GURDJIEFF Georgui Ivanovitch

GURDJIEFF Georgui Ivanovitch. Penseur russe. Né le 13 janvier 1877 à Alexandropol, en Russie, mort à Paris le 29 octobre 1949. Sa famille est d'origine grecque, et son père, célèbre conteur populaire, est un riche éleveur de troupeaux. Brillant élève à l'école grecque, puis à l'école russe, Gurdjieff, destiné au sacerdoce et à la médecine, part pour l'Extrême-Orient, jusqu'au Tibet. De retour en Russie, il se lie avec Ouspensky, l'auteur du Tertium Organum , et ce dernier devient bientôt son élève en « science de la sagesse ». En 1917, il fonde un « Institut pour le développement harmonique de l'homme ». Au moment de la guerre civile, il part pour Constantinople, puis pour la France, où il s'établit définitivement en 1922, dans le « Prieuré » d'Avron. Il accueillera dans le « Prieuré » un grand nombre de disciples et de personnalités. C'est également à Avron qu'il écrit ses deux ouvrages : Les Récits de Belzébuth à son petit-fils (posth., 1956), et Rencontres avec des hommes remarquables. En 1933, il vend le « Prieuré » et vient s'établir à Paris; il se rend également fréquemment aux Etats-Unis, où il à de nombreux disciples. L'oeuvre, la vie et la personnalité de Gurdjieff sont remarquablement énigmatiques. Il s'agit pour lui, écrit-il au terme des Récits de Belzébuth à son petit-fils, d'accomplir « trois tâches » : « ... détruire chez les gens tout ce qui, dans leurs fausses représentations, leur paraît exister en réalité; ... balayer sans merci tout le bric-à-brac accumulé dans le penser humain au cours des âges... préparer de nouveaux matériaux de construction... édifier un monde nouveau... » Pour cela, Gurdjieff propose à ses disciples une certaine « méthode » qui tient à la fois des « chemins de sagesse » extrême-orientaux (corporels et spirituels), et de l'ésotérisme traditionnel de l'Occident. Son oeuvre a eu une certaine influence, malgré ses formulations souvent déconcertantes ou incompréhensibles. On n'a pas manqué de signaler certaines similitudes entre le « chemin » de Gurdjieff et celui des tenants de la Grande Beuverie. Plus récemment, un essayiste comme Louis Pauwels a tenté, notamment avec la revue Planète, de perpétuer les intuitions souvent confuses du « Maître » géorgien.