GUICHARDIN François (Francesco Guicciardini)
GUICHARDIN François (Francesco Guicciardini). Historien italien. Né le 6 mars 1483, à Florence, mort le 22 mai 1540 dans sa propriété de Santa Margherita in Montici. Après avoir fait ses études de droit civil à Pise il reçut son diplôme en 1506 , Guichardin fut, quelques années, avocat et remplit diverses missions diplomatiques pour la République florentine, puis les Médicis le firent nommer par Léon X Gouverneur de Modène où il put faire valoir ses qualités d'administrateur. En 1524, Clément VII lui confia la présidence de la Romagne avec pouvoirs juridictionnels. Puis en 1526 il fut appelé à Rome auprès du pape. Il chercha à faire accepter sa thèse selon laquelle, pour résister efficacement à la domination de Charles Quint sur toute l'Italie, il fallait organiser une puissante ligue anti-impériale. Ses idées prévalurent en effet, mais il était trop tard; les armées de Charles Quint s'emparèrent de Rome et la pillèrent. La carrière de Guichardin fut compromise par cet échec; accusé par les extrémistes qui venaient de renverser les Médicis, il dut se présenter devant le Comité des Huit et fut condamné. La restauration des Médicis lui permit de retrouver tout son prestige, mais inquiet de voir ces derniers introduire le pouvoir absolu, il chercha à leur faire comprendre la nécessité de conserver les formes républicaines. Irrité par l'opposition de Guichardin, Clément VII l'éloigna de Florence en le nommant Gouverneur de Bologne. A partir de ce moment, son influence politique ne fit que décliner. Il passa les dernières années de sa vie à composer son Histoire d'Italie qu'il avait commencée en 1535. Bien que certaines réserves aient été faites sur sa valeur historique et qu'on ait récemment soutenu qu'il ne s'agissait que d'un document de polémique politique, son premier ouvrage important est l'Histoire de Florence , commencée probablement autour de 1508 et où il retrace l'histoire de cette ville depuis Cosme l'Ancien jusqu'à Pierre Sode-rini. Il y expose sa conception d'un gouvernement modéré, soustrait aussi bien aux pressions de la foule qu'à l'autorité tyrannique d'un seul. Dans son dialogue Du Gouvernement de Florence , commencé probablement en 1512, il développe de manière plus systématique et plus cohérente les mêmes idées politiques. Avec les Considérations sur les discours de Machiavel, Guichardin, à l'occasion d'un examen critique de quelques chapitres de Machiavel, fait montre d'une sensibilité nouvelle aux événements et aux méthodes de l'histoire qui trouvera sa pleine expression dans les Souvenirs politiques . Mais c'est surtout dans ses deux oeuvres, Choses Florentines [Cose Florentine] publié récemment , et Histoire d'Italie qu'il a donné la mesure des qualités d'historien qui font de lui, comme disait Bodin, le père très grand de l'historiographie moderne.
? «Et puisque Dieu a permis que, dans la cité, tu assumes couramment des charges et remplisses des devoirs au-dessus de ton âge; puisqu'il a daigné t'accorder un renom sans commune mesure avec tes mérites, tu dois, quant au spirituel, faire preuve d'une même conduite, » Guichardin, A lui-même, 1913. ? « Guichardin : la première tête politique des Italiens. » Giordani. ? « Guichardin est peut-être le seul historien moderne qui ait bien connu les hommes et qui, en philosophant autour des faits se soit appuyé sur une connaissance de la nature humaine et non sur une certaine science politique séparée de la science de l'homme. » Leopardi. «La manière dont est traitée cette Histoire rappelle la grandeur et la majesté de Tite-Live. Une série de portraits, peints sur le vif avec toute la sûreté de main d'un anatomiste et d'un artiste, ajoute à cette oeuvre la vigueur d'un Tacite. » Symonds. ? « Guichardin est le premier historien qui libère l'histoire des liens qui l'attachent à un Etat déterminé. Il donne pour la première fois une vision exacte de la politique internationale. » Fueter.
GUICHARDIN, François, en ital. Guicciardini (Florence, 1483-Arcetri, 1540). Homme politique, diplomate et historien florentin. Après des études juridiques, il accomplit des missions diplomatiques pour la République de Florence, puis occupa des charges importantes auprès des papes Médicis, Léon X et Clément VII. Adversaire acharné des partisans de Charles Quint, il consacra tous ses efforts à la constitution d'une alliance entre les Etats italiens et la France, mais le sac de Rome (1527) mit fin à tous ses espoirs. Retiré de la vie politique à partir de 1537, il entreprit la rédaction de la célèbre Storia d'Italia (Histoire de l'Italie), publiée en 1561, remarquable d'impartialité, source de renseignements sur la vie politique de la Renaissance italienne (1492-1534). Voir Castiglione (Baldassarre), Machiavel (Nicolas).
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