HELLENS Franz (pseud. de Frédéric Van Ermenghem)

HELLENS Franz (pseud. de Frédéric Van Ermenghem). Ecrivain belge d'expression française. Né et mort à Bruxelles (8 septembre 1881 — 20 janvier 1972). Il fait ses études à Gand chez les jésuites. A partir de 1912, il devient bibliothécaire au parlement belge. En 1920, avec son roman Mélusine qu'il considère comme une oeuvre présurréaliste, il prend conscience de sa vocation d'écrivain. Il voyage beaucoup et se lie d'amitié avec quelques-uns des grands artistes de son temps : Modigliani, Maeterlinck, Gorki, Maïakovski et Essénine, Supervielle, Paulhan, Arland, Ponge, Eluard... En 1922, il fait paraître une revue, Le Disque vert à la direction de laquelle s'associe Henri Michaux et dans laquelle André Malraux publiera l'un de ses premiers textes. L'oeuvre de Franz Hellens est très abondante puisqu'elle comporte plus de cent volumes qui se répartissent dans les genres les plus divers, contes et romans, poèmes et essais, pièces de théâtre. Deux titres : Les Réalités fantastiques (1923) et Le Fantastique réel (1967) résument, sous cette diversité, une constante, tant dans l'inspiration que dans l'élaboration. Le rêve et l'imaginaire procèdent du réel qu'ils métamorphosent pour atteindre à ce que Franz Hellens appelait « la vie seconde », véritable voyage dont le parcours est balisé par la mythologie, la légende et l'histoire. Le réel, ce sont les éléments dont Bachelard a pu relever la présence dans l'oeuvre des poètes, tout pénétrés du symbolisme que leur confère la vie intérieure de l'écrivain. Franz Hellens, à cet égard, s'avoua toujours plus proche de la poésie — v. Poésie complète (1905-1959) — qui est intuition au premier chef, que de la prose. Cependant, on lui doit de grands romans, dans lesquels le contact avec le réel est maintenu. Les plus riches sont, si l'on met à part Mélusine : Morel-dieu (1946), Naître et mourir (1948), L'Homme de soixante ans (1951) et Mémoires d'Elseneur (1954). Moreldieu représenterait la part diabolique de l'homme, entravé sur la terre, hanté par le désir de descendre encore et toujours plus bas. La présence du mal est ainsi révélée par Franz Hellens, sous des formes diverses, clans toute son oeuvre romanesque. Il n'en fait pas une catégorie éthique mais un être qui exerce sur chaque homme une puissance qu'il s'agit de conjurer. Non de détruire puisque le monde, pour Franz Hellens, se compose de forces antagonistes.