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Héros

Héros
1. Dans la mythologie grecque, demi-dieu ou homme illustre divinisé. 2. Individu qui se distingue par un courage exceptionnel. 3. Personnage principal d’une œuvre littéraire ou cinématographique.
Il faut éviter de confondre les deux derniers sens. Le héros d’un roman — tout comme l’héroïne — peut être lâche, médiocre et ne pas faire preuve d’« héroïsme ». Stendhal joue sur ces deux sens quand il écrit dans La Chartreuse de Parme à propos de Fabrice del Dongo : « Nous avouerons que notre héros était fort peu héros en ce moment ».


héros
Personnage principal d'un roman ou d'une pièce de théâtre.
Commentaire
Demi-dieu dans la mythologie grecque, homme exceptionnel divinisé à la suite de ses exploits magnifiques, le héros est devenu, en termes littéraires, un personnage qui, s'il ne se distingue pas par des actions grandioses, n'en demeure pas moins chargé d'une mission exceptionnelle : conduire l'action dans un récit, incarner les valeurs, les rêves, les mythes du lecteur, dont il va être l'exutoire.
Citations
Le héros est donc un élément important de la lisibilité et son identification ne doit pas faire de doute pour le lecteur ; toute une série de procédés, qualitatifs (par exemple, le héros reçoit un nom, un prénom, un surnom, les qualités morales ou psychologiques valorisées par la culture, etc.), quantitatifs (c'est celui qui apparaît le plus fréquemment), ou fonctionnels (c'est lui qui reçoit les adjuvants, liquide le manque initial, fait fonction d'actant-sujet, etc.), viennent, en général, le souligner. (Philippe Hamon, « Un discours contraint », in Littérature et Réalité.) Les gens ne s'intéressent pas aux héros heureux. Il leur faut du tragique, du mythique, du monstrueux, du terrifiant. (Jacques Lacarrière, l'Eté grec.)



HÉROÏSME, HÉROS
Il s’agit d’une vaillance exceptionnelle ou d’un ensemble de qualités hors du commun. Pour Hegel, le héros réalise, en croyant satisfaire ses fins personnelles, le plan de l’Histoire et ne fait que ce que réclame son temps en l’accomplissant. Selon Nietzsche*, le héros est un créateur authentique de valeurs. Il affirme sa puissance, crée de grandes choses et se pose comme un maître. Conception charismatique : en imprimant sa marque au réel, le héros manifeste des qualités extraordinaires qui suscitent l’émerveillement. Selon le moraliste espagnol B. Gracian, l’héroïsme caractérise l’exploit réalisé par un chef idéal, grand capitaine ou personnage célèbre qui bâtit l’histoire au lieu de la vivre comme le commun des mortels. Chez Bergson, la référence aux héros désigne les hommes exceptionnels du passé (sages de la Grèce, saints du christianisme, etc.) en lesquels s’incarnait la morale « ouverte ». De nature à la fois exemplaire et charismatique, ces personnages déterminaient chez autrui le désir de leur rassembler.


Héroïsme. Héros
1 L’héroïsme est le fait de celui qui risque sa vie pour une cause qui la dépasse (Dieu, suzerain, Patrie, Honneur, Liberté, Justice). On pense traditionnellement qu’il se prouve :
a) par excellence à la guerre (Soldat; Napoléon, héros guerrier): La Chanson de Roland; Corneille, Le Cid, Horace; Stendhal, La Chartreuse de Parme; Hugo, Châtiments (O! Soldats de l’an deux) ; Yourcenar, Le Coup de Grâce; Aragon, La Diane française; b) toutes les fois qu’on agit au mépris de la mort : Chrétien de Troyes, Yvain ou le Chevalier au lion; Corneille, Cinna, Polyeucte; Hugo, Les Travailleurs de la mer (Giliatt) ; Anouilh, Antigone.
2 L’idée d’exception l’emportant sur celle de service, l’héroïsme prend la forme de l’exaltation de l’énergie : Malraux, La Voie royale; Giono, Le Hussard sur le toit. On trouve soutenue la théorie paradoxale de l’héroïsme dans le crime : Diderot, Le Neveu de Rameau.
3 En raison de l’orgueil et du mépris de l’humanité commune qu’implique souvent l’élan vers la prouesse héroïque, l’héroïsme est l’objet de critiques : a) d’inspiration chrétienne. Pascal (Pensées) discrédite l’éthique héroïque comme toutes les grandeurs mondaines, opposant le saint au héros; Racine (Phèdre) montre dans la volonté d’héroïsme un dangereux orgueil ; b) d’inspiration humaniste. Montaigne oppose au conquérant qui gagne des batailles le sage qui met de l’ordre en lui-même (Essais, III, 13). Voltaire préfère les grands hommes serviteurs du progrès aux héros «saccageurs de provinces» (Essai sur les moeurs).
4 Anti-héros : nom donné à des personnages qui refusent les qualités conventionnelles du héros ; ex. : Panurge (Pantagruel), Candide (Candide), Bardamu (Voyage au bout de la nuit); cf. Bouffon.


héros (gr. hérôes). À l’époque de la Grèce archaïque et classique, les Grecs pensaient qu’autrefois vivait en Grèce une race d’hommes et de femmes plus grands, plus forts, plus braves et plus beaux que les hommes et les femmes de leur propre époque. C’étaient les héros et les héroïnes, rejetons ou descendants d’unions entre dieux et mortels, mais pourtant, essentiellement humains. L’époque à laquelle ils vivaient, l’époque héroïque, fut très brève, n’englobant pas plus de deux ou trois générations, et pas extrêmement éloignée; c’était la période des guerres de Thèbes et du siège de Troie, celui-ci remontant au début du XIIe siècle av. J.-C. d’après les Grecs, qui estimaient que les deux événements étaient historiques. Les exploits des héros à Thèbes et à Troie constituaient la matière de la poésie épique, souvent appelée, pour cette raison, poésie héroïque. Le fait que les mythes grecs sont dominés par des histoires sur les héros plutôt que sur les dieux les distingue des mythes d’autres cultures, et leur confère une dimension et un intérêt humains. Le lien étroit entre héros et dieux et les interventions de ces derniers dans la vie des héros donne souvent une signification morale aux mythes héroïques et au caractère des héros. À partir du VIIIe siècle av. J.-C., alors que les poèmes homériques connaissaient une grande popularité, d’anciens sites funéraires furent considérés comme les tombes des héros d’Homère. Des sacrifices et des rites étaient accomplis près de leurs tombes dans l’espoir qu’en retour de ce culte les héros, qui avaient fait preuve d’une puissance surhumaine, protégeraient activement leur propre localité, se levant de parmi les morts lorsque le besoin s’en ferait sentir. Seul Héraclès, exceptionnel en ceci et à d’autres égards, était à la fois dieu et héros, son apothéose ayant suivi sa mort. Toute communauté était heureuse d’avoir son propre héros : les clans aristocratiques prétendaient souvent descendre de l’un d’eux. Le poète Hésiode, décrivant les héros, dans son mythe des cinq âges de l’humanité pensait qu’ils constituaient la race glorieuse ayant existé avant l’âge du fer, son propre temps, tristement dégénéré. Dans la pratique, néanmoins, tous ceux que l’on disait héros n’appartenaient pas à l’âge héroïque ou n’étaient pas rejetons des dieux : des hommes ordinaires s’étant montrés remarquables d’une façon ou d’une autre recevaient parfois les honneurs dus aux héros après leur mort, s’ils avaient fait un usage particulièrement bénéfique du pouvoir qui était entre leurs mains : le général Spartiate Brasidas reçut semblables honneurs après sa mort au combat, en 422 av. J.-C.


HEROS nom masc. - 1. Demi-dieu dans la mythologie grecque. 2. Personne exceptionnelle par son courage et ses vertus. 3. Personnage principal d’une œuvre de fiction. ETYM. : du grec héros = « demi-dieu ». Dans la mythologie grecque (premier sens), le héros était, soit parce que l’un de ses parents était un dieu, soit parce qu’il l’avait mérité par son exceptionnelle valeur, un demi-dieu. C’est dire qu’il incarnait des valeurs quasi surhumaines et représentait, de ce fait, ce que la condition humaine pouvait produire de meilleur : Hercule, Achille, Enée ou la plupart des grandes figures que mettent en scène les épopées antiques. Ainsi s’explique que le mot « héros » en soit venu à désigner (deuxième sens) toute personne capable d’exploits extraordinaires qui la distinguent des autres hommes. Entre le premier et le second sens et le troisième sens, l’histoire de la littérature témoigne d’un fossé croissant. À l’origine, les grands récits étaient tout entiers consacrés à des figures héroïques : les trois sens du mot « héros » se confondaient. Ainsi, dans L’Iliade, L’Odyssée ou L’Énéide qui exaltent les exploits du « valeureux » Achille, du « rusé » Ulysse ou du « pieux » Enée. Le héros s’élève au-dessus des autres hommes, il incarne les valeurs de sa société : il est un modèle et un symbole. La situation est encore la même dans la littérature médiévale ou dans les tragédies de Corneille. Cette littérature se consacre à des personnages d’exception qui, en se dépassant eux-mêmes pour servir la collectivité à laquelle ils appartiennent, nous montrent la voie et deviennent pour chacun des exemples. Dans la littérature moderne, cet héroïsme persiste, sous une forme modifiée, dans le roman d’aventure, le roman policier et chez les auteurs qui croient en la possibilité d’une morale nouvelle donnant son sens aux actes des hommes et qui justifient leur sacrifice : ainsi dans La Peste de Camus ou dans La Condition humaine de Malraux. Cependant, la tendance générale dans le roman moderne est à la mise en question du statut du héros : le personnage central n’est plus un être d’exception. —> Antihéros — Personnage


héros (du gr. héros, demi-dieu), homme qu'une volonté de « dépassement » élève au-dessus de l'homme. — Au sens classique, le héros se définit par le goût du risque, et le type en est le guerrier auréolé de succès militaires : le « héros » de l'Antiquité grecque gagnait ce titre en manifestant par des hauts faits une force physique extraordinaire (par ex. Hercule, qui, dans son berceau, étrangle un serpent de ses mains; Achille, dont l'apparition terrifiait les armées). Ce sens militaire ne s'applique aujourd'hui, en raison des moyens modernes de la guerre, qu'à des « rescapés » qui ont fait leur devoir par pure obéissance et que des événements extérieurs à eux nous font considérer rétrospectivement comme des héros. L'acception véritable du mot implique, au contraire, une action ou une création positive : le héros est celui qui incarne une cause nationale ou révolutionnaire, qui fait l'unanimité autour de lui et constitue une véritable force historique (toutes les grandes figures nationales ou politiques sont, en ce sens, des héros). Enfin, le héros peut être le créateur de valeurs culturelles importantes : Bergson (dans les Deux Sources de fa morale et de la religion) tenait Socrate et le Christ pour des héros, le Christ ayant révélé à l'humanité la valeur de la « charité », au même titre d'ailleurs que Rousseau, qui lui a révélé le « sentiment de la nature ». D'une façon générale, le héros représente un style de vie (au même titre que le « saint » et le « sage »), qui s'oppose à la vie « prosaïque » et se caractérise par une activité créatrice d'une fécondité particulière (alors que le « saint » et le « sage » ne créent rien dans le monde : l'un s'en détache et s'en abstrait; l'autre jouit de sa simple et sereine contemplation).

HÉROS. Dans la mythologie grecque, demi-dieu, fils d'un dieu et d'une mortelle (ou l'inverse). Protégé par les dieux, on lui prête un courage et des exploits extraordinaires. Voir Héraklès, oedipe, Prométhée, Thésée.

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