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GUERRA JUNQUEIRO Abilio Manoel de

GUERRA JUNQUEIRO Abilio Manoel de. Écrivain portugais. Né le 17 septembre 1850 à Freixo de Espada a Centa ( Portugal), mort à Lisbonne le 7 juillet 1923. Il fait son droit à l'université de Coimbra, puis il entre dans l'Administration où il occupe divers postes. Il est ministre du Portugal à Berne, en 1910, lorsqu'il décide brusquement de quitter la vie active : il se retire à la campagne, dans son pays, et y demeure jusqu'à sa mort. Cette soudaine retraite surprend chez cet homme dont la nature passionnée et violente se révéla dès son séjour à Coimbra où l'agitation politique, philosophique et littéraire était grande à l'époque : le « Groupe des cinq » se constitue, il en fait partie, et il publie son premier poème, la Mort de Don Juan (1874), satirique et paradoxal — fortement influencé par Victor Hugo. Vient ensuite La Vieillesse du Père éternel (1855). Un peu plus tard, un événement de politique extérieure libère tout à coup ses forces d'une efficacité surprenante : il suscite une campagne antireligieuse et antimonarchique qui atteint une ampleur et une violence inouïes; Finis Patriae (1890) et Patrie (1896) — où il fait le procès de la famille de Bragance — en sont le reflet fidèle. En 1892, ayant « liquidé » le romantisme, il publie alors Les Humbles son chef-d'oeuvre, qui le rattache à l'école réaliste des « Vaincus de la vie »; c'est un hommage au peuple des campagnes qui, par la beauté inégale de certaines descriptions, survit à une actualité désormais morte. Il donne encore en 1902 et 1903 L'Oraison au pain et L'Oraison à la lumière , où se manifestent ses aspirations panthéistes, puis c'est le silence. Il ne s'occupe plus que de l'édition complète de ses ouvragés, et, faisant un retour sur lui-même, condamne ses erreurs passées et mène, jusqu'à sa fin, une vie presque franciscaine.

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