histoire littéraire

histoire littéraire

Étude chronologique de la littérature.

Commentaire

L'histoire littéraire, dont le but est d'établir des filiations entre des œuvres produites à des époques différentes, considère la littérature comme un organisme vivant soumis à des règles « génétiques » : d'une œuvre, d'un mouvement de pensée à l'autre, l'histoire littéraire fait apparaître des aspects héréditaires qui traduisent l'imaginaire collectif. Elle fait aussi émerger des variations accidentelles dues à l'environnement culturel. C'est ce mélange de continuité et d'évolution qui fait l'objet de son étude. Ainsi, par exemple, analysera-t-elle le thème de la passion, la figure du héros, les situations amoureuses à travers Tristan et Iseut (xiie s.), la Princesse de Clèves (xviie s.), la Chartreuse de Parme (xixe s.) pour mettre en évidence une tradition du roman d'amour. L'histoire littéraire s'intéresse également aux mouvements littéraires qui traduisent les valeurs et la sensibilité d'une époque.

Citation

Une production de l’esprit est rarement isolée. Comme un tableau, une statue, une sonate, un livre aussi s’insère dans une série, que l’auteur en ait conscience ou non. Il a eu des prédécesseurs ; il aura des successeurs. L’histoire littéraire doit le situer dans le genre, la forme d’art, la tradition à laquelle il appartient, et apprécier l’originalité de l’auteur en mesurant de qui il a hérité et ce qu’il a créé. (P. Van Tieghem, la Littérature, comparée.)

Histoire

1 Ensemble des événements historiques.

a) La réflexion sur leur signification constitue la philosophie de l’histoire. L’histoire est considérée : - comme l’œuvre de la Providence : Bossuet, Discours sur l’histoire universelle ; - comme le champ d’action des hommes, qui en font leur œuvre (Humanisme, Progrès) : Voltaire, Le Siècle de Louis XIV, Essai sur les moeurs; Michelet, Histoire de France; - comme porteuse en elle-même d’une nécessité qui dirige l’évolution des sociétés et constitue «le sens de l’histoire» (disciples de Hegel, 1770-1831, et de Marx, 1818-1883). L’usage que le socialisme révolutionnaire marxiste fait de cette théorie est discuté : Romains, Les Hommes de bonne volonté, b) Les historiens établissent et étudient les faits. Les mémorialistes apportent leur témoignage : Saint-Simon, Mémoires; Chateaubriand, Mémoires d’outre-tombe. Les romanciers en peignent des aspects. C’est l’intention délibérée du roman historique qui vise un passé nettement révolu ; en outre, depuis le XIXe siècle, beaucoup de romanciers se font les historiens de leur temps, décrivent le passé récent et même l’histoire en train de se faire : Balzac, La Comédie humaine; Stendhal, La Chartreuse de Parme; Hugo, Notre-Dame de Paris, Les Misérables, Quatrevingt-Treize ; Flaubert, Salammbô; Zola, Les Rougon-Macquart; France, Les Dieux ont soif; Martin du Gard, Les Thibault (L’Été 14) ; Romains, Les Hommes de bonne volonté; Malraux, Les Conquérants, La Condition humaine, L’Espoir; Aragon, Les Cloches de Bâle, La Semaine sainte.

2 Science dont les historiens définissent les méthodes. Le caractère scientifique de l’histoire est mis en doute par certains qui accueillent de ce fait avec scepticisme les enseignements qu’on essaie d’en tirer. France, Les Opinions de Monsieur Jérôme Coignard; Valéry, Variété (Discours sur l’histoire).