GUERRE D'INDÉPENDANCE ALGÉRIENNE
GUERRE D'INDÉPENDANCE ALGÉRIENNE
Dans la nuit du 31 octobre au 1er novembre 1954, des incendies, attaques de postes de police, dépôts de bombes sont signalés en différents points du territoire algérien. Le Front de libération nationale (FLN) revendique toutes ces actions. La guerre commence en Algérie. La principale organisation indépendantiste algérienne, le Mouvement pour le triomphe des libertés démocratiques (MTLD), animée par Messali Hadj, est dissoute. En France, le président du Conseil, Pierre Mendès France, et le ministre de l’Intérieur, François Mitterrand, décident le 1er décembre l’envoi de renforts militaires dans les trois départements français d’Algérie. La mort de Didouche Mourad le 15 janvier 1955, les arrestations de Mostefa Ben Boulaïd et de Rabah Bitat les 11 février et le 16 mars 1955, tous trois acteurs importants du FLN, ne signifient pas pour autant la fin de l’insurrection. Après la chute du cabinet Mendès France, le gouvernement Edgar Faure promulgue le 31 mars une loi sur l’état d’urgence en Algérie.
L’insurrection du Nord-Constantinois.
Le 20 août 1955, la guerre entre dans une nouvelle phase. Un soulèvement massif de la paysannerie se produit dans le Nord-Constantinois, sous la conduite de Zighoud Youssef (1921-1956), responsable de l’Armée de libération nationale (ALN), branche militaire du Front. Tout alors s’accélère : violente répression, rappel des 60 000 disponibles, première manifestation des appelés français contre la guerre le 11 septembre, et, le 30 septembre, la question algérienne est inscrite à l’ordre du jour de l’ONU. Jacques Soustelle, gouverneur général de l’Algérie depuis janvier 1955, prône l’intensification de la guerre, son projet de réformes pour l’Algérie passe au second plan.
Le 31 janvier 1956, Guy Mollet est investi comme président du Conseil. À la suite d’un voyage en Algérie le 6 février, il cède aux revendications des « ultras » européens. Il nomme Robert Lacoste ministre résident en Algérie le 9 février, et fait adopter par l’Assemblée des « pouvoirs spéciaux » le 12 mars qui renforcent la législation répressive en Algérie.
Dans le même temps, les 2 et 20 mars 1956, le Maroc et la Tunisie accèdent à l’indépendance ; le FLN se renforce également par le ralliement des mouvements religieux (Association des Ulama) et « réformistes » de Ferhat Abbas. Les nationalistes s’organisent dans un congrès tenu dans la vallée de la Soummam le 20 août 1956. Abane Ramdane y joue un rôle considérable. Sa volonté d’assurer la primauté du « politique » sur le « militaire », de l’« intérieur » des maquis contre l’armée de l’« extérieur » lui vaut de solides inimitiés. Il sera assassiné sur ordre d’autres dirigeants du FLN, en décembre 1957. Avec ce congrès de la Soummam, le FLN se dote d’un programme, met en place une direction baptisée Conseil national de la Révolution algérienne (CNRA), et refuse toute alliance avec le Mouvement national algérien (MNA) dirigé par Messali Hadj. Les affrontements entre les deux organisations, FLN contre MNA, feront plusieurs milliers de morts dans l’immigration en France et dans les maquis en Algérie.
Victoire politique pour les indépendantistes.
Le kidnapping de l’avion royal marocain le 22 octobre 1956 par l’armée de l’air française (avec à son bord les leaders algériens Ahmed Ben Bella, Hocine Aït Ahmed, Mohamed Boudiaf et Mohammed Khider, ainsi que Mostefa Lacheraf) et l’intervention franco-anglaise le 4 novembre à Suez contre Nasser ne parviennent pas à enrayer le mouvement insurrectionnel.
Une autre épreuve de force, terrible, se déroule à partir de janvier 1957. La « bataille d’Alger » commence par une grève de huit jours, décidée par le FLN, le 28 janvier. Au terrorisme des groupes de choc du FLN, dépôt de bombes faisant des victimes civiles parmi les Européens d’Alger, répond la torture pratiquée à une grande échelle par des unités spécialisées de l’armée française. La « bataille d’Alger », conduite par le général Massu, s’achève le 24 septembre 1957 par l’arrestation de Yacef Saadi, responsable pour le Front de la Zone autonome d’Alger. Mais la guerre n’est pas finie.
Le 8 janvier 1958, l’aviation française bombarde le village tunisien de Sakiet Sidi-Youssef. La réprobation internationale est grande. Le 9 mai, le FLN annonce l’exécution de trois militaires français. Cet événement agit comme un catalyseur. Le 13 mai, l’armée prend le pouvoir en Algérie, un Comité de salut public se forme. À Paris, le général de Gaulle devient président du Conseil le 1er juin. Il entreprend une tournée en Algérie, offre la « paix des braves », que le FLN rejette. Le 19 septembre, les Algériens constituent le Gouvernement provisoire de la République algérienne (GPRA). La guerre atteint son paroxysme dans l’année 1959, avec le plan mis au point par le général Challe. Les opérations Jumelles déclenchées par l’armée française affaiblissent les maquis de l’intérieur. Dirigée par Houari Boumediène, une « armée des frontières », stationnée au Maroc et en Tunisie, ne parvient pas à pénétrer sur le territoire algérien du fait du dispositif installé par les militaires français dans les zones frontières. Cette situation exacerbe la rivalité entre « armée des frontières » et maquis de l’intérieur privés de ravitaillement et d’armes.
Alors que la victoire militaire semble se dessiner, le général de Gaulle prononce le 16 septembre 1959 un discours préconisant l’autodétermination. Les « pieds-noirs » (Européens) et les partisans de l’« Algérie française » hurlent à la trahison. Alger se couvre de barricades, le 24 janvier 1960, contre cette politique. Mais, en cette fin d’année 1960, ce sont les nationalistes algériens qui font entendre leur voix : du 9 au 13 décembre, de grandes manifestations pour l’indépendance se développent dans les principales villes d’Algérie.
Vers l’autodétermination.
L’annonce de l’ouverture de négociations entre le GPRA et le gouvernement français provoque, le 22 avril 1961, le « putsch des généraux » Salan, Jouhaud, Zeller et Challe, qui veulent le maintien de l’Algérie française, se rallient aux positions de l’Organisation armée secrète (OAS) constituée en février 1961. Le contingent français refuse, dans sa majorité, ce coup de force. L’initiative tourne court. Le 20 mai 1961, les négociations s’ouvrent à Évian. La fin de guerre est dramatique. L’OAS multiplie les attentats en Algérie et en France. Le 17 octobre 1961, la police parisienne, sous les ordres du préfet Maurice Papon, réprime très brutalement une manifestation d’Algériens, plusieurs dizaines de morts sont dénombrés. Le 8 février 1962 à Paris, une manifestation anti-OAS provoque la mort de huit personnes au métro Charonne.
Un accord intervient à Évian. Le 19 mars 1962, le cessez-le-feu est proclamé pour préparer un scrutin d’autodétermination. Le 26 mars, une fusillade éclate rue d’Isly, à Alger, contre les partisans de l’Algérie française. Un accord entre le FLN et l’OAS est signé le 17 juin. Il est vraiment trop tard. Massivement, les « pieds-noirs » quittent alors l’Algérie. Le 1er juillet 1962 se déroule le référendum sur l’autodétermination en Algérie. Le 3 juillet, c’est la proclamation de l’indépendance algérienne. Les historiens chiffrent à près de 500 000 (dans leur écrasante majorité Algériens musulmans) le nombre des morts du fait de la guerre d’indépendance.
ALGÉRIE (GUERRE D’)
En novembre 1954, sous la poussée de forces étrangères, différents partis nationalistes finirent par s’unifier sous le nom de Front de libération nationale (FLN). Tandis que Mendès France proposait une répression sévère, Soustelle envisageait la reconnaissance de citoyenneté des musulmans (1955). Son successeur, Robert Lacoste, reçut l’ordre de contraindre les nationalistes à un cessez-le-feu par la force et de négocier ensuite. Cette solution était sur le point de se réaliser lorsque cinq dirigeants du FLN, dont Ben Bella, furent arrêtés par les Services français alors qu’ils se rendaient à la conférence des pays du Maghreb (1956).
De violents affrontements opposèrent la résistance algérienne et les forces françaises (bataille d’Alger, 1957). Une lutte sans merci s’ensuivit. En 1958, les chefs insurgés établirent un gouvernement provisoire à Tunis. Le 13 mai de la même année, des manifestations éclatèrent à Alger. Le général de Gaulle, appelé au pouvoir par le président Coty, salua l’Algérie française, faisant de tous les habitants, sans distinction de race, des Français à part entière. Cependant, un an plus tard, il déclarait le droit des Algériens à l’autodétermination. C’est alors que retentirent les fameux slogans d’Algérie française et qu’une gigantesque émeute paralysa la capitale tandis que les généraux Salan, Challes, Jouhaud et Zeller tentaient un putsch qui échoua (avril 1961). Salan, partisan d’une lutte à outrance, prit alors la tête de l’Organisation de l’armée secrète (OAS). Dans le même temps, les négociations entre Paris et les représentants du GPRA (Gouvernement provisoire de la République algérienne) débouchaient sur les accords d’Évian (18 mars 1962) qui reconnaissaient l’indépendance algérienne et proclamaient le cessez-le-feu.
La tension s’accrut entre musulmans et Français, aboutissant à l’exode massif des seconds vers la métropole.
GUERRE D'ALGÉRIE (début de la) • 1er novembre 1954 Depuis quelques années, l’agitation nationaliste s’est développée en Afrique du Nord, à l’image de celle qui a conduit à l’indépendance de l’Asie du Sud-Est. Le 1er novembre 1954 ont lieu dans toute l’Algérie - mais plus particulièrement en Kabylie et dans les Aurès - des attentats, des attaques et des sabotages, les premiers actes, en fait, d’une guerre qui, huit ans durant, va déchirer la France et la mener au bord de la guerre civile. Car à la différence de la Tunisie et du Maroc, qui pourront bientôt accéder à 1 ’ indépendance (1956), le statut spécial de l’Algérie en fait une partie intégrante du territoire français. Aussi son autonomie sera-t-elle vécue, notamment par les Français d’Algérie, comme un authentique déchirement (voir aussi Barricades d’Alger, Putsch des généraux, Référendum sur les accords d’Évian).« événements d'Algérie » Expression désignant le soulèvement algérien, qui commence à la Toussaint 1954. Les gouvernements refusent de le considérer comme une guerre et parlent plutôt « d'événements », car l'Algérie fait partie du territoire français (3 départements). La IVe République prend fin sur cette question le 13 mai 1958 : l'investiture prévue à la présidence du Conseil d'un MRP favorable aux négociations avec le Front de libération nationale algérien (FLN) entraîne un soulèvement à Alger. Un Comité de salut public insurrectionnel se constitue alors dans la ville : il réclame le retour au pouvoir du général de Gaulle.
Liens utiles
- Si cette bataille se solde par un match nul, la guerre pour l'indépendance financière du gouvernement du Québec n'est pas terminée. Pierre Duchesne, Jacques Parizeau, tome 1, Québec Amérique
- Jean-François Coste1741-1819Originaire du Bugey ; fut attaché comme premier médecin à l'armée française envoyée enAmérique pour la guerre de l'Indépendance et maire de Versailles de 1790 à 1792.
- Général Suhartoné en 1921Futur homme d'État indonésien, il s'engage, en 1943, dans la jeune armée la Peta, etparticipe, entre 1945 et 1949, à la guerre d'indépendance menée contre les Hollandais.
- Juan José Flores1800-1864Général, né au Venezuela, à Puerto Caballo, il participa à la guerre d'Indépendance et fut faitprisonnier par Boves.
- FLEURIEU, Pierre Caret, comte de (1738-1810)Navigateur, il établit le plan des opérations navales pour la guerre d'Indépendance des Etats-Unis, puis prépare le voyage de La Pérouse en direction de la Polynésie (1785).