et de plusieurs dizaines de ses lieutenants (Nuit des longs couteaux, juin 1934) afin de rassurer l'armée et premières lois raciales (lois de Nuremberg, septembre 1935). À la mort d'Hindenburg, en 1934, l'Allemagne était muselée. Hitler fut plébiscité, à 88 % des voix, chancelier et président du Reich. Devenu officiellement le Führer, il imposa au pays l'Ordre nouveau. La propagande nazie, organisée par Goebbels, enserra chaque individu à travers les organismes de jeunesse, l'enseignement et la culture. La crise économique résorbée en 1938 grâce à l'autarcie, les grands travaux et le réarmement, les talents de démagogue de Hitler alliés à un extraordinaire charisme exercé sur les foules convaincues de participer à une immense révolution et ses séries de coups audacieux en Europe (remilitarisation de la Rhénanie en mars 1936, Anschluss en mars 1938 et annexion des Sudètes, septembre 1938, puis de la Bohême-Moravie, mars 1939) valurent cependant au Führer un indéniable attachement populaire. Après avoir provoqué la guerre par l'invasion de la Pologne (septembre 1939), Hitler assura jusqu'à la fin la direction des opérations militaires. Au fur et à mesure des conquêtes, il fit de l'Europe dominée un champ ouvert à la domination allemande : pillage économique et culturel, politique raciale et déportation des éléments indésirables dans les camps de concentration. Lorsqu'à partir de 1942 commencèrent les victoires alliées, il multiplia les erreurs stratégiques (Stalingrad, septembre 1942-février 1943) mais décida néanmoins de lancer toute l'Allemagne dans la guerre. Dès lors s'organisa la résistance des officiers supérieurs, dépositaires de la tradition prussienne. L'attentat manqué du colonel von Stauffenberg (20 juillet 1944) déchaîna une répression dont furent victimes le haut commandement, les milieux diplomatiques et les hauts fonctionnaires. Dégradé mentalement, réfugié dans un bunker sous la chancellerie de Berlin du fait de l'avancée de l'armée Rouge, Hitler, entouré de ses derniers amis (Goebbels, Bormann), se suicida avec Eva Braun, devenue sa femme, le 30 avril 1945. Voir Heydrich (Reinhard), Jeunesses hitlériennes.

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