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GOUMILEV Nicolas. Poète russe

GOUMILEV Nicolas. Poète russe. Né à Cronstadt le 3 (15) avril 1886. fusillé à Petrograd le 28 octobre 1921. Après des études au Lycée de Tsarskoïe Selo et à la faculté des Lettres de Pétersbourg, il suit des cours à Paris, à la Sorbonne. Dans ses premières poésies, il s'affirme proche des symbolistes et disciple de V. Brioussov. Il ne va pas tarder à affirmer son originalité et à rompre avec ce mouvement. En 1909, il épouse Anna Akhmatova. Ils auront un fils, Lev Goumilev. Avec l'aide de sa femme et de ses amis, Goroletski et Mandelstam, Goumilev organise la Guilde des Poètes et fonde un mouvement anti-symboliste. Ce sera l'acméisme, dont Mandelstam a formulé la théorie (voir l'article de Mandelstam). Goumilev mène une vie aventureuse. C'est un grand voyageur. Il parcourt l'Afrique et en particulier, la Côte des Somalis et l'Ethiopie. Dès le début de la Première Guerre mondiale, il s'engage dans un régiment du front. Décoré à deux reprises pour faits d'armes, il devient un correspondant dont les reportages connaissent un grand succès. Affecté au corps expéditionnaire russe, il se trouvera en France au moment de la Révolution d'Octobre. En 1918, il regagne Pétrograd. Chrétien et monarchiste, il est compromis dans un complot antisoviétique et accusé d'avoir fomenté le soulèvement des marins de Cronstadt. Il est fusillé le 29 octobre 1921. Dans les recueils qui se sont succédé de 1905 à 1921, Le Chemin du Conquistador [1905]. Fleurs romantiques [1908], Les Perles [1910], Ciel étranger [1912], Le Brasier [Kastior, 1918], La Tente [1921] — Poésies —, Goumilev a affirmé une personnalité poétique originale, animée par un romantisme héroïque ouvert au monde et avide d'aventures. Parmi ses modèles affirmés, on relève la présence de Rudyard Kipling et de R. L. Stevenson. Il a le goût de l'exotisme, des pays et des peuples barbares. On lui doit l'évocation de beaux paysages africains et c'est grâce à lui que ce continent et son folklore ont trouvé une place dans la poésie russe. Poète engagé, il se veut présent dans l'histoire du siècle, comme en témoigne sa participation à la guerre et à la politique qui laisseront l'une et l'autre des traces dans son oeuvre. Champion de la « Poésie héroïque », Goumilev a su sauvegarder une qualité lyrique et découvrir des rythmes nouveaux, énergiques, virils, qui font le prix de son oeuvre. Son romantisme se veut fidèle au siècle et à son aventure et s'unit heureusement à un humanisme généreux. Homme de culture, il a chanté dans ses vers les monuments qui en témoignent et, en particulier, ceux du moyen âge Sensible à l'époque, il l'est aussi au passé dont il retrouve et chante l'inspiration. On lui doit des traductions du français (Voltaire), de l'allemand (Goethe), de l'anglais (Coleridge), de nombreux articles critiques et des récits :A l'ombre des palmiers.

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