GLOSSOLALIE
Glôssais lalein (grec). Le fait de s'exprimer soudainement, dans un état second, dans une langue étrangère. La glossolalie concerne surtout la Pentecôte, lorsque le Saint-Esprit descendit en langues de feu sur les apôtres et qu'ils se mirent à parler dans des langues inconnues, ce qui permit aux étrangers séjournant à Jérusalem de comprendre leurs paroles (Actes des Apôtres 2).
GLOSSOLALIE nom fém. — Don surnaturel permettant à des individus de s’exprimer dans des langues qui leur sont inconnues. ÉTYM. : se rattache aux mots grecs glôssa = « langue » et lalein -« parler ». Le mot glossolalie désigne un certain nombre d’expériences mystiques au cours desquelles un individu, possédé par une force supérieure, est censé pouvoir s’exprimer dans une langue qu’il ignore ou qui semble dépourvue de sens. L’exemple le plus célèbre est celui de la Pentecôte : habités par le Saint-Esprit, les disciples de Jésus se mirent à s’exprimer « en langues » et à convertir ainsi les personnes de différentes origines qui les écoutaient. Certaines expériences littéraires s’apparentent à la glossolalie. Il en va ainsi lorsque l’écrivain se met à forger une langue nouvelle et quasi incompréhensible. On peut citer ici le Finnegans Wake de Joyce : le romancier irlandais y invente une langue faite de la fusion de plusieurs langues. Plus significatifs encore, car allant plus loin sur la voie de l’inintelligible, certains poèmes d’Antonin Artaud où le texte par moments bascule dans l’incompréhensible : « Ce n’est pas un esprit qui a fait les choses mais un Corps, lequel pour être avait besoin de crapuler avec sa verge à bonder son nez. Klaver striva Cavour Tivina Scaver Kavina Okar triva. »