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GRIEG Nordahl. Poète, romancier et auteur dramatique norvégien

GRIEG Nordahl. Poète, romancier et auteur dramatique norvégien. Né à Bergen le 1er novembre 1902, mort au-dessus de Berlin, dans un avion abattu le 2 décembre 1943. Descendant d'une famille célèbre, celle de l'évêque et homme politique Johan Nordahl Brun, l'un de ceux qui rédigèrent la constitution norvégienne en 1814, Nordahl Grieg est aussi le fils d une ville, Bergen, et d'un port : la mer occupe une place importante dans son oeuvre. A l'âge de dix-huit ans, il s'enrôla comme marin et, avant l'âge de vingt-trois ans, il avait vu l'Afrique et l'Australie, parcouru l'Europe à pied de Hambourg à Rome et étudié un an à Oxford. En 1922, il publie En Contournant le Cap de Bonne Espérance, recueil de poèmes consacré à la mer, suivi en 1924 du roman Le Navire poursuit sa route, peinture de la vie quotidienne et peu attrayante des marins — qui provoqua beaucoup de mécontentement dans les classes aisées. Parti en Extrême-Orient comme correspondant de quelques grands journaux, il en rapporta la pièce Barabbas (1927), inspirée par la guerre civile chinoise. Il n'en négligea pas pour autant son propre pays, et un long voyage à travers la Norvège donna naissance au recueil de poèmes La Norvège dans nos coeurs [1929] — v. Poèmes choisis . Deux ans passés en Angleterre inspirèrent un recueil d'essais mêlé de traductions, Les Jeunes Morts [1932], consacré à Keats, Shelley, Byron et à la génération de la guerre 1914-1918 : Brooke, Sorley et Owen. D'un long séjour en URSS, de 1932 à 1934, Grieg rentra désargenté mais enthousiaste. C'est au cours des années 30 qu'il fonde la revue Veien fram (La Route en avant), un des principaux organes antifascistes Scandinaves. Il écrit aussi ses meilleures pièces : Notre gloire et notre puissance [1935], violente attaque contre les armateurs norvégiens qui, pendant la guerre, ont fait fortune — en risquant la vie de leurs marins —, La Défaite [ 1936] qui emprunte son sujet à la Commune de Paris, Mais demain [1937] qui s'en prend aux fabricants d'armes. Son grand roman Que le monde reste jeune ! [1938], qui se termine avec la guerre civile en Espagne, raille les humanistes passifs de l'Occident, exalte l'Union soviétique et va jusqu'à défendre les procès de Moscou. Lorsque les Allemands débarquent le 9 avril 1940, il est de l'aventureuse expédition qui met en sécurité l'or de la Banque de Norvège à Tromsö. Passé en Angleterre, il y reçut une formation militaire et participa, en tant que correspondant de guerre, à des raids sur l'Atlantique, la mer du Nord et les côtes norvégiennes. C'est au cours d'un de ces raids qu'il fut abattu au-dessus de Berlin.

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