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Gérard BRACH

Né le 23 juillet 1927 à Montrouge (Hauts-de-Seine).

La Maison (1970), Le Bateau sur l'herbe (1971).

Réflexion tendre et sensible sur la solitude et le conflit des générations, La Maison offrit à Michel Simon un de ses plus beaux rôles, celui d’un vieux chercheur tout à coup confronté au monde de la jeunesse dans un décor occupant véritablement la place d’un troisième personnage. Autre histoire d’un univers bousculé — cette fois tragiquement — par une ouverture trop brutale vers l’extérieur, Le Bateau sur l'herbe représente quant à lui l’imaginaire qui ne hissera jamais les voiles, le refuge dérisoire de l’esprit d’enfance agressé par la dure réalité de l’âge adulte. Mais c’est aussi l’irruption de la femme dans un monde exclusivement masculin, de l’amour face à (contre?) l’amitié. Auteur et réalisateur de ces deux films attachants, Gérard Brach est en fait surtout connu comme un des trois ou quatre plus importants scénaristes français en activité. Depuis 1963, et si l’on néglige quelques collaborations secondaires à des scénarios écrits par d’autres, il est en effet l’auteur de La Rivière de diamants (1963, sketch des Plus Belles Escroqueries du monde, Roman Polanski), Répulsion (1964, R. Polanski), Cul-de-sac (1965, R. Polanski), Le Bal des vampires (1966, R. Polanski), Le Vieil Homme et l'Enfant (1966, Claude Berri, adaptation), Aimez-vous les femmes (1968, Jean Léon), Wonderwall (1968, Joe Massot), La Fille d'en face (1968, Jean-Daniel Simon), La Promesse (1969, Bob Freeman), What? (1973, R. Polanski), Le Locataire (1975, R. Polanski), Le Point de mire (1976, Jean-Claude Tramont), Rêve de singe (1978, Marco Ferreri), Tess (1979, R. Polanski), Pipicacadodo (1979, M. Ferreri), Chère inconnue (1980, Moshe Miszrahi), Le Cœur à l'envers (1980, Franck Apprederis), La Guerre du feu (1981, Jean-Jacques Annaud), Identification d'une femme (1982, Michelangelo Antonioni), L'Africain (1983, Philippe de Broca), La Femme de mon pote (1983, Bertrand Blier), Une pierre dans la bouche (1983, Jean-Louis Leconte), L'Étrange Château du docteur Lerne (1984, Jean-Daniel Verhaeghe, TV), Les Favoris de la lune (1984, Otar Iosseliani), Maria 's Lovers (1984, Andrei Konchalovsky), Les Enragés (1984, Pierre-William Glenn), Le Bon Roi Dagobert (1984, Dino Risi), Pirates (1985, R. Polanski), Gazl el banat (1985, Jocelyne Saab), Jean de Florette et Manon des Sources (1986, Claude Berri), Le Nom de la rose (1986, Jean-Jacques Annaud), Le Bayou (1986, Andrei Konchalovsky), L'Ours (1987, Jean-Jacques Annaud), Frantic (1987, Roman Polanski). Après quelques travaux obscurs dans la production pendant les années cinquante, sa rencontre avec Polanski fut donc déterminante (neuf collaborations à ce jour), mais Brach aime aussi travailler avec (pour) des réalisateurs très différents les uns des autres et souvent étrangers. Par contre, la personnalité des acteurs ne l’inspire pas et il n’écrit jamais pour des comédiens particuliers. Simples et linéaires, ses scénarios sont écrits depuis quelques années en continu, de la première à la dernière scène, avec force détails. L’auteur ne se limite en effet jamais à l’histoire et aux dialogues; il décrit les décors, les accessoires, les attitudes tout en dégageant cependant des zones de liberté au metteur en scène. D’ailleurs, il n’aime pas tout dire sur l’anecdote et les personnages, laissant aux gens et aux choses une certaine opacité propre à faire surgir l’étrange, qu’il désamorce parfois par un humour distancié permettant l’exercice du regard. Préférant les scénarios originaux aux adaptations, passionné d’histoire ancienne (la préhistoire et l’égyptologie), Brach traduit par sa thématique de l’enfermement, du voyeurisme ou de l’observation de type entomologiste ses habitudes agoraphobes qui en font un auteur secret et profond.

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