Databac

GONZÂLEZ PRADA Manuel

GONZÂLEZ PRADA Manuel. La figure la plus marquante de la politique péruvienne de son époque, et l'un des meilleurs poètes de l'histoire littéraire du Pérou. Né et mort à Luria (Pérou), (1848-1918). Toute son oeuvre de prosateur ou de poète se ressent de son idéologie politique, qu'il s'agisse des recueils de poésies lyriques réunies sous les titres de Minuscules (1901), et de Presbytériennes [Presbiterianas, 1909], ou d'écrits en prose tels que Heures de lutte [Horas de lucha, 1908] et Pages libres [Paginas libres, 1894]. Partisan d'une transformation radicale de la vie sociale et politique de sa patrie, Gonzalez Prada fut opiniâtrement critiqué et combattu, mais les jeunes gens de sa génération voyaient en lui le restaurateur de la nation. Après la guerre malheureuse avec le Chili, Prada dénonça l'état de décomposition morale dans lequel étaient tombées les institutions de son pays, état qui avait pour origine, selon lui, les privilèges dont jouissaient l'armée, l'Eglise et l'oligarchie terrienne. Gonzalez fonda au sein de 1 Union nationale un parti politique ayant pour but de lutter à fond contre la corruption. En vain l'accusa-t-on de semer la haine au Pérou; son ardent amour de la justice, il l'inculqua à de jeunes disciples qui, à leur tour, devinrent des figures de premier plan dans la lutte politico-sociale : Abraham Valdelomar, José Maria Eguren, Victor Raul Haya de la Torre. C'est en autodidacte que Prada, dont les études n'avaient pas été régulières, acquit sa culture et forma son style — v. Minuscules —, s'imprégnant surtout de la littérature allemande (Goethe, Schiller, Uhland, Heine, Chamisso, von Platen) et de la poésie symboliste. A la fin de sa vie, il succéda à Riccardo Palma en tant que directeur de la Bibliothèque nationale de Lima.

Liens utiles