glottochronologie
(appelée aussi lexicostatistique).
Méthode de reconstitution de l'histoire d'une famille linguistique (V. linguistique, fam.) proposée et popularisée par Swadesh (1952) qui se donne pour objectif principal de déterminer l'âge ou l'ancienneté d'une langue ou des divers dialectes d'une langue. Cette méthode repose sur l'observation qu'un pourcentage déterminé de racines lexicales est éliminé de manière régulière en un laps de temps donné (environ 20 % en 1 000 ans). A l’intérieur de listes-types de mots supposés fondamentaux, il est possible de calculer la proportion de racines anciennes et de racines nouvelles ou altérées, et donc, semble-t-il, la durée pendant laquelle une langue déterminée a été soumise à ce processus d'érosion. Les principales critiques formulées contre cette méthode portent sur le choix des « mots fondamentaux » pour constituer les listes censément représentatives et sur le fait que les langues témoins utilisées pour calculer le pourcentage d’élimination et la profondeur chronologique correspondante sont forcément des langues déjà fixées par l’écriture et dont il n’est pas prouvé que leur évolution fût la même que les langues non écrites. En outre demeure le problème de l’influence et de l’altération réciproques entre plusieurs langues appartenant à une même famille et dont l’effet est de fausser le pourcentage des racines éliminées. De grandes améliorations ont cependant été apportées à la méthode, notamment par Grâce (1959) et les « mots fondamentaux » retenus pour former les listes « représentatives » sont désormais moins contestables que par le passé.
Syn. : lexicostatistique. Dyen (1965), Hymes (i960), Swadesh (1952). (Angl. : glottochronology, lexicostatistics.)