GOLDSTEIN Kurt. Neuropsychiatre allemand

GOLDSTEIN Kurt. Neuropsychiatre allemand dont l'oeuvre a eu une influence décisive sur l'évolution de la psychologie clinique. Né le 6 novembre 1878 à Katto-witz (Silésie), mort en 1965. Elève de Wernicke et d'Edinger, Goldstein devient directeur de l'institut de neurologie de l'université de Francfort-sur-le-Main en 1919; il y poursuit avec Gelb et Riese ses travaux sur l'aphasie, en effectuant des recherches sur des soldats blessés au cerveau. Chassé par le nazisme en 1933, il accepte une chaire à l'université d'Amsterdam (1933-1936). Il émigre ensuite aux États-Unis et y poursuit son oeuvre dans diverses universités. Les conceptions théoriques de Goldstein ne se réclament au départ d'aucune école particulière et se fondent sur l'observation neurologique concrète. C'est à partir de sa pratique médicale qu'il est amene à rejeter le modèle associationniste proposé par Wernicke et plus tard par Déjerine pour rendre compte des différents aspects pathologiques des troubles du langage et à considérer l'aphasie, à la suite de Marie et de Jackson, « comme une manifestation spéciale de la modification générale qui atteint l'être entier », tout phénomène psychique particulier devant être interprété à partir de l'ensemble des signes présentés par l'organisme. Cette conception antilocalisationniste ou « holistique » d'une totalité organismique rapproche indirectement Goldstein des notions de globalité et d'autorégulation chères à la « Gestalttheorie » et à sa théorie du champ. Néanmoins, il s'éloigne de la théorie de la forme, étendue à celle de l'isomorphisme de Koehler, en ce qu'il distingue radicalement les faits des sciences de la nature, constructions abstraites quantitatives, et les faits biologiques, processus adaptatifs de nature qualitative. Par son attention constante à la réalité biologique de l'organisme vivant et son refus de réduire les causes réellement présentes dans le sujet à de simples entités abstraites, l'oeuvre de Goldstein constitue une véritable psychologie du sujet qui n'est pas sans parenté avec la phénoménologie husserlienne. C'est en 1934 que Goldstein publie son oeuvre essentielle : La Structure de l'organisme. On citera aussi : Langage et troubles du langage [1949] et La Nature humaine à la lumière de la psychopathologie [1951].