GRACIÂN Y MORALES Baltasar. Religieux et écrivain espagnol
GRACIÂN Y MORALES Baltasar. Religieux et écrivain espagnol. Né en 1601 à Belmonte de Calatayud (Aragon), mort le 6 décembre 1658 à Tarazona (province de Saragosse). Fils d'un fonctionnaire un magistrat probablement il fit ses études au collège des jésuites de Calatayud, puis à l'université de Huesca, et entra dans la Compagnie de Jésus le 11 mai 1619, à Tarragone, sans doute, où se trouvait le noviciat de la province. Nous avons peu de renseignements sur les événements de sa vie entre cette date et le 25 juillet 1635, jour de sa profession solennelle et de ses voeux définitifs. Un document nous apprend que Graciàn se trouvait en 1628 au collège de Calatayud, peut-être au titre de professeur. Il résida ensuite au collège de Huesca, où il eut l'occasion d'entrer en relation avec des milieux très cultivés. Doué d'un organe profond, d'une éloquence à la fois savante et claire cette dernière qualité était assez rare à l'époque Graciàn, a partir de 1637, se consacra exclusivement à la prédication. Il fit deux séjours à Madrid, en 1640 et en 1641, vécut à la cour, devint l'ami du célèbre poète Hurtado de Mendoza, secrétaire de Philippe IV, eut l'occasion de remettre un exemplaire de son Héros (1630) au souverain lui-même, mais quitta cependant la capitale déçu et irrité. Après avoir assisté en qualité d'aumônier au siège de Lérida (1646), où il eut une conduite courageuse, il revint à Huesca et y acheva en 1647 le manuscrit de son manuel de L'Homme de cour . C'est quatre ans plus tard, avec la sortie en librairie de la première partie de L'Homme détrompé , que commencèrent les difficultés de Graciân avec la Compagnie de Jésus. L'Homme détrompé avait été publié, comme d'ailleurs le furent les autres ouvrages de Graciàn, Le Sage (1645), le Traité des pointes et du bel esprit (1642-48), sous le nom du frère de l'auteur : Lorenzo Graciàn. Mais le subterfuge ne trompa pas les confrères de Graciàn, qui se vit dénoncé aux supérieurs de la Compagnie de Jésus et frappé d'une sanction disciplinaire. Fier, impétueux, et surtout beaucoup plus homme de lettres que religieux, Graciân continua à désobéir, publiant la seconde (1653) et la troisième partie (1657) de L'Homme détrompé. Le deuxième volume n'avait suscité qu'une nouvelle admonestation des jésuites, mais le troisième valu à Graciàn, quelques mois avant sa mort, un véritable exil a Tarazona. Aujourd'hui, les ouvrages de Graciàn paraissent beaucoup moins scandaleux que fatigants par leur affectation et leur verbosité : c'est la rançon du « conceptisme », de cet abus des doubles sens et des jeux de mots, esthétique littéraire dont Gracian s'était fait l'adepte à la suite de Gongora, et dont il a laissé la théorie dans son Traité des pointes et du bel esprit, qui fut le code de la vie littéraire espagnole jusqu'à la fin du XVIIe siècle et eut une grande influence dans la plupart des pays d'Europe. L'oeuvre de Gracian fourmille cependant de traits psychologiques pleins de vérité et de piquant.
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