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Germinal d'Émile ZOLA

Germinal d'Émile ZOLA, 1884, Le Livre de poche.
• Après le succès de L’Assommoir, Zola a voulu écrire un nouveau roman sur le peuple qui fût cette fois un roman politique, socialiste. Il avait pensé d’abord au cadre de la Commune, mais le souvenir de l’insurrection s’estompait tandis que les grèves de mineurs mobilisaient l’attention et symbolisaient la lutte des classes. Aussi a-t-il choisi une grève de mineurs dans le Nord de la France. Sa documentation est postérieure de vingt ans à l’époque du Second Empire où se situe l’action, mais il a tenu compte de l’évolution, d’ailleurs peu sensible, de la vie dans les mines.
• Le héros principal est Étienne Lantier, fils de Gervaise Macquart (L’Assommoir), qui vient s’embaucher aux mines de Montsou (Anzin), où il découvre la misère des mineurs : les enfants, et même les filles comme Catherine Maheu, la fille de ses logeurs, descendent au fond. Il sympathise bientôt avec un petit groupe de militants et se lance dans la propagande révolutionnaire. Le problème des moyens d’action se trouve posé, certains s'inspirant de la pensée de Marx et de l’idéal de l’internationale ouvrière, fondée en 1864, qui veut enseigner aux ouvriers à s'organiser pour être forts, tandis que le mécanicien Souvarine tire de la lecture de Bakounine une violence nihiliste. Lorsque les patrons, à la faveur de la crise économique, essaient de baisser les salaires, la grève éclate à la fosse du Voreux (Étienne en prend la direction) et se prolonge malgré la misère des corons. La troupe intervient pour briser une marche de la faim et tire, faisant des morts et des blessés (comme lors de certaines grèves de la fin de l’Empire). C’est la défaite, et bientôt la reprise du travail qu’essaie de saboter Souvarine en noyant les puits... et les mineurs. À ce thème des luttes sociales, se mêlent les passions personnelles qui, dans le dénuement de la mine, se déchaînent surtout autour des filles. Ainsi le destin de Catherine Maheu se joue-t-il entre Lantier et Cheval dans un combat à mort. Après la mort de Catherine, usée par le travail au fond, Lantier quitte la mine, et, malgré l’échec provisoire des mineurs, dans la lumière d'une campagne éclatante de vie, il songe avec espoir à l'avenir en germination. C’est la justification du titre.
• Jamais les qualités artistiques de Zola, son sens des ensembles et de la puissance épique n’avaient atteint cette perfection. Jamais non plus son engagement politique n’avait été aussi net. Cependant son livre a été presque unanimement loué. Les socialistes l’ont applaudi, alors qu'ils avaient critiqué L’Assommoir Son succès populaire a été immense. En 1902, une délégation de mineurs de Denain a suivi les obsèques de Zola en criant Germinal.

"Une armée noire, vengeresse, qui germait lentement..."

Etienne Lantier. un machineur, se rend sur le carreau de la mine du Voreux, un jour de l'année 1875, à la quête d'un travail. Embauché, il partage la vie des mineurs et rencontre Catherine, ouvrière au fond également, et dont Chaval, un autre ouvrier, est épris.
La dure vie quotidienne des mineurs contraste avec celle des bourgeois du voisinage. L'amitié entre Etienne et Catherine, qui est devenue entre-temps la maîtresse de Chaval, se mue bientôt en amour chez Etienne. Mais l'histoire n'attend pas : à la suite d'une baisse des salaires, la grève est lancée, et Etienne en prend la tête.
La grève dure, plongeant les mineurs dans la misère, et s'achève par un affrontement inégal avec la troupe. La mine du Voreux s'effondre alors que les mineurs ont repris leur travail. Emprisonnés dans les galeries souterraines. Chaval et Lantier se livrent un terrible combat qui a Catherine pour enjeu. Celle-ci meurt. Etienne quitte la région, mûr pour la révolte.

Le "naturalisme" de Zola

Zola évoque avec précision la vie quotidienne dans la mine, la naissance et le déroulement de la révolte. Il justifie celle-ci en mettant en regard l'existence des Maheu, famille de mineurs à laquelle appartient Catherine, et le mode de vie des bourgeois du voisinage, qui vivent eux aussi, mais plus avantageusement, du produit de la mine. S'appuyant sur une documentation abondante, précise, Emile Zola sait donner à son roman social les dimensions de l'épopée ; de cette épopée, le Voreux. monstre dévorant, est le véritable héros et la foule en révolte des mineurs, personnage collectif, apparaît être la semence de la révolution future.

Résumé

En 1865, Etienne Lantier, jeune machineur courageux, perd son travail à cause de ses prises de position socialistes par trop marquées. Il se rend à Montsou, décidé à se faire embaucher dans les mines. Son caractère affirmé et sérieux, ses rudiments de culture le distinguent rapidement de ses compagnons d'infortune.
Révolté par la misère du monde exploité dans lequel il évolue, le jeune homme ne tarde pas à devenir un fervent militant en se lançant dans la propagande révolutionnaire, et à accroître son influence auprès des travailleurs affamés, abrutis par la souffrance et l'alcool.
Etienne Lantier se fait également des amis et rencontre, au sein d'une famille accueillante, Catherine Maheu qu'il prend en affection. Mais il est également confronté à la haine d'un mineur du nom de Chaval, qui convoite les faveurs de la jeune femme et arrive peu à peu à la séduire. Il se trouve vite en bute aux idées nihilistes de l'anarchiste russe Souvarine, disciple enflammé de Bakounine; à l'inverse de Lantier, cet homme est porté à des solutions extrêmes pour détruire la société actuelle sans étudier le moins du monde les conséquences de ce type d'actes.
Lorsque la Compagnie des mines abaisse, de manière déguisée, les salaires, une grève terrible est déclenchée, qui se prolongera durant de longs mois. Persuadé du bon droit et du triomphe imminent de la démarche protestataire, Etienne, continuant à se faire le porte-parole des revendications, prend son rôle à cœur; mais un élan d'ambition personnelle le rend trop imbu de ses propres paroles, ce qui lui vaudra l'hostilité des mineurs.
Peu à peu, le peuple de plus en plus misérable est acculé à la révolte, vite matée par la force militaire. Les hommes, affaiblis, témoins de l'état dans lequel leurs familles se trouvent et sachant que rien ne fera céder les autorités, retour-nent dans les mines. C'est alors que, suite à un sabotage perpétré par Souvarine, une horrible catastrophe se produit : les puits s'éboulent, tuant sans compter les travailleurs. C'est pour Catherine, Etienne et Chaval bloqués dans les galeries inondées les heures les plus angoissées de leur vie. Mais les deux hommes n'en oublient pas pour autant le conflit privé qui les dresse l'un contre l'autre pour l'amour de Catherine, conflit envenimé d'une haine tenace. Une dernière fois, ils s'affrontent violemment et Etienne tue son rival...
La tragédie rapproche Etienne et Catherine qui s'unissent dans l'obscurité, non loin du corps de Chaval. Mais la jeune femme, épuisée par les événements, meurt à son tour. Le désastre n'épargnera que quelques hommes dont Etienne, sauvé par les équipes de secours.
Après avoir fait ses adieux, il part pour Paris, mûri de cette longue expérience à Montsou. Il a perdu beaucoup de ses illusions mais il a gagné l'Espoir, cet espoir qu'il place, comme beaucoup d'autres d'ailleurs, dans les révoltes futures...

Pistes de lecture

Le naturalisme
Né à Paris en 1840, Emile Zola a sept ans lorsque son père décède, ce qui laisse la famille dans une situation peu confortable. A dix-huit ans, il prépare le baccalauréat en sciences mais abandonne ses études après deux échecs.
D'abord commis des douanes puis, en 1862, chef de publicité chez Hachette, il publie un premier livre, Contes à Ninon (1864) à l'âge de vingt-quatre ans. Quatre ans plus tard, il choisit Stendhal, Flaubert, Balzac pour maîtres et opte pour le naturalisme (Thérèse Raquin, 1866). La lecture de L'Introduction à l'étude de la médecine expérimentale de Claude Bernard oriente définitivement son œuvre. Il imagine d'écrire l'histoire d'une famille, un roman en huit volumes, grand roman de mœurs de la société du second empire : les Rougon-Macquart. Au contraire de Balzac qui avait conçu le plan d'ensemble de La Comédie humaine a posteriori, Zola travaille une année entière à l'arbre généalogique des Rougon-Macquart. De 1871 à 1876, il publie les six premiers volumes de son « roman expérimental » (La Fortune des Rougon, La Curée, Le Ventre de Paris,...).
En 1877, il publie L'Assommoir, qui fait grand bruit. La description, étape par étape, de la déchéance de Gervaise, les buveurs de Montmartre, sont autant de moments forts d'un roman où, pour la première fois, un écrivain se penche avec un tel souci de réalisme sur le monde ouvrier.
En août 1878, il termine Nana. Le milieu petit-bourgeois se sentant mis en cause tente de faire taire l'auteur. Celui-ci rétorque, comme à son habitude, qu'il ne décrit que ce qui est.

La foule

En 1885 paraît Germinal. Cette fois, ce n'est plus un individu ni une condition sociale qui est au centre du roman, c'est la foule. Suivant sa méthode, Zola réunit une vaste documentation écrite constituée d'ouvrages scientifiques, se rend ensuite sur place et s'imprègne de l'ambiance. A l'intérieur d'un cadre historique et sociologique (les grèves des mineurs), Zola développe l'aventure de cette nouvelle catégorie sociale qui veut améliorer ses conditions de vie sans pour autant changer d'état. Le travail des ouvriers mineurs est devenu un mode d'existence plus qu'un moyen d'exister. Si les personnages de Germinal (Etienne, Catherine, Chaval...) sont mobilisés par leurs passions personnelles, ils appartiennent à une catégorie et face à la crise économique, ils sont avant tout membres d'un groupe et réagissent en tant que tel. Leurs intérêts particuliers s'effacent devant l'opposition plus fondamentale de la bourgeoisie et de la classe ouvrière.

Un roman expérimental
Ayant fait du naturalisme un roman expérimental, Zola utilise dans son écriture tout élément susceptible de le rapprocher de la réalité qu'il décrit. Germinal est donc ponctué de termes tant techniques (rivelaine, cuvelage) que populaires (chope) non pas pour donner le ton, mais pour faire «œuvre scientifique». Une fois de plus, l'ouvrage ne passa pas inaperçu. Car Zola y mettait en lumière une partie de la population que beaucoup eussent préféré ignorer.

J'accuse
En 1894, Zola est en Italie où il se documente sur Rome pour son prochain roman lorsqu'éclate l'Affaire Dreyfus. Fin 1897, il prend connaissance du dossier et entame une lutte pour la réhabilitation du capitaine Dreyfus symbolisé par sa lettre à Félix Faure : J'accuse. Il dénonce les irrégularités du procès et interrompt son œuvre de 1897 à 1900 afin de rétablir la vérité. En septembre 1902, Zola s'installe à Paris pour y passer l'hiver. Il meurt asphyxié.
 

 
I. LE LIVRE :
 
Auteur : Emile ZOLA                                               - Titre : Germinal
Edition : Editions Fasquelle                                      - Date d’édition : 1977
Collection : Univers des lettres Bordas                     - Nombre de pages : 176
 
II. RÉSUMÉ DU LIVRE :
 
Etienne Lantier est un jeune ouvrier au chômage que la recherche d’un travail conduit à Montsou, dans le Nord de la France (page 39). Embauché à la mine, il prend pension chez une famille, les Maheu, dans le coron des Deux-Cent-Quarante (page 96), et s’éprend de leur fille, Catherine (page 60 : « Les deux jeunes gens se font des confidences »). Malheureusement, celle-ci est déjà la maîtresse de Chaval, ennemi d’Etienne en amour et en travail (page 60 : « mais Chaval, jaloux, intervient et embrasse Catherine »). Etienne devient petit à petit un très bon ouvrier (page 83). Quelques temps après, il se révolte contre la Compagnie au sujet des conditions de vie misérables de ses compagnons (page 96 : « Etienne se préoccupe des questions ouvrières »). Progressivement, il devient le porte-parole des mineurs et organise la lutte (page 114 : « Etienne mène tout »). Mais, peu de temps après, les ouvriers n’écoutent plus Etienne et décident de tout détruire (page 144 : « Déjà, la bande échappe au contrôle d’Etienne », page 155 : « Les mineurs, enragés, n’obéissent plus à Etienne »). Après plusieurs mois de grève, les patrons font appel à la troupe. La répression est sanglante : les soldats, chargés de surveiller les mines, tuent de nombreux mineurs (pages 169, 170). Les ouvriers, désespérés, décident de reprendre le travail à la fosse (page 173) mais celle-ci a été sabotée par l’anarchiste Souvarine (pages 181, 182). C’est à nouveau le drame : de nombreux mineurs se noient au fond de la mine (page 188) et Etienne, toujours amoureux de Catherine, tue Chaval par jalousie (page 198 : « C’était donc fait, il l’avait tué »). Malheureusement, Catherine meurt d’épuisement, aussitôt après (page 203). Vaincu, Etienne part pour Paris, rêvant d’un monde meilleur (page 205).
 
III. LE ROMAN :
 
Le lieu : dans le Nord de la France, principalement à Montsou.
L’époque : de mars 1966 à avril 1967.
Les personnages :
 
Etienne Lantier : C’est le personnage principal du roman. Provençal, il est joli homme, assez petit, très brun, avec une figure correcte et un menton rond. Sa peau est un peu noire et ses cheveux demi-courts et frisés. Cet homme de vingt ans à l’air fort malgré ses membres menus. Il est le fils de Gervaise Macquart et d’August Lantier. Ses frères, plus âgés, sont Claude et Jacques Lantier. Sa demi-sœur se nomme Anna Coupeau, surnommée Nana. Etienne est un homme de désir et de passion. Son arrivée à la fosse présente le début du récit et son départ la fin. Au début du roman, il cherche du travail dans les vents glacés de mars (page 39). Grâce à Maheu, Etienne devient herscheur, mineur chargé de remplir avec une pelle les berlines (wagonnets) sur les voies d’une galerie en cours d’exploitation (page 55). Il va d’abord habiter au cabaret A l’avantage tenu par Rasseneur (page 66), ancien haveur chassé de la mine à la suite d’une grève. Ensuite, il va habiter chez les Maheu, dans le coron des Deux-Cent-Quarante (page 96 : « Etienne Lantier s’installe chez les Maheu »). Etienne est le meneur de la grève qui oppose le parti rouge (mineurs) et le parti bleu (directeurs). Durant cette période, la psychologie de Lantier va changer, il va beaucoup mûrir. Au début de la grève, il est réclamé par les mineurs (pages 123, 124), ce qui n’est plus le cas à la fin (page 155 : « Les mineurs, enragés, n’obéissent plus à Etienne »). Etienne va tomber amoureux de Catherine, fille de Maheu (page 96 : « Le désir grandit chez les deux jeunes gens »), mais elle est déjà la maîtresse de Chaval (« mais Chaval, jaloux, intervient et embrasse Catherine »), ennemi d’Etienne en amour mais aussi en travail. Alors, Etienne se contentera de la Mouquette (page 121 : « Etienne devient l’amant de la Mouquette ») mais celle-ci va se faire tuer par des soldats vers la fin du roman (page 170 : « La Mouquette recevait deux balles dans le ventre »). Après avoir tué Chaval (page 198 : « C’était donc fait, il l’avait tué ») lors d’une inondation à la mine, Etienne réussit à exprimer ses sentiments envers Catherine (pages 201, 202). Malheureusement, cet instant de bonheur sera de courte durée puisque Catherine meurt lors de l’inondation à côté de son amant, Etienne, à cause du froid et du manque de nourriture (page 203). Etienne, lui, réussit sortir de la mine. Le roman se termine par le départ d’Etienne à Paris (page 205). Il intervient souvent dans les dialogues.
 
Catherine Maheu : C’est un personnage important. Ses cheveux sont roux et ses yeux gris. Elle a des pieds bleuis comme tatoués de charbon et des bras délicats, dont la blancheur de lait tranche sur le teint blême du visage, déjà gâté par les continuels lavages au savon noir. Sa bouche est un peu grande mais ses dents sont superbes. Agée de quinze ans, elle souffre d’anémie comme la plupart des mineurs (pâleur du teint, mollesse des chairs). Son père se nomme Toussaint Maheu (42 ans), sa mère Constance Maheu (39 ans) et son grand-père paternel Vincent Maheu, surnommé Bonnemort (58 ans). Catherine a aussi quatre frères, Zacharie (21 ans), Jeanlin (11ans), Alzire (9 ans) et Henri (4 ans) et aussi 2 sœurs, Lénore (6 ans) et Estelle (3 mois). Bien sûr, Catherine loge avec sa famille au coron des Deux-Cent-Quarante (page 48). La jeune femme travaille à la mine, elle est herscheuse d’abord au Voreux puis ensuite chez Deneulin à Jean-Bart avec Chaval (page 101 : « Il emmène avec lui Catherine »). Catherine est très douce, calme et poètique. Elle a d’abord été la maîtresse de Chaval (page 60). Ce dernier la violait (page 79 : « Il voit Chaval entraîner Catherine sous un hangar où il la viole ») et quelque fois la battait (page 202 : « après l’avoir rouée de coups »). Après la mort de Chaval (page 198), elle devient la maîtresse d’Etienne mais durant une courte période car elle meurt, peu de temps après (page 203). Tous les matins, Catherine doit se lever avant les autres pour les réveiller et préparer le déjeuner (pages 48, 49). Elle intervient un peu dans les dialogues.
 
Antoine Chaval : Moins important que Catherine et Etienne, il est tout de même un personnage principal. C’est un garçon blond, aux traits accentués, au nez fort et à la grande bouche. Il a les yeux bleuâtres, la barbe rouge, de même couleur que ses moustaches et son bouc au menton. D’une taille moyenne, il a les os gros. Agé de vingt-cinq ans, cet homme maigre est originaire du Pas-de-Calais. Il est haveur au Voreux puis ensuite chez Deneulin à Jean-Bart. Il est fâcheux et très brutal. Il était contre la grève donc opposé à Etienne. Il a d’abord été l’amant de la Mouquette puis ensuite de Catherine (page 60). Chaval violait et battait sa deuxième maîtresse, Catherine (pages 79, 202) ; c’est un homme sans pitié et sans cœur. Une fois, il a été agréable avec elle (page 202 : « le seul jour où il s’était montré gentil, à Jean-Bart »). Il est très jaloux lorsque quelqu’un s’approche de Catherine (page 60 : « Chaval, jaloux »). Etienne, amoureux de Catherine, est envieux de Chaval (page 79 : « jalousie d’Etienne »). Ce dernier fut tué, lors d’une inondation, par Etienne, jaloux (page 198 : « Puis, à deux mains, avec une force décuplée, il l’abattit sur le crâne de Chaval »). Il intervient peu dans les dialogues.
 
- Justification du titre du roman : (Germinal)
Deux raisons justifient le titre du roman :
- Germinal est le septième mois du calendrier révolutionnaire (du 21ou 22 mars au 19 ou 20 avril). Il fait penser aux événements du 12 germinal, an III, où le peuple affamé envahit la Convention en criant : « Du pain et la Constitution 93 ».
- Aussi, selon Zola, Germinal est cette première végétation que produisent les graines (germes). Ici, les graines sont les idées de liberté et d’égalité semées dans le peuple.
 
IV. CONCLUSION :
 
- Si je voulais donner envie à un camarade de lire le livre, je choisirais le personnage d’Etienne. Cet homme, arrivé de nulle part, ne connaissant rien de la mine, deviendra le porte-parole des mineurs durant la grève.
- Si je voulais donner envie à un camarade de lire le livre, je choisirais ce passage :
« Le puits avalait des hommes par bouchées de vingt et de trente, et d’un coup de gosier si facile, qu’il semblait ne pas les sentir passer » (page 54). Zola utilise ici la personnification pour décrire les cages qui conduisent les mineurs au fond de la fosse. Zola les compare à des énormes bêtes qui avalent des hommes par bouchées de vingt et de trente. On a l’impression que ces hommes ne vont jamais ressortir de la fosse qui est comparée à l’estomac de la bête. Ce passage plaira à mon camarade car il révèle la monstruosité de la mine et la confrontation incessante des mineurs face au danger.
 

V. LES CONDITIONS DE VIE DES MINEURS :

 
- La paye : Les mineurs reçoivent leur paye tous les quinze jours. Les mineurs gagnent au maximum trente sous chacun (soit 1,50 francs) par jour ce qui fait 19,50 francs par quinzaine. De cette paye est aussi enlevée les amendes (par exemple : mauvais boisages) (page 98 : « Vingt francs d’amendes pour boisages défectueux »). La paye des mineurs est souvent insuffisante pour se nourrir. Certains commerçants veulent bien faire crédit aux mineurs pour qu’ils puissent manger mais en échange ces derniers doivent envoyer leur fille ou leur femme pour coucher avec le commerçant (page 75).
- La nourriture : Le repas des mineurs est très léger et peu énergétique. Le plus souvent, ils mangent une soupe aux herbes, des poireaux, des pommes de terre, un peu de beurre, de la salade, de la laitue, de la mâche ou des pissenlits (que les enfants vont cueillir). Ils ne mangent jamais de viande. Leur plat le plus fréquent est un ragoût de pommes de terre, d’oignons frits et d’oseille (ratatouille). Quelque fois, les petites filles vendent des pissenlits aux bourgeois. Elles ne mendient jamais. C’est la mère qui prépare le repas des mineurs.
- L’habitat des mineurs : Les mineurs logent dans des corons, ensemble de petites maisons identiques et alignées que construisent les compagnies pour leurs ouvriers. Leurs maisons sont très peu illuminées et sales. Généralement bien entretenus, ce sont les rideaux qui marquent la propreté. Souvent, les enfants dorment plusieurs dans un même lit (les filles avec les filles et les garçons avec les garçons) (pages 48, 49). Ce sont les femmes qui font le ménage.
- Dans la mine : Tous les matins, les mineurs doivent se lever à quatre heures (page 48) pour passer une nouvelle journée épouvantable, confrontés au danger. C’est la mine qui est responsable de tous les malheurs de santé des mineurs (page 41 : « Un violent accès de toux l’étranglait. Enfin, il cracha, et son crachat, sur le sol empourpré, laissa une tache noire »). Les crachats noirs sont un phénomène de tous les jours chez les mineurs. Les maladies les plus fréquentes des mineurs sont la bronchite noire, l’hydropisie, les rhumatismes et l’anémie. Les métiers des mineurs sont variés.


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