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guerres israélo-arabes

La première a lieu en 1948-1949 et se solde par une victoire totale d'Israël. L'État palestinien cesse d'exister au lendemain de cette guerre et son territoire est partagé entre Israël et ses voisins arabes, dont la Jordanie. Le problème de la non-reconnaissance de l'État d'Israël par les pays arabes provoque d'autres guerres, en 1956, en 1967 («guerre des Six jours») et en 1973 («guerre du Kippour»). Cette reconnaissance se fait progressivement par ses voisins, à commencer par l'Égypte, en 1978, et entraîne une radicalisation des mouvements palestiniens qui se sentent de plus en plus abandonnés par les États arabes.

GUERRES ISRAÉLO-ARABES Cinq conflits militaires ont opposé Israël à ses voisins arabes après la création de l’État hébreu en 1948. Dès l’expiration du mandat britannique sur la Palestine et la déclaration d’indépendance d’Israël, les armées arabes interviennent. Cette première guerre s’achève le 7 janvier 1949, sur une défaite arabe. En 1956, la nationalisation du canal de Suez par l’Égyptien Gamal Abdel Nasser déclenche une intervention franco-anglo-israélienne en octobre-novembre (crise de Suez). L’armée israélienne s’empare du Sinaï. En 1967, au terme de la guerre « des Six-Jours », Israël occupe la Cisjordanie (dont Jérusalem-Est), la bande de Gaza, le Sinaï et le Golan. Le sort de ces Territoires occupés sera désormais au cœur du conflit. En 1973 (6-24 octobre), une nouvelle guerre oppose Israël à ses voisins, c’est la guerre du « Kippour », ou guerre d’« Octobre ». Enfin, en 1982, après avoir commencé à bombarder le Liban, Israël envahit celui-ci, le 6 juin, puis fait le siège de Beyrouth pour en chasser les forces palestiniennes qui sont évacuées fin août.  

ISRAÉLO-ARABE (Première guerre, 1948-1949). La première guerre israélo-arabe fut provoquée par le refus des Etats arabes (sommet du Caire, décembre 1947) de reconnaître le partage de la Palestine en deux États (arabe et juif) décidé par l'ONU et la création, en mai 1948, de l'État d'Israël par David Ben Gourion. Attaquée sur tous les fronts par l'Égypte, la Transjordanie, l'Irak, le Liban et la Syrie, mais aussi à l'intérieur par la Garde nationale arabe, Israël, fournie en armes par l'URSS et la Tchécoslovaquie, tenta de résister. Après deux trêves imposées par l'ONU, Israël reprit l'offensive et ses victoires permirent la signature d'armistices conclus à Rhodes avec l'Égypte, le Liban, la Transjordanie et la Syrie (février-juillet 1949). L'État d'Israël s'agrandit par rapport aux frontières prévues en 1947 mais celles-ci furent refusées par tous les membres de la Ligue arabe. Aucun État arabe palestinien ne vit le jour et les Palestiniens s'exilèrent dans les pays voisins malgré une résolution de l'ONU prévue dès 1949 (réintégration des Palestiniens dans leurs foyers ou indemnisation). L'Égypte administra la bande de Gaza. La Cisjordanie, avec la ville de Jérusalem, fut annexée par la Transjordanie (la Jordanie). Ce statu quo établi en 1949 restera en vigueur, même après la seconde guerre israélo-égyptienne de 1956, jusqu'en 1967. Dès 1949, Israël, admise à l'ONU, se rangea dans le camp occidental.

ISRAÉLO-ARABE (Deuxième guerre, 1956). Guerre déclenchée après la décision prise par le colonel Nasser de nationaliser la Compagnie du canal de Suez (26 juillet 1956) afin de se procurer des fonds pour réaliser le barrage d'Assouan, fonds que les États-Unis lui avaient refusés en raison de sa politique extérieure « neutraliste » et de son rapprochement avec l'URSS. Face à l'intransigeance de l'Égypte, la France, l'Angleterre et Israël décidèrent une expédition punitive dont le but était en réalité d'éliminer Nasser. Il était, par son influence auprès des fedayins (combattants de la guérilla palestinienne) et d'autres pays arabes (Syrie, Jordanie) dangereux pour la sécurité de l'État d'Israël. Pour la France, c'était le protecteur des nationalistes algériens et pour l'Angleterre l'obstacle à son influence au Moyen-Orient. L'expédition contre l'Égypte, secrètement préparée dès l'été 1956, et lancée le 29 octobre 1956 alors que l'opinion mondiale était concentrée sur la révolte de Budapest, fut un succès rapide. Les troupes israéliennes, conduites par le général Dayan, infligèrent à l'armée égyptienne une sévère défaite dans le Sinaï (octobre 1956). Le corps expéditionnaire franco-britannique, sous prétexte de protéger le canal contre les belligérants, lança des parachutistes sur Port-Saïd et Port-Fouad facilement occupés. Mais sous la pression de l'ONU, de l'URSS et des États-Unis, l'action fut arrêtée. Boulganine et Khrouchtchev, saisissant l'occasion de faire oublier la sanglante répression de la révolution hongroise, menacèrent les deux États européens d'interventions militaires et Israël de représailles nucléaires. Eisenhower, soucieux de sauvegarder la position morale de l'Occident auprès des pays du tiers monde, utilisa l'arme monétaire (spéculations contre la livre sterling), pour faire céder les Britanniques, entraînant la France au retrait. En novembre 1956, une force internationale de l'ONU fut installée entre les belligérants. Elle apporta aussi une aide technique à l'Égypte afin de déblayer le canal qui fut rouvert à la navigation en mars 1957. La défaite militaire de Nasser fut transformée en triomphe diplomatique, cependant que la France et l'Angleterre étaient ravalées au rang de puissances secondaires. Voir Ben Gourion (David), Israélo-arabe (Première guerre), Kippour (Guerre du), Six Jours (Guerre des).

ISRAÉLO-ARABE ou GUERRE DES SIX JOURS (Troisième guerre, juin 1967). Conflit entre Israël et l'Égypte provoqué par la décision prise par Nasser, en mai 1967, de fermer le golfe d'Akaba à la navigation israélienne. Le 5 juin, le gouvernement israélien déclenchait les hostilités. En six jours (5-10 juin 1967), l'armée d'Israël, après avoir détruit au sol la plus grande partie de l'aviation égyptienne, s'assurait la victoire sur tous les fronts (égyptien, jordanien et syrien). Elle occupa le Sinaï, la bande de Gaza (partie de l'ancienne Palestine administrée par l'Égypte), la Cisjordanie, la vieille ville de Jérusalem jusque-là contrôlée par la Jordanie, et le plateau du Golan. En novembre 1967, l'ONU adopta la résolution 242 qui imposait à Israël l'évacuation de ces territoires moyennant la reconnaissance de fait de l'État hébreu par les pays arabes. Voir Arafat (Yasser), Asad (Hafizal), Kippour (Guerre du).

ISRAÉLO-ARABE ou GUERRE DU KIPPOUR (Quatrième guerre, 1973). Conflit entre Israël d'une part, la Syrie et l'Égypte d'autre part. Le 6 octobre 1973. jour du Yom Kippour (fête juive du Grand Pardon), l'Égypte de Sadate et la Syrie lancèrent une violente attaque surprise contre Israël, provoquant le recul des troupes israéliennes dans le Sinaï et le Golan. Après la contre-offensive d'Israël dans le Sinaï, un arbitrage américano-soviétique imposa un cessez-le-feu. Cette demi-victoire de Sadate ouvrit la voie des négociations. En novembre 1977, le président égyptien se rendit à Jérusalem et prononça un discours devant la Knesset (Parlement). En septembre 1978, Carter, Sadate et Begin signèrent les accords de Camp David, préfiguration du traité de paix israélo-égyptien (traité de Washington, mars 1979). L'Égypte reconnaissait l'État d'Israël et obtenait de celui-ci le retrait du Sinaï (effectivement restitué en 1982).

ISRAÉLO-ARABE (Cinquième guerre, 1982). Conflit entre Israël et le Liban résultant d'une grave tension entre les deux pays depuis 1978, marquée par une série d'attentats et de raids de représailles de la part des Palestiniens et des Israéliens. En 1982, Israël, après avoir occupé le sud du Liban en 1978, lança une offensive contre Beyrouth, chassant l'OLP de la capitale. Les massacres perpétrés en septembre 1982 par des phalangistes libanais dans les camps de réfugiés palestiniens de Sabra et Chatila (Beyrouth) avec la neutralité bienveillante de l'armée israélienne ont longtemps terni l'image d'Israël. Voir Israélo-arabe (Première guerre), Kippour (Guerre du), Six Jours (Guerre des), Arafat (Yasser).

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