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GLAESER Ernst. Romancier allemand

GLAESER Ernst. Romancier allemand. Né le 29 juillet 1902 à Butzbach (Hesse), mort le 8 février 1963 à Mayence. Curieux itinéraire que celui d'E. Glaeser : fils de famille bourgeoise devenu un collaborateur du journal Frankfurter Zeitung, on le trouve parmi les compagnons de route des écrivains communistes (il est membre de la délégation allemande, avec J. R. Becher, L. Renn et A. Seghers, à la Conférence internationale des écrivains révolutionnaires qui se tient à Kharkov en 1930). Cet engagement lui vaut, bien entendu, d'être interdit sous le nazisme. Glaeser s'installe en Suisse, à Zurich, à partir de 1933. Volte-face unique dans l'histoire de l'émigration antinazie : Glaeser rentre six ans plus tard dans l'Allemagne hitlérienne et devient rédacteur d'un journal de la Wehr-macht ! Peut-on croire l'écrivain quand il affirme n'avoir obéi qu'à « la nostalgie du pays natal » ? Après la guerre, il poursuit ses activités littéraires en République Fédérale. Ce sont trois romans conçus durant la période de « tentation révolutionnaire » d'E. Glaeser qui ont assuré son renom. Classe 22 (1928) qui décrit le désarroi de la jeunesse pendant les années de guerre, La Paix (1930) qui raconte la désillusion d'un adolescent devant la Révolution de 1918, et Le Dernier Civil (1936) qui met en scène un collégien succombant progressivement, sous la république de Weimar, à la tentation du national-socialisme. Trois romans de « formation », trois romans de l'échec. Tout se joue d'ailleurs moins sur des conflits de classes que sur une opposition de générations : quelle que soit la situation, ce sont toujours les « pères » qui triomphent, qui étouffent les aspirations de la jeunesse. Ultérieurement à 1945, dans un dernier roman intitulé Grandeur et Misère des Allemands [ 1960], Glaeser se dépeint lui-même sous les traits de l'architecte Ferdinand von Simmem, partagé entre l'espoir et la résignation devant la réalité allemande.

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