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HÉRA

HÉRA (en grec ionien : Here; en latin : Juno). Femme de Zeus et reine du ciel ; elle était la sœur aînée de Zeus et la fille de Cronos et de Rhéa. Le nom d’Héra signifie peut-être «la maîtresse» féminin de héros : «héros», «guerrier». Son oiseau est le paon, symbole de la vanité, et elle personnifie le mariage.
Héra fut avalée à sa naissance par son père, qui craignait d’être détrôné par ses enfants. Seul, le sixième et le dernier, Zeus, échappa à ce sort grâce aux ruses de Rhéa et de Gaia. Lorsque Zeus eut consolidé sa position, il eut des aventures amoureuses avec un grand nombre de déesses et de nymphes, mais il décida que seule Héra était digne de devenir sa femme. Même alors, elle lui restait subordonnée, agissant parfois contre lui, mais à son insu. Parfois, fort en colère, Zeus la punissait sévèrement et, un jour, pour la châtier de la persécution qu’elle exerçait contre Héraclès, il la suspendit à un pic de l’Olympe, par les chevilles, après avoir attaché une enclume à chacun de ses poignets. Il existe plusieurs traditions différentes des mythes de la naissance et du mariage d’Héra. Selon certains, après sa naissance et une fois sortie de l’estomac de Cronos, elle fut élevée par Océan et Théthys durant la lutte entre les dieux et les Titans. Selon d’autres traditions, elle aurait été élevée par Téménos, en Arcadie, ou bien par les Heures, en Eubée, ou encore par les filles du fleuve Astérion, en Argolide. Elle était la protectrice de la ville d’Argos, après l’avoir disputée à Poséidon; lorsque les divinités locales (les dieux-fleuves Astérion, Inachos et Céphise) accordèrent la royauté à Héra, Poséidon assécha leurs cours et, de dépit, il inonda toute la campagne environnante, jusqu’à ce que Héra réussît à l’apaiser. Un auteur, Hygin, note aussi une version de sa naissance selon laquelle elle n’aurait pas été avalée par Cronos mais aurait, à la place de sa mère Rhéa, sauvé son frère et l’aurait élevé à l’insu de son père. D’après une tradition concernant leur mariage, Zeus aperçut Héra qui se promenait dans les bois non loin d’Argos; il provoqua une averse et vint s’abriter dans la tunique d’Héra, prenant la forme d’un coucou. Quand il fut enfoui en sécurité, sous les vêtements, il reprit son apparence véritable, prit la déesse dans ses bras et lui fit le serment de la prendre pour femme. Ou bien encore, Zeus aperçut Héra en Eubée, l’enleva sur le mont Cithéron et s’unit à elle dans une grotte. Lorsque la nourrice de celle-ci, Macris, vint à sa recherche, la montagne lui conseilla de s’éloigner, prétendant que Zeus se trouvait dans la grotte avec Léto. Plusieurs sanctuaires d’Héra, en Crète, à Samos, en Eubée et à Naxos, prétendaient être le lieu du mariage divin ; de ce fait, un peu partout en Grèce, on célébrait la consécration du «mariage sacré», commémoré par des hommes et des femmes, ou bien symbolisé par des statues de bois, en souvenir de leur union. Les grenades et les pommes étaient consacrées à Héra; les premières étaient offertes aux mariées, à Athènes, où les mariages étaient célébrés traditionnellement pendant le mois d’Héra (Gamélion) ; les pommes d’or des Hespérides furent un présent de noces apporté par Gaia à Héra. De bonne heure, Héra cessa d’être exclusivement la protectrice de la femme et joua un rôle important dans les mythes guerriers ; elle fut vénérée par les nobles et les rois. Dans les arts, on la représente comme une femme grande et imposante, portant un diadème ou une couronne et tenant un sceptre à la main. Elle donna naissance à Arès, Ilithyie et Hébé qu’elle eut de Zeus, et conçut Héphaïstos sans l’aide de son mari. Lorsque, cependant, Zeus fit de même, en faisant sortir Athéna de sa tête, aidé de la hache d’Héphaïstos, Héra, jalouse, enfanta Typhon et fit de lui l’ennemi de Zeus le plus dangereux (bien que le monstre passe généralement pour le fils de Gaia). De fait, Héra se vengeait souvent, par jalousie, des maîtresses de Zeus et de leurs enfants. Les victimes les plus célèbres de sa persécution vindicative furent Alcmène et son fils Héraclès (bien que le nom de ce dernier renfermât le sien). Elle persécuta aussi Léto, la mère d’Artémis et d’Apollon, lo, qui était une de ses propres prêtresses, Callisto et Sémélé. Héra elle-même étant la protectrice du mariage monogame était un modèle de fidélité. Pendant la bataille entre les dieux et les géants, Zeus, peut-être pour la mettre à l’épreuve, inspira à Porphyrion un violent désir pour elle. Lorsque, cependant, ce dernier tenta de la violer, Zeus le frappa de sa foudre. Ephialtès conçut un projet semblable, et Artémis l’abattit. Lorsque Ixion tenta de s’unir à Héra, violant ainsi les lois d’hospitalité, car il était l’hôte de son époux sur POlympe, Zeus façonna une nuée à laquelle il donna l’apparence d’Héra; ce fut à elle qu’Ixion s’unit. Il en fut châtié dans le Tartare, en subissant d’éternels tourments. Héra joue un rôle important dans la guerre de Troie, telle que nous la raconte Homère dans L'Iliade ; mais le poète ne fait qu’une brève allusion au jugement de Pâris, qu’elle tenta d’influencer en offrant à ce dernier la royauté universelle. Et c’est parce que Pâris lui refusa le prix de beauté qu’Héra persécuta Troie avec une fureur implacable. Selon la version du poète Stési-chore, elle sauva Hélène du déshonneur en lui substituant un fantôme que Pâris emmena à Troie, tandis que Hermès, obéissant aux instructions d’Héra, emmenait la véritable Hélène en Egypte. Héra s’exposait souvent à des châtiments en aidant les Grecs en dépit des ordres de Zeus ; un jour, elle attira Zeus sous une nuée d’or, en provoquant son désir pendant que Poséidon stimulait les Grecs. Dans L'Enéide, cette haine de Junon (Héra) rejaillit sur Enée, mais Zeus finit par la convaincre d’accepter une union entre Troyens et Italiens conclue de telle façon que la part la plus importante reviendrait aux Italiens. Au contraire, Jason obtint la protection d’Héra pour la conquête de la Toison d’Or (la déesse lui était apparue sous le déguisement d’une vieille femme) ; mais, par là, Héra voulait surtout se venger de Pélias, le roi d’Iol-cos, qui avait profané son autel en assassinant Sidéro, sa belle-mère. Par la suite, Médée poussa les filles de Pélias à découper leur père en morceaux et à le faire bouillir dans un chaudron. A Platée, prit naissance une légende selon laquelle Héra aurait abandonné Zeus, prétextant une infidélité de son mari. On raconte que Zeus, alors, suivant le conseil que lui donna le roi de Platée, Alalcoménée, ou Cithaeron, façonna une statue féminine en bois, qu’il couvrit d’un voile et qu’il plaça à côté de lui sur une charrette. Puis if fit courir le bruit qu’il prenait pour épouse la fille de Cithaeron, Plataea. Lorsque Héra l’apprit, elle en fut si furieuse qu’elle accourut sur-le-champ et renversa la statue. Mais alors, elle comprit la ruse et se réconcilia avec son mari en riant de bon cœur. Un jour, Héra et Zeus discutaient âprement pour savoir qui, de l’homme ou de la femme, éprouvait le plus grand plaisir dans l’amour : chacun prétendait que l’autre sexe avait l’avantage. Ils consultèrent Tirésias qui avait appartenu aux deux sexes. Mais lorsqu’il déclara que la femme ressentait neuf fois plus les plaisirs de l’amour qu’un homme, Héra l’aveugla, tandis que Zeus lui accordait lie don de prophétie et une longue vie. La déesse envoya aussi un sphinx qui ravagea la région de Thèbes, car Laïos n’avait pas rendu Chrysippos à son père Pélops à qui il avait enlevé le jeune homme. Héra était vénérée par les femmes à travers tout le monde grec (elle transmit à sa fille Ilithyie la fonction de présider à la naissance des enfants, tout en exerçant sur elle une forte influence); les Romains, qui appelèrent Ilithyie, Lucina, identifièrent plus tard les deux déesses sous le nom de Junon Lucina. A Stymphale, en Arcadie, on rendait un culte à Héra vierge, épouse et veuve, culte qui regroupe l’ensemble de la communauté féminine. A Argos, la déesse retrouvait sa virginité une fois par an, en se baignant dans la source de Canathos.

Héra. Junon lui fut assimilée par les Romains ; dans la mythologie grecque, elle est la fille de Cronos et de Rhéa, et la sœur ainsi que la femme de Zeus, position qui lui confère son autorité de reine des dieux. Elle eut avec Zeus Héphaistos, Arès, Hébé et Ilithyie. Elle est essentiellement la déesse du Mariage et des femmes mariées, mais elle n’est jamais invoquée en tant que mère, et elle n’est jamais représentée en mère avec son enfant. Dans la mythologie, elle est souvent dépeinte en femme jalouse outragée par les infidélités de son mari et poursuivant de sa haine vengeresse les enfants qu’il eut d’autres mères, ainsi Dionysos et Héraclès, de même que les autres femmes qu’il aima, par exemple Io. Pour son rôle dans le jugement de Pâris. Ses principaux temples se trouvaient dans un sanctuaire entre Argos et Mycènes, et à Samos, où l’on dit qu’elle naquit, et où son temple du vie siècle demeura l’un des plus grands de Grèce. À l’Héraion, à trois kilomètres de Mycènes, il y avait une statue d’Héra trônant, en or et en ivoire faite par Polyclète, et très célèbre pour sa taille et sa beauté ; elle ne nous est connue que par sa représentation sur des pièces de monnaie argiennes. Mais Héra était adorée dans toute la Grèce, et les tout premiers et les plus importants temples grecs lui sont consacrés. En Béotie, on prétendait que la curieuse fête connue sous le nom de Daidala était célébrée en son honneur tous les cinquante-neuf ans. Les daidala («objets ouvragés d’une manière compliquée ») étaient des figurines de bois, dont l’une était habillée en mariée, que l’on transportait en procession jusqu’au sommet du mont Cithéron, où l’on faisait un sacrifice et un grand feu de joie des différentes daidala. Le mythe étiologique donnant la clé de ce rituel expliquait qu’Héra et Zeus s’étaient querellés, et qu’ensuite Zeus fît vêtir en mariée une poupée de bois : il annonça qu’il allait se remarier. Sur quoi Héra se précipita hors de sa cachette sur le mont Cithéron pour attaquer sa rivale, mais, s’apercevant de la ruse, elle se réconcilia joyeusement avec son mari. Néanmoins, il fallut que la «mariée» fût brûlée.


HÉRA La matrone grecque de l’Olympe, reine du Ciel et principale femme de Zeus (dont elle était aussi la sœur aînée), incarnait les vertus du mariage et de la maternité. Elle pourchassait à ce titre comme une furie toutes les pauvresses qui, consentantes ou non, avaient le malheur d’être aimées de son royal époux. Elle s’attaquait aussi à leurs innocents enfants, au point que leur père naturel devait redoubler de ruses pour leur sauver la vie et les éloigner de sa hargne vengeresse. Puissante et très vaniteuse comme en atteste la présence à ses côtés du paon, son oiseau consacré, Héra voua une haine indéfectible aux Troyens à compter du jour où le charmant Pâtis, acheté par Aphrodite, déclara cette dernière « belle entre toutes les belles » et première sans rivale possible, au concours d’élégance des divines beautés. Soucieuse de laver cet affront insupportable, celle qui entretenait depuis toujours son image en se baignant tous les ans dans la source Kanathos pour retrouver sa virginité, s’acharna dès lors à précipiter la ruine de Troie, prenant sous sa protection Achille et Ménélas (le mari de la sublime Hélène).

HÉRA. Dans la mythologie grecque, épouse et soeur de Zeus, le maître des dieux, fille de Cronos et de Rhéa. Elle est la déesse du mariage et de la famille, souvent dépeinte comme une femme jalouse, outragée par les infidélités de son époux et qui poursuit de sa haine vengeresse les enfants illégitimes de ce dernier (Dionysos, Héraklès). Son attribut en tant que reine des dieux est le sceptre. Voir Junon.

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