HENRI Ier (1008-1060) - Capétien
HENRI Ier (1008-1060) - Capétien
• Roi de France [1031-1060] Deuxième fils de Robert II le Pieux et de Constance d’Arles, Henri devient roi associé en 1027, après la mort de son frère aîné. En 1031, il succède à son père et voit se liguer contre lui les grands vassaux, qui soutiennent son plus jeune frère, Robert. En 1032, pour l’apaiser, il lui offre le duché de Bourgogne. De l 035 à 1047, il lutte avec Guillaume le Bâtard, duc de Normandie (dont il est le tuteur), contre les barons normands révoltés et finit par les mater. En 1054, Henri envahit la Normandie, mais son ancien allié, Guillaume, que l’on appellera bientôt le Conquérant, le bat à deux reprises (à Mortemer en 1054 et à Varaville en 1058). En 1059, il associe son fils Philippe à la Couronne (voir Philippe Ier) et meurt l’année suivante, laissant un royaume affaibli et amoindri. Durant son règne, s’il annexe la région de Sens, Henri perd la Bourgogne, qui, pendant près de cinq siècles, sera comme une écharde plantée dans l’autorité de ses successeurs. Au moins, au cours de cette période, sont définitivement instaurées la Paix et la Trêve de Dieu que son père, Robert II le Pieux, avait entreprises. Le royaume, épuisé par les guerres, ravagé, affamé, en avait grand besoin.
Henri Ier (1008-1060)
Dates de règne : 1031-1060 Épouses : Mathilde (1027-1044), Anne de Kiev (1024-1075)
Henri avait été associé au trône par son père dès 1027, mais cet acte symbolique ne suffit pas à imposer sa légitimité face à son frère cadet Robert. Poussé par sa mère, la reine Constance, et par certains féodaux, Robert tente de s'arroger la couronne. Henri rem- porte la bataille, mais il est contraint de céder la Bourgogne et perd le Vexin français. Il semble qu’il n’ait pas été un grand souverain et qu’une grande part de sa légitimité tient à son onction sacrée. À l’image de ses prédécesseurs, Henri Ier lutte sans répit contre les féodaux. Son adversaire le plus célèbre n’est autre que Guillaume le Bâtard, duc de Normandie, contre lequel il perd deux batailles importantes (Mortemer et Varaville). La trêve de Dieu, visant à réduire les méfaits des guerres féodales, est instaurée sous son règne. Henri Ier a épousé Mathilde, la nièce de l’empereur d’Allemagne. La reine meurt en 1044 sans lui avoir donné d’enfants. Le roi se remarie avec Anne de Kiev, la fille du grand-duc de Russie, Iaroslav Ier. L’union manifeste pour la première fois la volonté de la jeune dynastie capétienne de s’imposer par-delà les frontières de son royaume. Anne donne à Henri Ier un fils, Philippe. En 1059, le roi l’associe au trône alors qu’il n’est encore qu’un enfant. La cérémonie est fastueuse et frappe les esprits de l’époque. Lorsque Henri Ier décède en 1060, le nouveau roi n’a que sept ans. Pour la première fois dans l’histoire de la dynastie se pose la question de la régence.
Henri Ier (v. 876-936) ; roi de Germanie. Un récit légendaire du XIIe siècle a rabaissé H. au niveau de la figure anodine de « l’Oiseleur », la légende de l’époque moderne l’a relevé au niveau du personnage fondateur des villes et de l’Empire. Une vue plus modérée peut porter à son crédit d’avoir esquissé la politique de sa dynastie, celle des Ottoniens. H. est le fils du duc de Saxe Otton, auquel il succède en 912. Dans le duché de Saxe, la lignée des Liudolfing, dont H. est issu, a établi sa puissance grâce au noyau de territoires qu’elle possède au pied du Harz. H. élargit les bases de cette puissance en acquérant de nouveaux territoires en Westphalie, en Saxe orientale et en Thuringe, mais aussi en faisant avancer ses troupes jusqu’au-delà de l’Elbe. Comme les titulaires des autres grands duchés (Bavière, Franconie, Souabe), il agit en marquant son indépendance vis-à-vis du pouvoir royal, et même le plus souvent en n’évitant pas un conflit ouvert avec Conrad Ier et ses parents (son frère Eberhard, l’archevêque de Mayence Hatto). Même après son accession au trône, en 919, H., qui se flatte d’avoir épousé une descendante (présumée) de Widukind, le héros national des Saxons contre les Francs de Charlemagne, préfère comme résidences royales les places fortes de Crone, Werla, Quedlinburg (où il sera enterré), Merseburg. Ce qui va apparaître, au fil du Xe siècle, comme un changement dynastique radical, a pourtant des origines plus modestes et presque pacifiques. Tout juste avant de mourir, le roi Conrad, réconcilié avec H., lui fait envoyer les insignes de la royauté. En mai 919, H. est «élu» (choisi) à Fritzlar, en terre « franque » (franconienne) par les grands de Franconie et de Saxe, et avec l’assentiment du frère du défunt roi. Les deux grands absents, Souabe et Bavière, sentent, inégalement, le poids de l’autorité de H. Ce dernier réussit en effet à brider l’indépendance de la Souabe : à la mort de son duc Burchard, elle doit accepter un Franconien envoyé par le roi, Hermann, issu de la famille des Conradins. Les interventions de H. en Bavière sont beaucoup plus limitées ; en 919, le duc Arnulf se serait dit « roi » (on discute encore pour savoir si cette mention, douteuse, signifie qu’Arnulf se serait considéré comme un antiroi rival de H. ou comme un « super-duc ») ; c’est en tout cas en pleine souveraineté qu’il gouverne le duché et son Église ; après d’obscures manœuvres militaires, sans doute pas très glorieuses (920-921), H. normalise les relations avec la Bavière sur la base d’une « amitié », le grand mot de l’époque, qui dit assez que les deux hommes ont traité d’égal à égal plus que de seigneur à vassal. Raccrochée au royaume, la Bavière reste, en fait, indépendante. En 921, H. sanctionne, dans une entrevue près de Bonn, une « amitié » avec le Carolingien de Francie occidentale, Charles III le Simple. Mais dès 923-925, H. met à profit les difficultés intérieures du royaume de l’ouest pour conquérir manu militari la « Lorraine », ancienne Lotharingie. Ce vaste territoire, étendu de la Frise à l’actuelle Lorraine, englobant Cologne et Aix-la-Chapelle, constitue un nouveau duché, qu’H. est bien forcé de confier au principal protagoniste des troubles de la région, Gislebert, qui devient son gendre. Les succès sont plus lents à venir à l’est. En 919 déjà, les bandes hongroises ravagent la Saxe ; en 924 peut-être, ils reviennent, H. lui-même est obligé de se réfugier à Werla et doit leur payer tribut. Il faut la collaboration des différents duchés, l’aide financière de l’Église, une réforme de l’armée et l’aménagement de places fortes, sous la protection desquelles de nombreuses villes vont naître, pour permettre les premières victoires contre les Hongrois en 933, à la bataille de Riade (lieu non identifié), aux conséquences surtout psychologiques, mais encore la soumission de groupes slaves qui se trouvent au-delà de l’Elbe et en Bohême, et au nord la prise de Haithabu. Au nord-est, des marches de style carolingien peuvent alors se former. Il est en revanche très hypothétique qu’H. ait jamais eu l’idée de s’intéresser à l’Italie, même s’il s’occupe aussi de normaliser les relations avec le roi de Bourgogne Rodolphe II, qui lui aurait remis la précieuse relique de la Sainte Lance à l’assemblée de Worms (926). Quand H. meurt, le 2 juillet 936, à Memleben, il a depuis plusieurs années préparé sa succession, qui passe à son fils Otton Ier.
Henri Ier Beauclerc (Salby, Yorkshire, 1068-près de Gisors 1135); roi d’Angleterre [1100-1135].
H. est le fils de Guillaume le Conquérant, et le frère de Guillaume II le Roux [1087-1100], auquel il succède dans la plus grande hâte (Guillaume meurt le 2 août, H. s’empare aussitôt du trésor à Winchester et se fait couronner à Westminster le 5 août). C’est à la tradition juridique anglo-saxonne que se rattachent les premières lois qu’il proclame. H. doit d’abord réprimer la révolte de plusieurs factions rebelles (1102). En 1106, il réunit à nouveau à l’Angleterre la Normandie qui était jusque-là détenue par son frère aîné, Robert Courteheuse : ce dernier, qui n’a cessé d’intriguer, est écrasé et capturé à la bataille de Tinchebrai (28 ou 29 sept. 1106). Sa politique religieuse le conduit, comme ce fut déjà le cas de ses prédécesseurs, à entrer en conflit avec les forces qui veulent la réforme de l’Église. Anselme, archevêque de Canterbury, théologien influent et l’un des initiateurs de la scolastique, est certes rappelé d’exil. Mais Anselme se refuse à reconnaître l’investiture du roi et doit à nouveau quitter le pays. Ce n’est qu’en 1107 qu’un compromis est possible : le roi renonce alors à l’investiture des évêques par l’anneau et la crosse, mais conserve l’hommage rendu au temporel comme à un suzerain. En 1128, les moines cisterciens arrivent en Angleterre et commencent alors leur travail intensif de défrichement. H. veille à ce que l’administration et les juridictions royales soient plus différenciées et aient des compétences plus grandes. En 1118, il crée la Chambre des comptes (Exchequer : Echiquier). Partout l’administration s’étoffe, met au point de nouvelles méthodes de comptabilité et d’archivage, qui font de l’Angleterre du XIIe siècle un brillant laboratoire de l’administration par l’écrit. Des juges itinérants interviennent de manière notable dans les compétences des « shérifs ». H. meurt le 1er décembre 1135. Ses contemporains l’ont célébré comme un roi juste, la postérité comme un roi savant, qualité réelle mais embellie (son surnom n’apparaît qu’au XIVe siècle). En dépit des problèmes chroniques de la royauté anglo-normande (difficulté à gouverner les terres des deux côtés de la mer, tensions avec le roi de France), le règne d’H. voit un apogée de la dynastie normande, encore agrandi par la comparaison avec le drame de sa succession, qui ne se règle qu’en 1154 avec l’avènement d’Henri II Plantagenêt ; son origine est dans le décès du seul fils légitime du roi et d’Eadgyth (alias Mathilde), fille de Malcolm III d’Écosse : Guillaume Aetheling, disparaît en effet en mer au large de Barfleur le 25 novembre 1120 (naufrage de la Blanche nef).
HENRI Ier Fils de Robert II le Pieux et de la reine Constance, né en 1008, mort à Vitry-aux-Loges (près d’Orléans) en 1060. Roi de France en 1027. Lors de son avènement, il eut à lutter contre les grands vassaux qui voulaient, avec l’appui de la reine Constance, faire accéder au trône son jeune frère Robert. Il parvint à les vaincre mais dut céder la Bourgogne à son frère. Après avoir soutenu Guillaume le Conquérant en Normandie, il envahit ses terres mais fut battu à Mortemer en 1054. En 1051, il avait épousé en secondes noces Anne de Kiev dont il avait eu deux enfants. Philippe, l’aîné, lui succéda sur le trône.
Liens utiles
- HENRI Ier (1008-4 août 1060) Roi de France (1031-1060) Fils de Robert le PieuxF021 et de Constance de Bourgogne, Henri a été sacré roi à Reims (1027), du vivant de son père, selon la coutume capétienne.
- HENRI Ier(1008-4 août 1060)Roi de France (1031-1060)Fils de Robert le Pieux et de Constance de Bourgogne, Henri a été sacréroi à Reims (1027), du vivant de son père, selon la coutume capétienne.
- PHILIPPE Ier (1052-29 juillet 1108) Roi de France (1060-1108) Fils d'Henri IerF022 et d'Anne de KievF022B, Philippe est sacré à Reims en 1059 et monte sur le trône l'année suivante, à l'âge de sept ans.
- BAUDOUIN V de FLANDRE (mort en 1067)Beau-frère de Henri Ier, beau-père de Guillaume le Conquérant, il est aussi tuteur du jeune Philippe Ier (1060), pour lequel il gouverne avec sagesse.
- HENRI II(31 mars 1519-10 juillet 1559)Roi de France (1547-1559)Le 31 mars 1547, Henri II succède à son père François Ier.