GORKI Maxime. Né le 16 (28) mars 1868 à Nijni-Novgorod, mort le 18 juin 1936 à Moscou
GORKI Maxime. Né le 16 (28) mars 1868 à Nijni-Novgorod, mort le 18 juin 1936 à Moscou. Lié par ses origines à la grande littérature réaliste de la seconde moitié du XIXe siècle, à la manière de Tchékhov, Gorki fut le seul de sa génération à devenir dans le même temps le champion de la nouvelle littérature soviétique après l'avènement de la révolution, défendant le principe, aujourd'hui fondamental, du realisme socialiste. Fils d'un tapissier qui parvint lentement à améliorer sa situation, en devenant agent d'une compagnie de navigation à Astrakhan, il ne tarda pas à quitter la maison paternelle pour gagner sa vie; de 1875 à 1893 Gorki exerça les métiers les plus divers : garçon de courses chez un négociant, aide dans un atelier de peinture religieuse, aide boulanger, laveur de vaisselle à bord d'un vapeur sur la Volga, garde-barrière, débitant de boissons, etc. Il acquit une vaste expérience et une grande connaissance des hommes qu'il utilisa plus tard dans ses romans et son oeuvre dramatique. Il en a fait le récit dans ses ouvrages autobiographiques : Ma vie d'enfant , Mes universités v. Souvenirs de ma vie littéraire ; parmi ces expériences, l'une des dernières, celle de clerc dans l'étude de l'avocat A.L Lanin à Nijni-Novgorod, ne contribua pas peu à le diriger vers la littérature, lui permettant de découvrir le goût inné qu'il avait pour la culture, goût qu'il développa par d'innombrables lectures. Ainsi naquirent ses premiers récits, parmi lesquels : Makar Tchoudra [1892], Tchelkach [1895], ce dernier publié dans la revue La Richesse russe de V. Korolenko. L'encouragement du grand écrivain « populiste » fut décisif pour le jeune Gorki qui, en 1898, recueillit en deux volumes ses propres récits, dont les célèbres Konovalov (1897), Le Ménage Orlov et Les Vagabonds . Leur succès fut considérable et durable. Non seulement les textes plurent, mais la figure de l'auteur connut une popularité croissante, au point qu'elle s'étendit jusqu'aux limites
de la Russie. Deux drames qui eurent un plein succès au théâtre vinrent accroître cette renommée : Les Bas-fonds et Les Petits Bourgeois [1901], créés en 1902 au « Théâtre des Arts » de Moscou. Le premier ne tarda pas à figurer au répertoire des principaux théâtres d'Europe. Entretemps, Gorki était passé de la nouvelle à des compositions plus vastes, telles ses romans : Varenka Olessova (1898), Thomas Gordeev (1899) et Les Trois (1900-1901). Sa liaison à Saint-Pétersbourg avec les principaux marxistes de l'époque l'entraîna toujours plus avant vers les questions sociales et le mouvement révolutionnaire. Un de ses poèmes : Le Chant du pétrel [ 1901], entraîna l'interdiction de la revue La Vie. centre intellectuel notoire du marxisme russe. Ses attaches avec l'idée révolutionnaire se manifestèrent du reste dans ses nouveaux drames : Les Estivants [1904], Les Fils du soleil [1905] (composé en prison), Les Ennemis [1906], Les Barbares [1905], dont certains lui valurent les rigueurs de la censure. Élu en 1902 membre honoraire de l'Académie des Sciences en considération de sa renommée à l'étranger, il avait vu cette décision annulée pour des raisons politiques par un arrêté du gouvernement. La solidarité de deux écrivains : Tchékhov et Korolenko, qui démissionnèrent de l'Académie, accrut le retentissement de l'affaire. La révolution de 1905 eut en Gorki l'un de ses acteurs les plus ardents; son arrestation provoqua des mouvements de protestation dans le monde entier. Une fois libéré, il pensa abandonner la Russie pour se fixer aux États-Unis, mais là, pour d'étranges motifs de puritanisme on avait su que la femme qui l'accompagnait n'était pas son épouse il se trouva devant de graves difficultés, revint en Europe et se fixa a Capri où il créa un centre pour émigrants révolutionnaires qui fonctionna jusqu'aux derniers jours qui précédèrent la guerre de 1914. A cette époque, son activité d'écrivain ne connut pas de cesse mais sa renommée subit une certaine éclipse. En 1907-1908 parut son roman : La Mère , considéré aujourd'hui comme le type de récit social à tendance révolutionnaire, mais que la critique passa alors sous silence; en 1910 furent publiés ses drames : Les Extravagants et Vassa Zelezneva, qui ajoutèrent bien peu à sa gloire dans les milieux du théâtre. Vers cette époque, ainsi que l'on peut s'en rendre compte en lisant Une confession, il avait traversé une crise de caractère religieux sous l'influence de Tolstoï. Ses oeuvres s'étaient répandues toujours davantage au sein des classes laborieuses dont il finit par devenir un symbole. La révolution de 1917 eut en lui un ardent défenseur. En 1917 il fonda sa propre revue mensuelle : Chroniques, assuma la direction d'une grande collection de traductions des oeuvres du monde entier et lutta pour la sauvegarde des monuments anciens. En 1919, il publia Souvenirs sur Tolstoï . Le cours des événements ne l'ayant pas entièrement satisfait il quitta la Russie en 1921, vint en Allemagne où il resta jusqu'en 1924; il s'établit ensuite à Sorrente et retourna en Russie en 1928; il y était appelé pour la célébration de son soixantième anniversaire. De cette époque date son action en faveur du régime soviétique qui l'induisit à une discipline toujours plus sévère, politique et sociale aussi bien que littéraire, sous le signe du « réalisme socialiste ». Ses ouvrages anciens et récents furent réédités; à Artamonov qu'il écrivit à Sorrente (1925) vint se joindre, vers 1927 et 1936, la Vie de Klim Sanguine , deux romans importants qui font revivre dans un cycle le passé de la bourgeoisie russe et sa décadence, oeuvres où se remarque la nouvelle manière de Gorki que l'on retrouve encore dans un projet de trilogie dramatique dont, seules, les deux premières parties furent mises à la scène : Egor Boulytchev et les autres [1932] et Dostigaev et les autres [1933].
? «Il appartenait plutôt à cette longue et si diverse suite d'esprits généreux qui furent persuadés que la Terre est belle et que l'Humanité est bonne... » Dumesnil de Gramont. ? « Aucun écrivain russe n'est plus russe que Maxime Gorki. Aucun écrivain russe n'a été plus universellement écouté. » André Gide. ? « Gorki a mérité sa gloire; il a découvert des pays nouveaux, inconnus; un nouveau continent d'un monde spirituel. Il est le premier et l'unique et, selon toute probabilité, restera sans second dans sa sphère. » D. Merejkovski. ? « Maxime Gorki est connu et aimé pour son humanité, pour la force de son art, pour son pouvoir de pénétration au coeur même des problèmes fondamentaux qui forgent l'esprit de l'homme moderne, mais surtout pour son sentiment inné de sympathie pour les réprouvés. » Grazia Deledda. ? « Il est le chantre des réalisations de la Russie nouvelle. » Anderson-Nexö.
GORKI, Aleksëï Maksimovitch PECHKOV, dit Maxime (Nijni-Novgorod 1868-Moscou, 1936). Écrivain russe. Il fut le créateur de la littérature sociale soviétique. Issu d'un milieu pauvre (Gorki signifie en russe l'« amer »), Gorki connut la célébrité dès 1892 en publiant une première nouvelle Makar Tchoudra puis sa trilogie, peinture réaliste de son enfance difficile : Enfance (1913-1914), Parmi les gens (1915-1916) et Mes universités (1923). Favorable aux idées révolutionnaires, il publia en 1906 son roman le plus célèbre, La Mère (Vsevolod Poudovkine en tira un film en 1926 puis Bertolt Brecht une pièce de théâtre). Emprisonné lors de la révolution de 1905, puis libéré grâce à sa notoriété, il partit pour l'étranger, voyageant aux États-Unis et en Italie où il s'installa. Favorable à la révolution de 1917, il se fixa définitivement en URSS en 1929 où il mourut couvert de gloire (il fut le premier président de l'Union des écrivains soviétiques). Son nom fut donné à la ville de Nijni-Novgorod de 1932 à 1990.
Liens utiles
- Maxime Gorki1868-1936Le fait qu'Alekseï Maksimovitch Pechkov ait choisi le pseudonyme de Gorki (" l'amer ")reflète la cruauté de ses années d'enfance à Nijni-Novgorod.
- Gorki, Maxime.
- CHARLES IX(27 juin 1550-30 mai 1574)Roi de France (1560-1574)A la mort de son frère François II, Charles IX n'a que dix ans.
- Miklos Horthy de Nagybanya par Miklós MolnarProfesseur à l'Institut Universitaire de Hautes Études Internationales, Genève Né à Kenderes le 18 juin 1868, cinquième enfant d'un hobereau modeste,Miklos Horthy entra à Fiume dans la marine.
- Georges Perec1936-1982Georges Perec est né le 7 mars 1936, fils d'Icek Perec et de Cytla Szulewicz, tous deux Juifspolonais émigrés en France.