Heidegger et la mort

Si je veux connaître une existence authentiquement humaine et personnelle, alors je dois accepter mon angoisse : dans l'angoisse devant la mort, je saisis alors la mort comme forme même de toute l'existence, et non point comme décès.
« Dans l'angoisse devant la mort, la réalité-humaine est mise en présence d'elle-même, comme livrée à sa possibilité indépassable. Le « On » prend soin de convertir cette angoisse, d'en faire une simple crainte, une peur devant un quelconque événement qui approche. » (Heidegger, « Être et Temps », « Qu'est-ce que la métaphysique ? », Gallimard, 1951).
(Angoisse pour Heidegger = signe du sentiment authentique de la condition humaine, elle n'est angoisse d'aucun objet précis, mais aperception brutale de notre déréliction et de notre marche à la mort. La vie est angoisse. A l'état pur, ce sentiment est noble et rare. Il n'a rien à voir avec la peur qui est la crainte d'objets précis et qui se forge rapidement des refuges. Les refuges contre la peur sont matériels et moraux (les institutions, les morales, les religions) et ce ne sont que d'hypocrites moyens de nier notre condition. H. refuse toutes les doctrines offrant un salut, une consolation : autant de refuges nés de la peur petite bourgeoise. La question de l'être ne se pose donc, pour Heidegger, que dans une perspective temporelle.
Liens utiles
- Leo Strauss1899-1973Ancien élève de Heidegger, la montée du nazisme le contraint à émigrer aux États-Unis où ilenseignera jusqu'à sa mort.
- « La technique dans son être est quelque chose que l’homme de lui-même ne maîtrise pas » MARTIN HEIDEGGER
- « L’abolition de la peine de mort en France, un exemple à suivre ? »
- lecture analytique Molière La mort d’Argan- Le malade imaginaire- Molière
- Lecture linéaire "La mort des amants"