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GEZELLE Guido. Poète belge d'expression flamande, l'un des plus importants du XIXe siècle

GEZELLE Guido. Poète belge d'expression flamande, l'un des plus importants du XIXe siècle. Né et mort à Bruges (Flandre Occidentale) (1er mai 1830-27 novembre 1899). Fils d'un jardinier, il eut une enfance sensible, ardente, partagée entre un catholicisme rigoureux et une contemplation déjà mystique de la nature. Ordonné prêtre en 1854, il fut nommé professeur au petit séminaire de Roulers, et c'est là qu'il prit conscience de sa vocation poétique, en composant de ces vers de circonstance récités traditionnellement en Flandre à l'occasion des baptêmes, mariages, ordinations, prises de voile, cérémonies funèbres : poésie simple et facile, gracieuse et tendre, inspirée la plu-part du temps par les hymnes liturgiques et les textes du bréviaire. Telle est la première manière de Gezelle dans ses Exercices poétiques. A cette même période littéraire on doit rattacher les Fleurs de cimetière (1858), petites pièces consacrées à des amis défunts. Mais, dans son troisième recueil, publié en 1862, Poésies, chansons et prières , Gezelle se libère des contraintes de la poésie de circonstance et de la stricte inspiration liturgique; sa poésie devient plus intérieure, sa foi, semble-t-il, plus personnelle, plus indépendante de la vie collective de l'Eglise, avec une conscience aiguë et tourmentée du péché, une impatience de combattre, un sentiment de la nature tourné en enseignement moral par le contraste entre la résistance de l'homme a Dieu et la docilité inconsciente, sereine, heureuse de la vie végétale aux grandes lois du monde. C'est à cette époque qu'à la suite d'une crise grave mais restée mystérieuse, Gezelle est contraint de quitter le séminaire de Roulers et d'aller s'établir à Bruges, où il est d'abord sous-recteur au séminaire anglais — occasion d'une rencontre avec le cardinal Wiseman — puis vicaire dans une paroisse. Pendant une trentaine d'années il ne publiera plus rien, consacrant toute son activité littéraire à la direction, depuis 1866, d'une revue de langue flamande, Autour du foyer, où il réussit à renouveler la propagande religieuse en utilisant le patrimoine folklorique. Les derniers recueils poétiques, publiés en 1893 et 1894, Guirlande du temps et Collier de rimes, révèlent en Gezelle un poète bien supérieur à celui des années 1860, non seulement savant connaisseur de toutes les ressources du folklore, mais surtout capable de donner au symbolisme une valeur authentiquement religieuse, de renouer avec la grande tradition médiévale qui voyait dans la nature un miroir du monde spirituel, et toujours préservé, grâce à son réalisme naturel, spontané d'homme de la terre, de s'égarer dans les brumes un peu fades de l'école symboliste — v. Poèmes. ? « Gezelle réunit presque toutes les qualités des écrivains de premier ordre : profondeur dans l'émotion, couleur et dessin dans les images, pensée philosophique. Par contre, il manque de variété et d 'abondance. » Paul Hamelius. La poésie de Gezelle, gonflée du suc riche du sol natal, profonde et aérienne, se déploie et monte sans effort et semble procéder du souffle qui anime la création même. » R. Herreman. ? « Il incarne tout aussi bien la pureté d'expression gothique, que le réalisme espiègle et subtil de l'Ouest flamand. Sa poésie se révèle éternellement fraîche tout en gardant un cachet musical et un rythme des plus personnels. » K. Jonckheere.

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