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GOUNOD Charles

GOUNOD Charles. Né le 17 juin 1818 à Paris, mort à Saint-Cloud (Seine-et-Oise) le 17 octobre 1893. Fils de François-Louis Gounod (mort en 1823), qui obtint le second Grand Prix de Rome de peinture en 1783, et qui fut professeur de dessin à l'Ecole Polytechnique, il fut l'un des plus célèbres compositeurs français d'opéras du XIXe siècle. Il suivit les cours du Conservatoire de Paris, où il eut pour professeurs Reicha, Halévy, Lesueur et Paër, et fit en même temps ses études secondaires. En 1839, il remporta le Prix de Rome avec une cantate : Fernande. A Rome, Fanny Men-delssohn lui révéla, au piano, Beethoven qu'il ignorait : il y découvrit également la musique de Palestrina, composant une messe — v. Messes — exécutée en l'église Saint-Louis-des-Français, et un Requiem, qui eut du succès à Vienne, où Gounod se rendit en 1841. Ce fut au cours de son séjour en Italie, lisant un jour, à Capri, le Faust de Goethe, que lui vint l'idée d'en tirer un opéra, idée qui ne devait trouver sa réalisation que vingt ans plus tard. De retour à Paris, Gounod obtint le poste d'organiste à l'église des Missions Étrangères (il fut très influencé par Lacordaire, et d'octobre 1847 à février 1848, Gounod portait même l'habit de prêtre et étudiait la théologie à Saint-Sulpice. Mais il comprit vite que sa véritable vocation le portait vers la musique de théâtre). Il composa alors l'opéra Sapho et La Nonne sanglante (1854), qui n'obtint pas de succès. En 1852, il fut nommé directeur de la société chorale Orphéon, pour laquelle il écrivit deux messes. Il revint au théâtre avec Le Médecin malgré lui et Faust , bien que son succès ne fût pas immédiat, car on estimait que cette oeuvre était trop savante et même, pour certains critiques « incompréhensible ». Ce fut néanmoins ce dernier ouvrage qui le rendit célèbre; Gounod prenait place, dans Phistoire de la musique, comme un compositeur romantique à la veine poétique et émouvante. Aucun de ses autres opéras ne fût tout à fait aussi heureux, ni Philémon et Baucis , ni Mireille , ni Roméo et Juliette , ni Cinq-Mars , ni enfin Polyeucte. Malgré ses qualités instinctives, peut-être même justement à cause de sa facilité d'improvisateur, il ne retrouva plus, après Faust, cet équilibre supérieur et cette intensité lyrique et dramatique qu'il avait atteints dans son chef-d'oeuvre. Certaines de ses Mélodies sont devenues célèbres, tel l'Ave Maria et Le Soir. Citons encore, de lui : Mors et Vita . Lorsqu'éclate la guerre de 1870, Gounod se rendit en Angleterre, où il s'adonna à des activités de concert et fonda la société chorale Gounod Choir. Il rentra en France en 1875 et, jusqu'à sa mort, il vécut entre Paris et Saint-Cloud. Gounod avait reçu une très bonne préparation théorique et technique. Il publia une Méthode de cor à pistons, un recueil de lettres de Berlioz, des articles pour des revues musicales, et écrivit Mémoires d'un artiste, publiées en 1896. ? «Le style de Gounod est avant tout d'une clarté absolue et toute française, bien qu'il rappelle aussi parfois Weber et Wagner. Il est remarquable que l'on y rencontre, outre des inégalités choquantes, certaines incursions dans le domaine de la « chanson » sentimentale ou comique. » Hugo Riemann.

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