HAECKEL Ernst Heinrich. Philosophe allemand

HAECKEL Ernst Heinrich. Philosophe allemand. Né à Potsdam, le 16 février 1834, mort à léna le 9 mars 1920. Il étudia la médecine et les sciences naturelles à Wurtz-bourg et à Berlin où il obtint son doctorat (1857). Après une année de pratique, il s'adonna de nouveau à l'anatomie, à l'embryologie et à la physiologie comparée sous la direction de maîtres tels que Schleiden, Muller, Virchow. Pour augmenter ses connaissances déjà considérables, il fit de nombreux voyages en France, en Italie et en Angleterre. C'est alors qu'il connut Darwin et qu'il devint très vite un de ses partisans les plus enthousiastes. De 1862 à 1865, il enseigna l'anatomie comparée et la zoologie à l'université de Iéna où il fonda ensuite une chaire de zoologie phylogénétique et un musée phylétique. En 1866 il publia la Morphologie générale des organismes où il étudie et approfondit les découvertes récentes faites dans le domaine de l'embryologie. Invité par différentes universités allemandes, Haeckel préféra rester à Iéna. En 1868, il rassembla une série de conférences dans son Histoire de la création des êtres organisés d'après les lois naturelles où il cherche à concilier les théories de Lamarck et celles de Darwin. De 1866 à 1879, il poursuivit ses études sur les animaux aquatiques inférieurs, et recueillit une importante documentation au cours de ses nombreux voyages en Mer du Nord, en Mer Rouge et dans les zones tropicales. Les conclusions qu'il en tire sont exposées dans les Syphonophores (1869), les Eponges calcaires (1872), les Coraux de l'Arabie (1872), les Méduses (1879). Mais avant tout, il ne cessait point de chercher le « missing link », l'être qui permettait de rattacher l'homme aux primates, le pithécanthrope, ainsi que l'hypothétique animal primitif, baptise par lui « monère » qui devait servir de lien entre la matière inorganique et le règne animal. En 1873, il publia ses Etudes sur la théorie de la gastrula, dans lesquelles, poursuivant les recherches de Serres, il formule la thèse selon laquelle l'animal réduit à la poche stomacale est la forme primitive de tous les pluricellulaires, puis L'Anthropogénie (1874), où il s'élève contre l'agnosticisme de Du Bois-Reymond; les Essais de psychologie cellulaire (1878); Science libre et enseignement libre [1878]; Preuves du transformisme [ 1879]; Darwin, Goclhe et Lamarck [1882]; Phylogénie systématique [1894]; De nos connaissances actuelles sur l'origine de l'homme [1898]; Monisme, trait d'union entre la religion et la science (1892), enfin Les Enigmes de l'univers (1899) et Miracles de la vie [1904], supplément à l'oeuvre précédente. Dans le domaine de la politique, Haeckel fut le champion du « Kulturkampf » de Bismarck. Après sa mort, on transforma sa maison, « la Villa Méduse », en Musée. ? « A considérer l'image du monde que donne Ernst Haeckel, on croit retrouver les plus anciens philosophes de l'Ionie : un espace infini, un temps sans commencement ni fin, partout une matière animée d'un mouvement incessant et universel qui ramène périodiquement des évolutions qui se répètent... » Émile Bréhier.