HARDY Thomas. Ecrivain anglais

HARDY Thomas. Ecrivain anglais. Né le 2 juin 1840 à Higher Bockhampton dans la paroisse de Stinsford (Dorset), mort le 11 janvier 1928 à Dorchester. Après avoir fréquenté l'école de Dorchester, il devint à seize ans l'élève et l'assistant de l'architecte John Hicks mais le quitta en 1862 pour se rendre à Londres auprès de l'architecte Arthur Blomfield. Tout en étudiant l'architecture, Hardy cultiva les lettres et tout particulièrement la poésie : le rêve le plus cher de sa lohgue vie. Son premier roman Le Pauvre et la dame, écrit en 1867 et présenté l'année suivante à de nombreux éditeurs, ne fut jamais publié, il l'utilisa en partie dans son récit intitulé : Une indiscrétion dans la vie d'une héritière. Sur le conseil de Meredith, qui avait lu son premier essai, il se lança dans un roman d'intrigues sans buts sociaux et fit paraître en 1871 Les Remèdes désespérés ; en 1872 Sous la verte fouillée, le premier roman original de Hardy et le plus rempli de fraîcheur et, en 1873, Deux yeux bleus où il raconte en l'idéalisant son amour pour Emma Lavinia qu'il devait épouser en 1874. Son ouvrage Loin de la foule enfiévrée commence la série des romans les plus typiques de Hardy à laquelle appartiennent : Le Retour au pays natal (1878), Le Maire de Casterbridge (1886), Les Forestiers (1887), Tess d'Uberville (1891) et Jude l'obscur (1895). Il fit un voyage en Hollande, suivit les bords du Rhin, visita Bruxelles et le champ de bataille de Waterloo qu'il décrivit dans son grand poème dramatique Les Dynastes (1903-1908) sur l'épopée napoléonienne qui lui avait inspiré son roman Le Trompette Major (1880). Au cours d'une longue maladie qui, en 1880 le cloua dans son lit pendant de nombreux mois, il composa Une Laodicéenne. Il fit paraître en 1882 Deux sur une tour et en 1892 son dernier roman La Bien-Aimée. En 1883 il avait fait construire sa maison « Max Gate » à Dorchester où il passa le reste de sa vie, à l'exception d'un voyage en France et en Italie en 1887 et de séjours annuels à Londres. Les nombreuses nouvelles qu'il écrivit au cours de son activité littéraire furent réunies dans des volumes intitulés : Contes du Wessex [ 1888], Un cercle de dames nobles [1891], Petites Ironies de la vie [1894] et Un homme transformé et autres contes [1913]. Devenu veuf en 1912 il épousa en secondes noces, en 1914, Florence Emily Dugdale. A la fin de sa vie, Hardy se consacra exclusivement à la poésie. Il rassembla les poèmes écrits depuis sa jeunesse et en composa de nouveaux. Ils furent réunis en plusieurs volumes intitulés : Poèmes du Wessex (1898), Poèmes du passé et du présent [1902], Jouets du temps [1909], Satires de circonstances [1914], Instants de vision [ 1917], Poèmes lyriques anciens et récents [1922], Spectacles humains [1925] et Paroles hivernales (1928). En 1923, il fit représenter une tragédie qu'il avait écrite sur Tristan et Iseult, La Fameuse Tragédie de la Reine de Cornouailles. ? « Il y a en lui comme un Rousseau, aussi extrême en sa révolte, mais différent par la maîtrise de soi, la dignité massive, le calme dans l'amertume. Non seulement il nie l'espoir d'un bonheur fondé sur le progrès de la raison critique; c'est toute la civilisation moderne qu'il condamne, et son coeur meurtri cherche, tel un animal blessé, l'abri de la terre la plus primitive et la plus intacte. » L. Caza-mian. ? « Tous ses personnages sont construits de façon robuste mais laborieuse; ils ne sont guère variés et n'offrent pas, si l'on excepte Jude et Sue, une extrême complexité... Simples, ils ne sont que des taches momentanées dans les paysages élémentaires qui les entourent. Dans les descriptions de nature, Thomas Hardy se révèle un maître... Il se surpasse lorsqu'il peint la nature vidée d'humanité visible, imprégnée cependant des plus farouches désolations humaines. » René Lalou. ? « Dans les romans rustiques de Thomas Hardy il y a une protestation aussi ardente contre les crimes de la société que dans Résurrection. » V. Basch.