HATTOUSIL III (vers 1275-1250 av.J.-C.)

HATTOUSIL III (vers 1275-1250 av.J.-C.). Fils de Moursil II et petit-fils du grand roi Suppiluliuma, il est un des plus importants souverains de la fin de l'Empire de Hatti. Le nom d'Hattousil signifie « homme d'Hattusa », ville choisie comme capitale par le premier du nom, dont le testament, d'une grande valeur littéraire, est une chronique familière de son règne, rapportant par exemple ses démêlés pittoresques avec sa fille. Avec son Apologie, Hattousil III donne à la littérature la première autobiographie connue, dans laquelle il prétend expliquer et justifier l'usurpation du trône laissé par son frère Muwatallu à son fils Urhi-Tesup. Du vivant de son frère, il a déjà participé à un complot, lorsque le roi est parti en campagne, à Kadesh, et, à sa mort, gouverneur de province, il se sert du prince héritier comme d'un roi-soliveau. Il ne tue pas son neveu : il s'en débarrasse en le mettant sur un trône secondaire. Les historiens ont démasqué la fourberie de ses agissements politiques et l'hypocrisie de sa vie privée. Frêle, maladif, inquiet, on le nomme « conducteur d'ânes », au début de sa carrière, mais il se pousse vers le pouvoir avec constance, mettant à profit son rôle même de prêtre d'Istar. Ce fut, cependant, un sage souverain, qui mit fin au différend égypto-hittite en concluant avec Ramsès II un traité de paix dont nous possédons la version égyptienne gravée sur les murs du temple de Karnak, et la version hittite trouvée sur une tablette d'argile de Boghaz Keui. Cette découverte, offerte par le hasard à Winckler en 1905, fut capitale pour les hittitologues. Ce traité sera renforcé dix ans plus tard par le mariage avec Ramsès II de la fille d'Hattousil, qui prendra le nom égyptien de Matnefoura, « celle qui voit la beauté de Râ ».