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GROSSMANN Vassili Sémionovitch

GROSSMANN Vassili Sémionovitch. Ecrivain russe. Né le 12 décembre 1905 à Berditchev (gouvernement de Kiev), mort le 14 septembre 1964 à Moscou. Fils d'un chimiste, il choisit le même métier que son père, et après avoir fait ses études à l'université de Moscou, s'installa dans le bassin du Donetsk, en qualité d'ingénieur dans une usine de sidérurgie. Son premier roman, Glückauf (1934), traite de la vie des mineurs après la Révolution; le deuxième, Stepan Koltchouguine (1937-1940), raconte l'histoire d'un jeune ouvrier devenant révolutionnaire et communiste. Dans ces deux ouvrages, Grossmann se distingue de la plupart de ses collègues qui écrivent sur la vie des ouvriers par une connaissance précise du milieu étudié et par un rare sens esthétique. Pendant la guerre, Grossmann, soldat et journaliste, partagea le sort de l'armée en retraite, plus tard victorieuse; il traversa la Russie, la Pologne et l'Allemagne jusqu'à Berlin; ses livres de cette époque sont pathétiques et toujours empreints d'une recherche scrupuleuse de la vérité; tel est, par exemple, ce qui fut le premier roman soviétique sur le conflit Le Peuple est immortel [1942]. Après la guerre, Grossmann publia une pièce de théâtre, Si l'on croit aux pythagoriciens [1946], qui fut sévèrement désapprouvée par la critique officielle en raison de son caractère pessimiste, et un roman, Pour la bonne cause [Za pravoie délo, 1952-1959], qui est l'épopée de la guerre antinazie la plus importante de la littérature soviétique. La deuxième partie de ce roman fut confisquée par la Police politique (le KGB) en 1963, et ne parut qu'après la mort de Grossmann, en Occident (quelques chapitres détachés dans la revue Continent, 1975-1976). Dans ce grand livre, Les Hommes et les destins [1954- 1961], l'écrivain évoque la bataille de Stalingrad, les camps de concentration et d'extermination — nazis et soviétiques —, le sort tragique des nations russe et juive, ainsi que celui de l'humanité et de l'humanisme. Après la confiscation de ce livre, Grossmann ne fut presque plus publié. Gravement malade, il termina, au cours de la dernière année de sa vie, le roman Tout passe [1955 - 1963] qui condamne le régime communiste avec un radicalisme inhabituel; cet ultime ouvrage ne parut en Occident qu'en 1970.

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