HERRIOT Edouard. Homme politique et écrivain français
HERRIOT Edouard. Homme politique et écrivain français. Né à Troyes (Aube) le 5 juillet 1872, mort à Saint-Genis-Laval (Rhône) le 26 mars 1957. Ancien élève de l'Ecole Normale supérieure, agrégé de Lettres, il fut professeur au lycée de Lyon puis maître de conférences à la Faculté. Sa thèse sur Madame Récamier et ses amis (1904) le fit docteur ès lettres. Mais il s'orienta vers la politique. Devenu maire de Lyon en 1908, il devait le rester près de cinquante ans. Il fut sénateur (1912-1919), député du Rhône (1919-1940), ministre des Travaux publics (1916-1917), chef du parti radical (1919-1957), président du Conseil (1924-1925), ministre de l'instruction publique (1926-1928), président de la Chambre des députés (1930-1940) puis de l'Assemblée Nationale (1947-1954). Parallèlement à cette carrière politique, il écrivit un certain nombre de livres parmi lesquels Dans la forêt normande (1925), La Vie de Beethoven (1929), Lyon n'est plus (1939-1940). Tout rationaliste qu'il fût, il a su rendre hommage à la majesté des Sanctuaires. Ses Mémoires ont été publiés sous le titre de Jadis (1948-1952). Il avait été élu à l'Académie française en 1946.
Herriot, Édouard (Troyes 1872-Saint-Genis-Laval, Rhône, 1957) ; homme politique et écrivain français.
Comme de nombreux intellectuels de sa génération, H., normalien et professeur de philosophie à Lyon, entre au parti radical-socialiste à la suite de l’affaire Dreyfus. En 1905, il est élu maire de Lyon, une charge qu’il conserve pendant un demi-siècle en raison de l’œuvre exceptionnelle qu’il accomplit sur les bords du Rhône. Il possède une vaste culture, un don oratoire hors du commun et surtout de grandes qualités humaines qui lui assurent une popularité jamais démentie. Il personnifie toute une époque, la petite-bourgeoisie, le corps enseignant, son parti - organisation politique de ces couches sociales -, ainsi que l’idée d’une République laïque. Ce n’est donc pas étonnant si sa politique reflète fidèlement les grandeurs et les défaillances de cette petite-bourgeoisie radicale-socialiste. H. représente le département du Rhône d’abord au Sénat de 1912 à 1919 puis jusqu’en 1940 à la Chambre des députés, dont il assume la présidence à plusieurs reprises (après la Deuxième Guerre mondiale, il en est fait le président d’honneur). Après la victoire du Cartel des gauches sur la droite nationaliste en mai 1924, il forme un cabinet soutenu par les socialistes. Son gouvernement opère un tournant en politique extérieure qui repose dès lors sur une exigence de sécurité fondée sur le désarmement et l’arbitrage (protocole de Genève) : en signe de détente, il évacue la Ruhr et il établit des relations diplomatiques avec l’Union soviétique. Mais sur le plan intérieur. H. ne parvient pas à surmonter la crise monétaire, faute de conceptions claires et à cause de l’hostilité ouverte du grand capital. Cela ne l’empêche pas de faire partie du gouvernement Poincaré en tant que ministre de l’Éducation de 1926 à 1928, et donc de soutenir la politique de stabilisation menée par des méthodes conservatrices. Il entraîne ensuite son parti dans l’opposition jusqu’aux élections de 1932 qu’il remporte. H. dirige le nouveau gouvernement qui chute très rapidement, car les socialistes s’opposent à sa politique déflationniste. Après la crise du 6 février 1934, il se rapproche de la droite. Il appartient ainsi jusqu’en 1936 à tous les gouvernements conservateurs (Doumergue, Flandin, Laval). D’un autre côté, il ne s’oppose pas à l’entrée de son parti dans la coalition de Front populaire, mais il se montre défiant. Ce balancement de droite à gauche, caractéristique de la politique radicale-socialiste, accroît la responsabilité gouvernementale de son parti mais il contribue aussi beaucoup à l’immobilisme de la France des années 1930, surtout dans le domaine financier et économique. Sous Vichy, H. passe en jugement à Riom, et en 1944-1945 il est déporté en Allemagne. Après la Deuxième Guerre mondiale, son parti connaît une renaissance difficile. H. entre à l’Académie française en 1946.
Bibliographie : É. Herriot, Jadis, 1948-1952, 2 vol. ; M. Soulié, La Vie politique d’Édouard Herriot, 1962 ; S. Berstein, Édouard Herriot ou la République en personne, 1985.
HERRIOT, Édouard (Troyes, 1872-Saint-Genis-Laval, 1957). Homme politique français, chef de file du Parti radical. Normalien, agrégé de lettres, Herriot s'inscrivit au Parti radical au moment de l'affaire Dreyfus. Élu maire de Lyon (1905-1957), Herriot, humaniste doué d'une vaste culture et brillant orateur, resta tout au long de sa carrière une grande vedette politique. Sénateur (1912-1919), député du Rhône (1919-1940), il fut ministre des Travaux publics dans un cabinet Briand (1916-1917) et président du Parti radical (1919-1926; 1931-1935; 1945-1957). Rassembleur de l'opposition de gauche au Bloc national, il forma, contre la politique de Raymond Poincaré, le Cartel des gauches qui triompha aux élections législatives de 1924. Gaston Dou-mergue le chargea de former un gouvernement (1924-1925) dans lequel il fut aussi ministre des Affaires étrangères. Son premier ministère fut marqué à l'extérieur par l'évacuation de la Ruhr et la reconnaissance de l'URSS (1924). Mais il se heurta à l'intérieur à l'hostilité du « mur d'argent » qui s'opposa à ses projets de réformes financières et il dut démissionner. Après avoir tenté de former un second ministère (juillet 1926), il se vit confier par son successeur Raymond Poincaré l'instruction publique (1926-1928), poste dans lequel il défendit la gratuité de l'enseignement secondaire. Président du Conseil (juin-décembre 1932), ministre d'État des gouvernements Doumergue, Flandin, Bouisson et Laval (1934-1936), il fut élu président de la Chambre des députés (1936-1940). En juillet 1940, il préconisa le ralliement à Pétain mais s'abstint personnellement lors du vote accordant les pleins pouvoirs au maréchal. De plus en plus critique à l'égard du régime, il fut placé en résidence surveillée (1942-1944) et déporté en Allemagne après avoir refusé à Laval la convocation de l'Assemblée nationale. En 1945, il fut de nouveau maire de Lyon puis président de l'Assemblée nationale (1947-1954).
Liens utiles
- Louvet de Couvray Jean-Baptiste, 1760-1797, né à Paris, homme politique etécrivain français.
- Rémusat (Charles, comte de), 1797-1875, né à Paris, homme politique etécrivain français.
- HERRIOT, Edouard (5 juillet 1872-26 mars 1957) Homme politique Normalien, professeur de philosophie, c'est l'affaire DreyfusK016 qui l'amène à entrer au parti radical-socialiste.
- DRUMONT, Edouard (1844-1917)Homme politique, il est également journaliste et écrivain.
- Tixier-Vignancour Jean-Louis, 1907-1989, né à Paris, avocat et hommepolitique français.