GILSON Étienne. Historien et philosophe français

GILSON Étienne. Historien et philosophe français. Né à Paris le 13 juin 1884, mort à Gravant (Yonne) le 20 septembre 1978. Après des études au Collège Notre-Dame-des-Champs à Paris puis au lycée Henri IV et à La Sorbonne, il est reçu au concours d'agrégation de philosophie, discipline qu'il enseigne de 1913 à 1919 à Lille, puis à Strasbourg jusqu'en 1921, avant d'être nommé professeur de philosophie médiévale à la Sorbonne. En 1929, il donne des cours à l'université de Toronto au Canada et il est nommé en 1932 professeur au Collège de France, avant de donner des cours à l'université américaine d'Harvard. Sa philosophie, tout comme celle de Jacques Maritain, est un compromis entre la raison et la foi. Elle entend démontrer que les oeuvres de saint Thomas d'Aquin sont encore d'actualité et capables d'éviter à notre civilisation le chaos. Cette philosophie est également militante, ce qui conduit Etienne Gilson à l'action culturelle et politique, notamment en qualité de membre de la délégation française à la Conférence de San Francisco et à l'Unesco en 1945. Il devient même conseiller de la République Française entre 1947 et 1948. Elu en 1946 à l'Académie Française, il prend position en 1950 en faveur du neutralisme de l'Europe et par conséquent de la France devant les menaces de guerre entre l'Union soviétique et les États-Unis, guerre qui aurait pu dégénérer en un conflit catastrophique. Il critique notamment l'alliance privilégiée franco-américaine dirigée ostensiblement contre l'Union soviétique. Pour bien marquer son désaccord avec la politique française de cette époque, il donne sa démission de sa chaire au Collège de France et il part pour Toronto où il enseigne à l'institut d'études médiévales jusqu'à sa retraite. L'ensemble de l'oeuvre d'Etienne Gilson est consacré au thomisme sur lequel il a écrit deux ouvrages fondamentaux : Le Thomisme, introduction au système de saint Thomas d'Aquin (1919), et Saint Thomas d'Aquin (1925). Il avait auparavant rédigé une thèse qui parut en 1913 : La Doctrine cartésienne de la liberté et la théologie. On doit à Étienne Gilson bien d'autres ouvrages d'érudition et de philosophie comme La Philosophie au Moyen Age (1922), La Philosophie de saint Bonaventure (1924), Introduction à l'étude de saint Augustin (1929), L'Esprit de la philosophie médiévale (1932), Héloïse et Abélard (1938), la Théologie mystique de saint Bernard (1939), L'Etre et l'essence (1948), Introduction à la philosophie chrétienne (1960), Linguistique et philosophie, essai sur les constantes philosophiques du langage (1969).