GINGUENÊ Pierre Louis

GINGUENÊ Pierre Louis. Littérateur et historien français. Né à Rennes le 25 avril 1748, mort à Paris le 11 novembre 1816. Après avoir fait de très solides études au collège de sa ville natale — où il fut condisciple de Pamy — Ginguené compléta ses connaissances en étudiant les littératures anglaise et italienne. Très jeune il composa une pièce en vers, La Confession de Zulmé, mais celle-ci ne put paraître que dans VAlmanach des Muses de 1779. Venu à Paris en 1772, il publie dans divers journaux et plus particulièrement dans l'Almanach des Muses des articles de critique littéraire. Lorsque Piccini, à la fin de l'année 1776, vint à Paris et que la guerre entre gluckistes et piccinistes divisa tout Paris en deux clans, Ginguené prit le parti de Piccini, avec lequel il se lia d'amitié; il écrivit force articles pour défendre son ami des attaques de Suard et de l'abbé Arnaud. Lorsque Piccini mourut, Ginguené publia, en 1800, une Notice sur la vie et les ouvrages de Piccini. En 1791 il fit paraître une étude très intéressante, intitulée De l'autorité de Rabelais dans la révolution présente et dans la constitution civile du clergé, ou Institutions royales, politiques et ecclésiastiques tirées de Gargantua et de Pantagruel. Il fut le continuateur de Chamfort pour la collection intitulée Tableaux historiques de la Révolution française, pour laquelle il fournit le texte des livraisons XIV et XXV. Accusé de tiédeur, rendu suspect par son livre Ëloge de Louis XII, père du peuple (oeuvre avec laquelle il concourut pour le prix de l'Académie Française en 1788), Ginguené fut arrêté, mais la chute de Robespierre le sauva. En 1802-1803, Ginguené entreprit un cours de littérature italienne au sein de l'Athénée de Paris, cours qu'il reprit en 1805 et 1806 et qui, publié en 1811-1824, forma les neuf volumes de l'Histoire littéraire de l'Italie. Lorsque la reprise de la publication de la monumentale Histoire littéraire de la France fut décidée, Ginguené collabora aux volumes XIII et XIV, en particulier en ce qui concerne les poètes provençaux.