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HEREDIA José-Maria de

HEREDIA José-Maria de 1842-1905
Issu d’une famille espagnole mais de mère française, il naît aux environs de Santiago de Cuba, le 22 novembre. Au terme d’études effectuées en France, il s’enthousiasme pour la poésie, lit Ronsard, Chateaubriand, Hugo, publie ses premiers vers, devient, en 1866, l’ami des jeunes poètes du Parnasse contemporain (voir aussi Leconte de Lisle). Vivant des revenus de la fortune familiale, il écrit peu, publie moins encore, puisque ce n’est qu’en 1993 que paraissent Les Trophées, où est rassemblée son œuvre poétique. Le succès est au rendez-vous, que suit l’entrée à l’Académie Française (1895). Il meurt, le 3 octobre 1905, au château de Bourdonné, dans la Seine-et-Oise. Son goût passionné de la forme, qu’il partage bien sûr avec ses amis parnassiens, le pousse à utiliser la forme la plus sobre, la plus exigeante aussi: le sonnet. Dans ce cadre strict de quatorze vers, il cisèle, colorie, sculpte, grave, burine des scènes qu’il emprunte le plus souvent à l’Histoire. Si elles ne nous émeuvent guère, ces miniatures précieuses demeurent remarquables pour la précision virtuose de leur technique et leurs couleurs, violentes et capiteuses.
Sa mère est française. Son père, espagnol, est l'un des plus riches planteurs de café de l'île de Cuba. L'ancêtre de la famille a été le compagnon de Cortez lorsqu'il a découvert le Nouveau Monde. José Maria de Heredia, né en 1842, malgré cette prestigieuse lignée est éduqué en France. Il décide de s'y installer, la fortune familiale lui permettant d'étudier beaucoup en travaillant peu, le contraire d'un poète maudit. Leconte de Lisle le prend sous sa protection : il apprécie, dans les réunions des parnassiens, la verve méridionale de ce convive qui n'écrit guère. Heredia mettra plus de trente ans à parfaire son chef-d'œuvre et unique recueil : les Trophées (1863). Le succès est immédiat et durable. Les cent dix-huit sonnets de cette « légende des siècles » en raccourci le mènent à l'Académie française. L'époque apprécie la perfection de ses vers, sa précision d'orfèvre. L'art de Heredia, magnifique illustration de la poétique du Parnasse, est d'un verbe éclatant et tout d'éloquence. Cet homme, qui meurt ruiné en 1905 dans un château normand, a apporté une inoubliable note d'exotisme, dans une fin de siècle mercantile, et ses vers sonnent encore haut et clair comme les coups d'épée d'un conquistador.


Poète, né à Cuba. Arrière-petit-fils d’un conquistador. Établi très tôt en France, où il fait ses études ; diplômé de l’École des chartes et bibliothécaire à l’Arsenal, il rapportera de ses expéditions parmi les rayons de livres d’histoire poussiéreux ces Trophées (1893) qui ont ravi plusieurs générations d’écoliers. Ce sont 118 sonnets, vigoureusement martelés, richement rimés et allitérés, rutilants ; et que termine, à l’ordinaire, un vers en coup de cymbale. Gide, qui l’a connu, décrit (dans Si le grain ne meurt) ce petit homme cambré, corseté, hissé sur des hauts talons dont il faisait, en marchant, claquer les renforts métalliques. Ses vers sont techniquement exemplaires, et la critique moderne est parfois trop injuste envers ce gentil, joyeux et sonore forgeron, que nos pères ont pris pour un musicien. Nul poète, nul exégète glorieux ne s’est penché sur lui ; et la seule véritable analyse à laquelle son art ait donné lieu reste, aujourd’hui encore, le magistral « à la manière de... » du jeune Georges Duhamel (dans Les Poètes et la poésie, 1914, p. 66) qui nous donne une « recette » pour confectionner « en vingt minutes de travail » un sonnet de Heredia « Les trirèmes d’airain dorment dans le soleil. / L’Alcméonide rêve et redresse la tête », etc. Au fond, le grand tort qu’expie Heredia, de nos jours, aux yeux de la critique, est de plaire à l’enfance (et l’on sait comme c’est infamant ; voir Théophile Gautier). Sa publication récente en livre de poche (1981) va-t-elle lui valoir un regain d’attention de la part du public adulte?

HEREDIA (JOSÉ MARIA DE) Poète français né à Santiago de Cuba en 1842, mort à Condé-sur-Vesgre en 1905. Issu d’une riche famille cubaine, il reçut son éducation en France. Il fut, avec son maître Leconte de Lisle, un des principaux représentants de la poésie parnassienne. Il composa Les Trophées, recueil de cent dix-huit poèmes paru en 1893. (Académie française.)