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HARTZENBUSCH Juan Eugenio. Dramaturge espagnol

HARTZENBUSCH Juan Eugenio. Dramaturge espagnol. Né à Madrid le 9 septembre 1806, mort dans la même ville le 2 septembre 1880. Fils d'un menuisier d'origine allemande, il fit de bonnes études au Collège des Jésuites de San Isidro. Destiné d'abord par son père à l'état ecclésiastique, il fit si bien valoir son peu de vocation qu'il se vit donner licence de cultiver à loisir le théâtre, la peinture et la langue française. Ce bonheur fut de courte duree : en effet, la révolution de 1823 fit perdre à sa famille tout l'argent qu'elle possédait. Pour subvenir à l'entretien de cette dernière, le jeune poète n'hésita pas à travailler comme menuisier avec son frere dans l'atelier paternel. Si absorbé qu'il fût par sa dure besogne, il était loin de laisser s'éteindre sa passion pour le théâtre. Après avoir traduit plusieurs oeuvres françaises, il se plut à rajeunir plus d'une de celles qu'il trouvait dans l'ancienne dramaturgie de son propre pays : témoin Amo y criado, adaptation de la pièce de F. de Rojas, jouée en 1829. S'étant trouvé, l'année suivante, hors d'état de poursuivre son travail manuel, il apprit la sténographie et parvint à se faire attacher à un grand journal de Madrid, d'où il passa à la Chambre des Députés, pour connaître, en fin de compte, la Bibliothèque Nationale (dont il devait, beaucoup plus tard, devenir le conservateur). Il put, en 1837, aplanir ses difficultés en faisant jouer sa première oeuvre vraiment originale : Les Amants de Teruel. Ce drame obtint un tel succès que son auteur devint aussitôt l'homme du jour. Ce prestige n'allait subir aucune éclipse avec toutes les pièces qu'il donna par la suite : Dona Mencia ou Un mariage sous l'inquisition (1838), Alphonse le Chaste [1841], Moi d'abord [1842], Honoria (1842), Le Bachelier Mendarias [1842], La Mère de Pélage [1846], La Loi de race [1852], La Vie pour l'honneur [1858], etc. Cultivant surtout le drame, Hartzenbusch s'est, plus d'une fois, laissé tenter par la comédie, comme en témoigne La Visionnaire [ 1840], et même par la féerie, comme La Bouteille enchantée [ 1839], etc. Président du conseil des théâtres depuis 1852, il devint dix ans plus tard conservateur de la Bibliothèque Nationale (1862), en remplacement de Breton de los Herreros, autre auteur dramatique célèbre. Outre des Poésies lyriques et des Fables [Fabulas] fort ingénieuses, il a publié des éditions fort estimées de Calderon, Alarcon et Lope de Vega. Dans son théâtre comme ailleurs, Hartzenbusch s'est révélé grand prosateur : la concision était sa vertu essentielle. ? « A force d'études, d'observation et de sages conseils, il parvint à acquérir un certain style expressif, à ta fois sérieux et élégant, véritablement espagnol, et qu'on aime dans le Romancero; sentencieux, à la ressemblance d'Alarcon; épigramma-tique, à la manière de Tirso et dont l'élévation, parfois, rappelle Calderon, mais qui, d'autres fois, s'approprie la candeur et la fraîcheur de Lope de Vega. » Fernandez Guerra.

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