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Giraud, Henri (Paris 1879-Dijon 1949); général français.

Giraud, Henri (Paris 1879-Dijon 1949); général français.

Elève officier de l'école militaire de Saint-Cyr (1898-1900), G. participe en qualité d'officier à la Première Guerre mondiale ; fait prisonnier à Guise en 1914, il parvient à s'évader, rejoint le front et se distingue au fort de Malmaison (oct. 1917). Sous les ordres du maréchal Lyautey, le colonel G. prend part à la guerre du Rif et poursuit le combat dans le haut Atlas jusqu'en 1933. Promu général et fait en 1936 commandant de la VIe région militaire (Metz), il est placé en 1939 à la tête de la VIIe armée. Lors du déclenchement des opérations (10 mai 1940), il pénètre en Belgique, pousse jusqu'à Breda, puis doit se replier. A la suite de la percée allemande sur la Meuse, il prend le commandement de la IXe armée en pleine décomposition, mais est fait prisonnier dès le 18 mai à Wassigny. Incarcéré dans la forteresse de Königstein en Saxe, il parvient une seconde fois à s'évader (17 avr. 1942) et à regagner la France. En butte à l'hostilité de Laval, il établit des contacts avec les Américains et s'embarque le 5 novembre 1942 pour Gibraltar, rencontre Eisenhower, puis s'établit à Alger où il contribue à l'entrée en guerre des troupes françaises contre les troupes de l'Axe en Tunisie (19 nov.) ; à la suite de l'assassinat de l'amiral Darlan (24 déc.), il est promu commandant en chef civil et militaire de l'Afrique française. Militaire de valeur et d'un patriotisme ardent, G. est cependant plus faiblement pourvu de sens politique : aussi devient-il l'allié le plus précieux des Américains dans leur projet d'affaiblir le gouvernement de la France libre formé à Londres par le général de Gaulle (qu'il rencontre à Casablanca en janv. 1943) et de rallier une partie des forces demeurées fidèles au gouvernement de Vichy. Promu grâce à l'appui des Américains coprésident du Comité français de libération nationale aux côtés du général de Gaulle (30 mai 1943), ce dernier parvient en moins de quatre mois à l'écarter de tout rôle politique (27 sept. 1943). Le général G. assume jusqu'à la fin de la guerre de hautes responsabilités militaires : commandant en chef des armées françaises jusqu'au 8 avril 1944, il s'applique à reconstituer les Forces françaises libres après le ralliement du général Juin et obtient des Américains, à l'occasion d'un voyage aux Etats-Unis (juill. 1943), d'importantes dotations en armement ; il dirige les opérations qui conduisent à la libération de la Corse (sept. 1943) et entre dans Metz libéré le 2 septembre 1944. Nommé vice-président du Conseil supérieur de la Guerre, élu député de Metz en 1946, il est inhumé aux Invalides.

Bibliographie : H. Giraud, Mes évasions, 1946, Un seul but : la victoire, Alger, 1942-1944, 1949 ; P. Croydis, Le Général Giraud, 1949 ; R. Bouscat, De Gaulle-Giraud. Histoire d'une mission, 1967 ; R. Chambe, Au carrefour du destin. Weygand, Pétain, Giraud, de Gaulle, 1975.

GIRAUD, Henri (Paris, 1879-Dijon, 1949). Général français. Il fut supplanté à la tête du Comité français de libération nationale par de Gaulle, lequel devint, malgré la résistance de Roosevelt et de Churchill, le seul chef de la France libre. Après avoir servi au Maroc, appelé par Lyautey, puis enseigné à l'École de guerre, Giraud prit le commandement de la VIF armée en mai 1940 et pénétra en Belgique. Fait prisonnier par les Allemands dès le 18 mai, il s'évada en avril 1942 de la forteresse de Königsberg, rejoignit Alger et prit la tête des Forces françaises d'Afrique du Nord après le débarquement allié de novembre 1942. «Commandant civil et militaire » de l'Afrique du Nord après l'assassinat de Darlan (décembre 1942) , il représenta la souveraineté française à Alger, et fut soutenu par les Américains qui voyaient en lui la « troisième voie » entre Pétain et de Gaulle. Il joua alors un rôle décisif dans le réarmement de l'Afrique du Nord, préparant son entrée en guerre aux côtés des Alliés. Très conservateur, pratiquant un « vichysme sous protectorat américain », il était très hostile au général de Gaulle arrivé à Alger en mai 1943, mais fut néanmoins amené à partager avec lui la présidence du Comité français de libération nationale (juin-octobre1943) . Progressivement supplanté par de Gaulle, il abandonna son poste puis, avec une armée française équipée par les Américains, dirigea la libération de la Corse (septembre 1943). Commandant en chef jusqu'en avril 1944, il fut après la guerre vice-président du Conseil supérieur de la guerre. Il a été inhumé aux Invalides. Voir Front national.

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