GRÉVY (JULES)
GRÉVY (JULES)
Homme politique français né et mort à Mont-sous-Vaudrey (1807-1891). Élu troisième président de la République en 1879, succédant ainsi à Mac-Mahon, il travailla au redressement du pays éprouvé par la guerre contre la Prusse, mais se heurta aux partisans de la « revanche » rassemblés autour du général Boulanger. Il dut donner sa démission (1887) à la suite d’un scandale auquel son gendre fut mêlé (trafic des décorations).
Grévy, Jules (Mont-sous-Vaudrey, Jura, 1807 - id. 1891) ; président de la République française [1879-1887].
Issu d’une famille de la grande bourgeoisie, le juriste G. apparaît dès la révolution de 1848 comme un républicain déterminé. Nommé commissaire du gouvernement dans le Jura, il s’oppose à l’Assemblée constituante à l’élection au suffrage universel du président de la République. Le coup d’État de Napoléon III l’écarte des affaires publiques, mais en 1868 il est élu triomphalement au Corps législatif par l’opposition républicaine. Il lutte avec Thiers et Gambetta contre la déclaration de guerre, puis il organise de façon énergique la défense du pays. Pour combattre l’immense influence de Gambetta, il demande la désignation immédiate d’une Assemblée constituante après la proclamation de la République (4 sept. 1870). En 1871-1873, il est nommé président de l’Assemblée nationale. Après la guerre, il défend l’idée d’une république modérée et il combat résolument Mac-Mahon auquel il succède en 1879 comme président de la République. À ce titre, il influence de façon décisive l’orientation des nouvelles institutions, ainsi que les relations entre l’exécutif et le législatif. Homme digne, austère, sérieux, tolérant, éminent juriste usant d’une rhétorique extrêmement précise et grand connaisseur des mécanismes parlementaires, il tente d’exercer une influence en jouant de l’autorité que lui confèrent ses fonctions politiques. Il ne cache d’ailleurs pas ses sympathies et ses antipathies. Il tient ainsi à l’écart du pouvoir le bouillant Gambetta pour qui il éprouve une aversion presque physique. Dans la mesure où il est le chef incontesté de la majorité parlementaire, G. introduit la pratique néfaste consistant à ce que le président du Conseil et le chef de la majorité parlementaire ne soient pas les mêmes, ce qui conduit en particulier à l’instabilité ministérielle de la IIIe République et entraîne en général l’affaiblissement du gouvernement par rapport au Parlement. Il est réélu président de la République en 1885. Mais il doit se démettre deux ans plus tard, à cause du « scandale des décorations », où son gendre Daniel Wilson est directement impliqué. En manière de politique étrangère, il refuse tout autant une politique d’expansion coloniale qu’une revanche à l’égard de l’Allemagne. Il recommande plutôt une politique de modération et d’apaisement, une politique de « concentration intérieure ».
Bibliographie : A. Dansette, L’Affaire Wilson et la chute du président Grévy, 1936 ; B. Lavergne, Les Deux Présidences de Jules Grévy, 1966.
GRÉVY, Jules (Mont-sous-Vaudrey, 1807-id., 1891). Homme politique français. Républicain modéré, il fut président de la Troisième République (1879-1887) après Mac-Mahon. Avocat, il siégea dans l'opposition républicaine au Corps législatif sous le Second Empire et s'opposa à la déclaration de guerre contre l'Allemagne en 1870. Député à l'Assemblée nationale (1871) puis à la Chambre des députés en 1876, il fut élu à la présidence de la République en 1879. Réélu en 1885, il démissionna en 1887 à la suite du scandale du trafic des décorations (on pouvait obtenir la légion d'honneur en payant) auquel était mêlé son gendre Wilson. Voir Ferry (Jules), Gambetta (Léon).