GRÉGOIRE de Nazianze, saint (appelé parfois le Théologien)
GRÉGOIRE de Nazianze, saint (appelé parfois le Théologien). Théologien et poète grec. Né dans le domaine que possédait sa famille à Arianze, près de Nazianze, en Cappadoce (Asie Mineure) vers 329 ou 330 ; mort au même endroit vers 390. Grégoire fit ses premières études à l'école de Césarée de Cappadoce, école qui avait été fondée par Origène après sa fuite d'Alexandrie. Il s'y lia d'une amitié étroite avec Basile de Césarée, le futur saint Basile le Grand, qui avait à peu près le même âge que lui. Malgré les différences de leurs tempéraments Basile était tourné vers l'action, Grégoire vers la méditations , cette amitié ne devait jamais se démentir jusqu'à la mort de Basile. Il semble qu'ensuite Grégoire alla perfectionner son éducation en Palestine et à Alexandrie d'Egypte. Les deux jeunes gens se retrouvèrent à Athènes où ils suivirent ensemble les cours du grammairien Himérios et du rhéteur Libanios. Basile rentra en Orient en 359. Il semble que Grégoire ait prolongé son séjour et ait pendant quelque temps enseigné l'éloquence à Athènes. Il avait une trentaine d'années lorsqu'il retourna en Cappadoce. C'est seulement à ce moment-là, vers 367 probablement, que Grégoire reçut le baptême. Il voulait alors vivre dans la retraite, mais, sur les instances de son père, évêque de Nazianze, il fut ordonné prêtre et peu après sacré évêque de Sasima, petite ville de Cappadoce, par Basile qui était devenu entre-temps évêque de Césarée (371). Nommé ensuite coadjuteur de son père, il lui succéda en 374 comme évêque de Nazianze. Mais c'est malgré lui que Grégoire occupait de si hautes fonctions; un an après, en 375, il quittait Nazianze et se retirait dans la solitude à Séleucie d'Isaurie. C'est à cette époque qu'il écrivit le Discours théologique (II) , Apologie pour sa fuite dans le Pont, où, justifiait son départ, il traçait le portrait du prêtre idéal. Mais, en 379, à la mort de Basile de Césarée, Grégoire fut appelé à Constantinople afin d'y combattre les Ariens. Sa renommée était déjà grande dans l'Orient chrétien ; non seulement les oeuvres qu'il avait déjà publiées, dont les deux Discours (IV et V) de flétrissure contre l'empereur Julien, l'Eloge funèbre d'Athanase d'Alexandrie (373), celui de saint Basile, mais son action pratique il avait converti un grand nombre d'Ariens , avaient mis en lumière cette figure très pure et très désintéressée. A Constantinople, Grégoire se dévoua à la polémique contre les redoutables adversaires de l'orthodoxie, c'est alors qu'il prononça les célèbres Discours (XXVII à XXXI) qui contiennent un exposé du dogme de la Trinité dirigé en particulier contre les partisans d'Eunome. Cet exposé devait fixer définitivement la doctrine de l'Église sur ce point délicat du dogme. C'est dans un de ces sermons que Grégoire emploiera pour la première fois la formule reprise plus tard par Jean Damascène, qui compare Dieu à « un océan de réalité infinie et sans limites, entièrement affranchie de la nature et du temps ». L'année suivante, Grégoire fut désigné par l'empereur Théodose pour occuper le siège de Constantinople, un concile oecuménique confirma cette nomination, mais l'élection fut contestée par les évêques d'Egypte qui soutenaient la candidature de Maxime le Cynique, candidat de Pierre d'Alexandrie. Grégoire se démit immédiatement de ses fonctions et rentra à Nazianze, désireux de vivre désormais à l'écart des agitations politiques et théologiques. Il composa en quittant Constantinople un Discours d 'adieu qui compte parmi ses plus beaux. Retiré dans son domaine d'Azianze, Grégoire y écrivit un grand nombre de poésies dont les plus remarquables sont autobiographiques, telles Sur ma vie, Sur les vicissitudes de ma propre vie, qui fut traduite en français par Lefranc de rompignan, Lamentation sur les malheurs de mon âme v. Poèmes de Grégoire de Nazianze . Personnage méditatif, nature sensible et délicate, repliée sur elle-même, esprit fin et subtil, Grégoire de Nazianze a joué, malgré lui, un rôle de premier plan dans le siècle. Défenseur convaincu et efficace de l'orthodoxie telle qu'elle avait été définie au Concile de Nicée, il a beaucoup contribué à l'élargir et à la fortifier, au point que ses prises de position en particulier en ce qui concerne le dogme de la Trinité sont devenues celles de l'Eglise même. Pour la défense de ses idées, il disposait de dons réels ; son éloquence vibrante, sonore et d'une très grande correction dans la forme, le charme certain de sa poésie qui demeure toujours proche du discours , une imagination gracieuse et en même temps pleine de rigueur, son humilité et son amour du prochain ont valu à ses oeuvres un succès durable tant dans le monde byzantin que dans l'Occident médiéval. ? « La plupart de ses poésies sont des méditations religieuses, qui, malgré la différence des génies et des temps, ont plus d'une affinité avec les rêveries de l'imagination poétique de nos jours de satiété sceptique et de progrès social. » Villemain. ? « Grégoire est profondément chrétien..., sa pensée et sa vie ont toujours été dirigées par sa foi. Mais il gardait, enraciné au coeur, l'amour antique, l'amour hellénique des lettres, l'amour de la poésie et de la rhétorique. Il n'a jamais pensé à y renoncer. » A. Puech. ? « Toutes ces notions, aujourd'hui familières à qui connaît tant soit peu la théologie naturelle d'un auteur chrétien quelconque, étaient ici rassemblées et formulées pour la première fois dans une langue élégante en termes accessibles à tous. » E. Gilson.
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