GIDE (ANDRÉ)
Écrivain français né et mort à Paris (1869-1951). Il commença à s'imposer avec Les Nourritures terrestres (1897), analyse lucide de la nature humaine. Ce livre corrosif eut une grande influence sur la jeunesse de son temps. Il poursuivit son analyse à travers des créations romanesques telles que L'Immoraliste (1902), La Porte étroite (1909), Les Caves du Vatican (1914) ou, plus tard, dans Les Faux monnayeurs (1926). On retrouve dans ses conceptions l'influence de Stendhal, de Nietzsche, de Wilde, de Dostoïevski. Elles furent jugées dangereuses et subversives. D'autres ouvrages, en revanche, révèlent un critique de valeur: Prétextes (1905), Incidences (1924). On lui doit aussi une oeuvre de traducteur (Goethe, Tagore, W. Blake), une correspondance (Francis Jammes, Claudel, Valéry, Rilke...), des pièces de théâtre et un Journal. En 1909, avec Jacques Copeau, il avait fondé la Nouvelle Revue française (NRF).
GIDE, André (Paris, 1869-id., 1951). Écrivain français. Auteur de récits, essais, pièces de théâtre et surtout de romans, Gide tenta de définir dans son oeuvre un humanisme moderne fondé sur la passion de la liberté et de la sincérité. Tôt orphelin de son père, Gide fut élevé par une mère autoritaire. Élève à l'École alsacienne puis au lycée de Montpellier, il fréquenta le cercle que réunissait chez lui Stéphane Mallarmé (1890) et subit dans ses premiers écrits l'influence symboliste (Les Cahiers d'André Walter, 1891). Parti en convalescence en Algérie avec un ami peintre, il y découvrit son homosexualité qu'il évoquera dans un roman autobiographique (Si le grain ne meurt), mais surtout il traversa une crise spirituelle déterminante exprimée avec force dans Les Nourritures terrestres (1897), qui affirmait la légitimité du bonheur humain par la réalisation de tous les désirs et qui eut, après la Première Guerre mondiale, une influence considérable sur la jeunesse. Il nuança plus tard cet idéal individualiste dans un conte philosophique (Prométhée mal enchaîné, 1899) mais surtout dans (L'Immoraliste, 1902). Gide publia ultérieurement La Porte étroite (1909) dans la Nouvelle Revue française, éditée chez Gallimard, qu'il avait créée avec Jacques Copeau et Jean Schlumberger, puis Les Caves du Vatican (1914), La Symphonie pastorale (1919) et Les Faux-monnayeurs (1926). Après un voyage en Afrique noire, Gide dénonça les excès du colonialisme dans plusieurs récits (Voyage au Congo, 1927 ; Le Retour du Tchad, 1928). Compagnon de route du Parti communiste français, il manifesta sa déception face au régime soviétique (Retour de l'URSS, 1936). Gide reçut le prix Nobel de littérature en 1947.