Gilles BÉHAT
Gilles BÉHAT
Né le 3 septembre 1949 à Lille (Nord).
Demain matin (cm, 1973), La Couleur de la mer (cm, 1974), Haro (1977), Putain d’histoire d’amour (1980), Rue barbare (1983), Urgence (1984), Les Longs Manteaux (1985), Charlie Dingo (1987). Une enfance dans les H.L.M. de la banlieue lilloise, des études secondaires et une échappatoire : la musique. De 1965 à 1968, Gilles Béhat est guitariste dans un groupe rock et suit des cours au Conservatoire d’art dramatique. Tout naturellement, il commence à jouet la comédie au cinéma {Beau masque de Bernard Paul, Les Noces de porcelaine de Roger Coggio, Docteur Justice de Christian-Jaque) et dans des dramatiques pour la télévision, comme Les Boussardel, La Dame de Montsoureau ou Les Rois maudits. Toutefois, cette carrière d’acteur ne le satisfait pas; il n’arrive pas vraiment à se faire un nom. S’étant essayé à la mise en scène avec deux courts métrages, Gilles Béhat décide de réaliser un premier long métrage à partir d’un scénario qu’il a lui-même écrit. Avec Haro, mené à son terme en dehors de tous les circuits commerciaux officiels et grâce au désintéressement de toute l’équipe, il offre une œuvre attachante et bien faite. Son regard sur un petit village de France après l’hécatombe de la guerre de 14-18, avec ses petites lois internes, ses mesquineries et sa cruauté, est à la fois tendre et dur, à l’image des personnages qui animent cette histoire. Son deuxième film [Putain d’histoire d’amour), mais aussi les suivants, met en évidence des constantes dans les thèmes qui préoccupent le réalisateur. Béhat aime décrire dans un style très percutant et personnel des mondes marginaux enfermés dans une violence souvent insupportable; cette violence engendre des résistances qu’il met en lumière grâce à des personnages romantiques et anarchistes. Les héros de Rue barbare, Urgence ou Les Longs Manteaux portent en eux une forme de morale, d’idéal qui les entraîne à la recherche d'eux-mêmes. Ils sont résistants à tous les pouvoirs. Pour Béhat, racisme et violence vont de pair: c’est ce qu’il dé nonce à grands coups de plans trop efficaces et de situations trop tranchées, en particulier dans Urgence. On pourra aussi regretter qu’au fil des ans ce réalisateur ait perdu le ton très personnel qui était le sien jusqu à Rue barbare (bonne adaptation de Goodis). les Longs Manteaux, avec son scénario approximatif et ses nombreux plans exotiques, en fournit la triste démonstration.
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