GRAPHE
GRAPHE (n. m., étym. : grec graphein : écrire). 1. — Représentation d’un phénomène, d’une relation, etc., à l’aide de figures géométriques. 2. — Théorie des graphes (math.) : théorie étudiant les relations binaires (flèches, arêtes) entre les éléments (points, sommets) d’un ensemble. 3. — Sémiologie graphique : étude des propriétés de moyens de communications tels que réseaux, diagrammes, figures, dessin industriel, cartographie (J. Bertin). 4. — Graphologie : étude de l’écriture dans la mesure où elle manifeste la personnalité de son auteur. 5. — Graphie : a) (n. f.) Manière d’écrire, b) Suffixe désignant, dans les noms de disciplines scientifiques, celles qui s’en tiennent à la description des faits (ethnographie, géographie) ; opposé à logie.
graphê, procédure des actions publiques devant les tribunaux populaires. C’est une « accusation » différente de la dikê. La graphê peut être intentée par n’importe quel citoyen, et si le demandeur n’obtient pas le cinquième des suffrages exprimés, il est condamné à une amende de mille drachmes, payable au Trésor, et se trouve dans l’incapacité d’intenter à nouveau une action semblable. Ces actions publiques ne sont, en théorie, intentées qu’au profit de la société et, contrairement à ce qui se passe dans la dikê, l’accusateur est, en principe, désintéressé. La procédure est à peu près identique à celle de la dikê. On connaît de nombreux exemples de graphê : graphe aprostasiou, contre un métèque qui n’a pas de répondant; graphe argias, accusation d’oisiveté ; graphê deilias, accusation de lâcheté; graphê kakoseos, accusation pour mauvais traitement, souvent introduite pour les femmes, les orphelins, voire les esclaves ayant subi de mauvais traitements... Certaines de ces graphê avaient un caractère public beaucoup plus marqué ; ainsi la graphê decasmou et la graphê dorodokias, accusation pour corruption subie ou exercée pendant une magistrature ou envers un magistrat; la graphê lipo-taxiou, de caractère militaire, est une accusation pour abandon de poste, la graphê anautnachiou, contre celui qui n’a pas pris part à un combat naval. Parmi toutes ces accusations, la plus connue est la graphê paranomôn ; elle était dirigée contre un orateur qui, à l’écclésia, proposait un décret contraire à la loi ; le contrevenant se voyait interdire son droit d’initiative après avoir encouru trois condamnations semblables.